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Kabila: ses opposants dissidents du PPRD

RenéLe parti présidentiel serait-il devenu une boite de dissidence contre son initiateur? Certains seraient tentés d’y croire au regard des poids respectifs de ceux qui ont déjà traversé la rue: Moise Katumbi et Francis Kalombo aujourd’hui. Vital Kamerhe, Claudel-André Lubaya, Jean-Bertrand Ewanga et Jean-Marie Bamporiki… hier 
Elus de terrain pour la plupart, ces personnalités politiques ont fait la pluie et le beau temps au PPRD, aux côtés de Kabila. Mais tous entretiennent aujourd’hui des relations exécrables avec leur ancien mentor. Une partie de l’Opposition traditionnelle salue leur ralliement et regarde avec une certaine gourmandise leur duel avec leur ex.
Après la sortie de Kabila dimanche à Kingakati consacrée entre autres à la mise au point sur la Constitution, l’Opposition a trouvé à redire. Notamment le secrétaire général de l’Union pour la nation congolaise -UNC- Jean-Bertrand Ewanga, qui a estimé lundi que Joseph Kabila a laissé planer le flou sur son troisième mandat. Ewanga est connu pour la virulence de son opposition à Kabila. Dans son jeune parcours d’opposant à Kabila, Ewanga a écopé d’une année de prison pour outrage au Président de la République. La démarche ici n’est pas tant l’intransigeance du Secrétaire général de l’UNC face à son ancien mentor que ses origines politiques. Ewanga fait partie de la fronde des ex-PPRD contre Kabila.
L’opinion a en mémoire la démission de cet ancien député PPRD de l’Assemblée nationale par solidarité avec Vital Kamerhe, ancien Secrétaire général du PPRD et ex-speaker de l’Assemblée nationale. Face au désaccord avec Kabila né du lancement des opérations conjointes RDF-FARDC de traque contre les FDLR, Kamerhe a dû renoncer au perchoir, à son mandat de député national et au poste de secrétaire général du PPRD en 2009 avant de créer son propre parti, l’UNC, et se présenter contre son ancien maitre à la présidentielle de 2011. Il a même contesté sa victoire devant la Cour suprême de justice -CSJ- où il a été débouté.
Ancien directeur de campagne du candidat Kabila en 2006, Kamerhe est devenu le fer de lance du camp anti-Majorité présidentielle. Jamais il n’a raté une seule messe où se concocte quelque stratégie destinée à contrer le Régime. Son projet immédiat: «Kabila doit partir en 2016». Réputé Kamerhiste depuis ses années PPRD, Claudel André Lubaya a naturellement suivi son idole à l’UNC dont il est devenu le secrétaire général adjoint et à qui il a fait bénéficier un siège de député national à Kananga. Dans son dernier post sur Facebook, Lubaya a réitéré son opposition au dialogue et invité Kabila, soupçonné de vouloir rester indéfiniment aux affaires, au respect de la Constitution et de son mandat «fait en toute solennité devant Dieu». Aimé Boji Sangara et Justin Bitakwira, également anciens députés PPRD pendant la législature 2006-2011, ont emboité le pas à Kamerhe peu avant les législatives de 2011 et ont pu conserver leurs sièges au profit de l’UNC.
Jean-Marie Bamporiki et Jean Baudouin Mayo Mambeke, membres du cabinet de l’ex-speaker ont, eux aussi, rallié leur patron et ont réussi à se faire élire députés UNC en 2011. A l’Hémicycle comme dans les médias, chacun, à sa manière mais avec la même audace, joue avec les nerfs ou avec les pieds de l’initiateur de leur ancien parti. Si Bitakwira compte aujourd’hui parmi les pro-Dialogue prôné par le Président de la République, le mouvement de contestation contre Kabila a connu un renfort de taille le 29 septembre quand Moise Katumbi a présenté sa démission du PPRD. L’ex-gouverneur de l’ex-Katanga, considéré par certains comme le premier poids lourd à quitter le navire après Kamerhe, a justifié son départ par «des signaux alarmants» qui indiquent que «tout semble mis en œuvre pour ne pas respecter la Constitution». Alors qu’il est pressenti candidat, Katumbi n’a pas encore abattu ses cartes mais a, à l’instar du groupe parti avec Kamerhe, entrepris de défendre l’alternance à la tête du pays en 2016. Comme à chaque départ, le ténor se fait toujours accompagner d’un groupe d’apôtres, Katumbi a emporté avec lui le président de la Ligue des jeunes du PPRD, le député Francis Kalombo.
Certaines sources affirment que presque tous les anciens ministres provinciaux de l’ex-Katanga et bien d’autres soutiens anonymes sont aussi décidés à remettre leurs cartes du parti et attendent de passer à l’acte. Elus de terrain pour la plupart, ces dissidents ont fait la pluie et le beau temps au PPRD, aux côtés de Kabila. Mais tous entretiennent aujourd’hui des relations exécrables avec leur ancien mentor. Une partie de l’Opposition traditionnelle salue leur ralliement et regarde avec une certaine gourmandise leur duel avec leur ex. Dans l’ex-Katanga, Katumbi bénéficie de forts appuis locaux. Entre autres celui de l’ancien gouverneur et ex-président de l’Assemblée provinciale Gabriel Kyungu wa Kumwanza qui a déjà adoubé sa candidature.
AKM

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