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Journée Ville morte: Tshisekedi à contretemps

Mardi, certains cadres du Rassemblement opposés à la manifestation décrétée par le Rassemblement, promettent de répondre à l’invitation du Facilitateur Edem Kodjo
L’UDPS de Tshisekedi et l’ECIDE de Martin Fayulu… Elle serait courte la liste des sociétaires du Rassemblement des forces de l’Opposition qui tiennent mordicus à l’organisation d’une journée «Ville morte» le mardi 23 août 2016, en réplique à la convocation le même jour par le Facilitateur Edem Kodjo des travaux du Comité préparatoire du dialogue.
On apprend qu’au-delà des apparences, certains cadres du G7, de l’Alternance pour la République et une bonne frange de la Dynamique de l’Opposition ne sont pas chauds et l’ont fait savoir à Tshisekedi et Fayulu.
Ce qui a donné lieu à des chaudes discussions.
Le Rassemblement ne regarde-t-il pas dans la même direction? Il y a des notes discordantes, selon certains cadres. Mais Joseph Olenghankoy de la Dynamique de l’Opposition met un bémol: «Je reconnais qu’il y a des divergences dans le choix des actions à mener.
Les uns étaient favorables à l’organisation des marches pacifiques et d’autres actions que je ne peux pas encore dévoiler. Les autres penchaient en faveur de la ville morte dès ce mardi. C’est cette dernière option qui a été retenue. Tout le groupe a été très actif».
Delly Sessanga de l’Alternance pour la République dit à peu près la même chose: «Il n’y a pas eu des divergences comme telles. Il y a eu plutôt une discussion technique sur le texte qui n’avait pas un avant-projet».
Mais il se raconte qu’après des réflexions, sérieuses, face à la réalité et au temps qui presse, le camp opposé est plutôt favorable à l’organisation des marches et estime qu’il est risqué d’appeler à une ville morte dans l’impréparation et un délai aussi court, et rêver d’atteindre les résultats escomptés. A en croire les habitués de ce type de manifestation, les préparatifs requièrent une semaine au minimum. Sans le dire tout haut, certains déplorent tout bas la manie de Tshisekedi de vouloir chaque fois opérer à contretemps.
Pour eux, le pays est en danger, il est menacé d’implosion.
«Il faut aller au dialogue et obtenir l’inscription à l’ordre du jour des préalables restés en souffrance, notamment l’abandon des poursuites contre Moïse Katumbi, la libération d’autres prisonniers d’opinion comme Jean-Claude Muyambo ainsi que la réouverture des médias des personnalités politiques issues de l’ex-Katanga», plaide un cadre du Rassemblement sous le sceau de l’anonymat disant craindre d’être traité de taupe.
Après avoir tenté en vain de convaincre le leader de l’UDPS de l’inopportunité de cette épreuve, comprenez que ceux-là se sentent obligés de rester à l’écart et d’observer.
Ils jurent de se présenter au début des travaux du Comité préparatoire à l’hôtel Béatrice. Répondre au rendez-vous du dialogue dès ce mardi, c’est ça à leurs yeux, faire la «real politik». Sa crainte: «le risque d’échouer mardi et de devenir la risée tant de la Majorité que de l’opinion et exposer la structure à un éventuel affaiblissement».
Ce que refuse d’admettre Delly Sessanga de l’Alternance pour la République: «Quand on est dans un combat, on ne doit pas avoir peur d’échouer. Et ce n’est pas parce vous préparez une ville morte pendant trois semaines que vous en garantissez les chances de succès. D’autres mieux préparées ont échoué alors que certains appels spontanés ont abouti, parfois, au renversement des Régimes. Aujourd’hui plus que jamais, nous savons que le peuple est en alerte».
Sessanga indique que lorsque l’UNC, favorable au Dialogue avec Kodjo comme facilitateur, recule et décide d’observer la journée ville morte en solidarité avec le Rassemblement, c’est qu’il y a des objectifs atteints.
YA KAKESA

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