Pour sa première sortie médiatique après sa création comme Cardinal, Fridolin Ambongo Besungu, Archevêque métropolitain de Kinshasa, était face à la presse mardi 12 novembre 2019. Placée sous le thème principal: «Son cardinalat, sa signification, ses missions et ses défis», cet échangé a porté sur plusieurs questions de l’heure. Réagissant à propos de la gratuité de l’éducation de base, le Cardinal Ambongo a loué d’abord les efforts fournis par le Président de la RD-Congo, Félix-Antoine Tshisekedi en avouant que cette gratuité a été toujours un désir profond de l’Eglise catholique. Mais du moins, a souligné le Cardinal Ambongo, cette gratuité doit être vraie et réelle et qu’elle ne fragilise pas le système éducatif RD-congolais. Par ailleurs, le Cardinal, comme Pasteur, s’est donné le défi majeur d’assurer le rayonnement de l’Eglise dans la société.
Le Prélat catholique a confié à la presse que, pour l’Eglise catholique, la gratuité de l’enseignement de base signifie ‘’payer correctement tous les enseignants’’. «On ne veut plus entendre parler des nouvelles unités, des non-payés, des effacés, des non-mécanisés ou des mécanisés sans salaires et autres. Tout enseignant a droit à un salaire et son salaire ne doit pas être minime. La gratuité pour nous veut dire que l’Etat doit prendre en charge les fonctionnements des structures du gestionnaire en mettant des moyens conséquents aux services», a-t-il déclaré. Selon Fridolin Ambongo, les cardinaux ont pour mission première d’aider le Pape dans l’administration de l’Eglise. Leur mission, a-t-il fait savoir, dépasse les limites de leurs pays d’origines, car ils sont en même temps des grands conseillers pour leurs pays. «Je place particulièrement mon cardinalat sous le signe de omnia omnibus qui est ma devise épiscopale depuis que je suis arrivé à Kinshasa. Ce qui veut dire que je le place sous le signe de rassemblement et de réconciliation de toutes les filles et tous les fils du pays au-delà de leur tendances politiques, religieuses, civiles, sociales parfois divergentes», a-t-il raconté, en poursuivant: «dans cette même optique, j’attends être le Cardinal de tous les RD-Congolais sans distinction. J’offrirai mes services et j’annoncerai l’Evangile de Jésus-Christ dans sa radicalité à tous et à toutes sans aucune considération des classes ou des puissances». Fridolin Ambongo a en outre précisé qu’actuellement le Collège de cardinaux compte 227 cardinaux, dont 125 électeurs. Il a aussi signifié que ce Collège de cardinaux est présidé par le doyen des cardinaux. «En cas de vacance du siège apostolique, les cardinaux se réunissent pour élire le nouveau pape», a-t-il expliqué.
Les défis à relever
Fridolin Ambongo ne considère pas les défis liés sa mission comme des obstacles. Il reconnait que son premier défi est la responsabilité collective pour un avenir meilleur de la RD-Congo. C’est dans ce sens qu’il estime qu’un pays ne peut pas être bâtit s’il ne prend pas au sérieux la notion de la responsabilité. «Nous avons également les défis d’assurer le rapprochement des cœurs de tous les RD-Congolais dans la mission du pardon et de réconciliation, le respect de la dignité humaine surtout des enfants, de la femme, car un pays où l’être humain n’est pas respecté dans ce qu’il a de fondamentalement humain, ce pays n’ira pas de l’avant», a souligné le Cardinal Ambongo tout en reconnaissant que le cardinal n’est pas là seulement pour la promotion des valeurs humaines mais également et surtout au service de l’évangile et de la propagation de la foi. Le Cardinal, a-t-il expliqué, est d’abord un citoyen romain qui appartient à l’Etat qu’on appelle cité du Vatican. Celui-ci appartient au clergé de Rome. C’est pourquoi, a-t-il fait savoir encore, il a des charges dans les diocèses de Rome. «On distingue trois catégories de cardinaux: les cardinaux évêques, les cardinaux prêtres -c’est la majorité-, et les cardinaux diacres. Les cardinaux diacres travaillent généralement au sein de la curie romaine, les cardinaux prêtres viennent de l’extérieur de Rome. Le cardinal est aussi un conseiller du pape. Il aide le pape dans l’accomplissement de sa mission de gouverner l’Eglise universelle. Raison pour laquelle ils doivent être prêt à aller jusqu’au bout même au prix de leur vie pour cause de l’évangile qui est une cause noble. C’est pourquoi nous sommes vêtus en rouge pourpre», a relaté le Cardinal Ambongo, soulignant qu’un cardinal ne peut pas laisser passer des choses qui diminuent l’importance de la foi et la dignité de l’Eglise.
Parousia MAKANZU