C’est un Tshisekedi très critique vis-à-vis du travail réalisé par la justice de son pays dont il est le Magistrat suprême. Le week-end, le Chef de l’Etat RD-congolais répondait aux questions lui posées par sa porte-parole, Tina Salama, lesquelles ont été collectées auprès des RD-Congolais via diverses plateformes digitales. Ces réponses sont révélatrices d’une justice à double vitesse, défaillante et décriée.
«Là, je vous dis ce que je pense, je ne suis pas vraiment satisfait du bilan jusqu’ici en tout récolté dans la justice. J’ai beaucoup compté sur ce pouvoir parce que je me dis comme dans la Bible, c’est la justice qui élève une nation, mais dans notre cas, c’est la justice qui détruit notre nation», a déclaré le Président Tshisekedi, désabusé. Et d’ajouter: «j’ai tout mis en œuvre pour essayer de faire comprendre surtout aux chefs de corps, mon intention, ma vision, en ma vision c’est de dire que c’est vous qui connaissez votre métier, exercez le consciencieusement tel que vous l’avez appris de vos précepteurs. Malheureusement, je n’ai pas l’impression que nous sommes sur le même diapason», s’est-il indigné.
En clair, le Président n’est pas content des juges et magistrats alors que l’heure est à la reddition des comptes. Décryptage des propos du Chef de l’Etat faisant son bilan à 6 mois des élections cumulées en décembre prochain sur la justice et l’agression rwandaise. «La justice élève une nation», dit la Bible. Elle est le levier de l’équilibre sociétal et le socle de toute stabilité pour la protection et la sécurité nationale. Quand la justice faillit à sa mission de corriger les fauteurs des troubles, le pays chancelle. Qu’en est-il de la RD-Congo? C’est la déception totale. Notre justice ne joue pas son rôle. Ce sont les propos du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Le Chef de l’État a clairement affirmé, au cours d’une interview accordée à sa porte-parole, Tina Salama, et diffusée le samedi 8 juillet à la Radiotélévision nationale congolaise -RTNC-, qu’il n’est pas satisfait du bilan de la justice sous son mandat. Selon lui, la justice n’a pas rencontré ses attentes. C’est la déception. «S’il y a un bémol à mettre sur mon bilan, ce que je ne suis pas satisfait du bilan dans le domaine de la justice. J’ai beaucoup compté sur le pouvoir judiciaire. Comme on le dit dans la Bible, la justice élève la nation. Malheureusement, dans notre cas, la justice détruit notre nation. J’ai tout mis en œuvre pour essayer de faire comprendre, surtout aux chefs d’institutions ma vision, mais malheureusement, je n’ai pas l’impression que nous sommes sur le même diapason», a fustigé Félix-Antoine Tshisekedi.
C’est clair, il est le Magistrat suprême et devrait lui-même sanctionner les magistrats véreux. Car il en a le pouvoir constitutionnel de nommer et de relever de leurs fonctions les hauts fonctionnaires de l’État, magistrats militaires et civils, ambassadeurs, mandataires publics, etc. Bien que déçu, le Président de la République a reconnu néanmoins que parmi les acteurs du secteur de la justice, il y a de braves femmes et de braves hommes.
Il a «l’impression que tout le monde semble être dépassé par la force du mal». Concernant l’interposition ça et là, Félix-Antoine Tshisekedi a nié toute implication dans les démarches visant l’arrestation ou la libération de certaines personnes.
«Nous récoltons souvent la critique de l’opinion de manière injuste. Par exemple, lorsqu’on met quelqu’un en prison de façon préventive, en attendant son jugement, et qu’on le libère après, on pense toujours qu’il y a l’intervention de l’Etat. Je peux vous le dire devant Dieu, je ne suis intervenu dans aucun cas de ce pays pour demander l’arrestation ou la libération de quelqu’un, jamais. Parce que je veux que la justice soit indépendante», a-t-il dit. Et de préciser: «je crois nos institutions doivent être libres d’exercer leur pouvoir sans contraintes venant de la hiérarchie. Je pense que cette justice a besoin des réformes».
Sur un autre point, le Président de la République a laissé entendre que les peuples rwandais et RD-congolais sont des frères, condamnés à vivre ensemble étant donné qu’il y a des liens de mariage qui se sont tissés de part et d’autre. Raison pour laquelle il n’envisage pas de rompre les relations diplomatiques avec le Rwanda. Toutefois, il a dénoncé le comportement belliqueux du régime Kagame qui agresse la RD-Congo. Parmi les solutions pour mettre fin à cette agression, Félix-Antoine Tshisekedi compte sur l’implication des Nations unies et des organisations africaines. Lors du point de presse conjoint avec son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa le jeudi 6 juin dernier à Kinshasa, le Président Tshisekedi avait donné des raisons pour lesquelles le gouvernement RD-congolais ne devrait pas négocier avec les terroristes du M23 qui sont les supplétifs du Rwanda, fustigeant le fait que le même Rwanda vit de l’alimentation de cette agression à l’Est de la RD-Congo. Pour Tshisekedi, les éléments du M23 n’ont pas d’autre choix que celui de se soumettre au Programme de désarmement, démobilisation, réinsertion communautaire et stabilisation -PDDRSC.