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Gizenga se démarque de la majorité : un candidat PALU à la présidentielle 2016

Le patriarche du PALUveut des élections conformément au calendrier de la CENI et avise qu’il alignera les candidats à tous les échelons. Il se dit favorable au Dialogue promu par Kabila… mais dans le respect de la Loi et les intérêts du peuple. Protagonistes: les Lumumbistes face aux Mobutistes
Décryptage. Contrairement à la Majorité présidentielle -MP- avec laquelle il est en alliance depuis 2006, le Parti lumumbiste unifié -PALU- se prononce sur une éventuelle candidature à la présidentielle de 2016 et appelle les forces politiques et sociales de gauche à le rallier «pour affronter ensemble les échéances électorales programmées par la CENI». Depuis le balcon de sa résidence de Buma, d’où il a clôturé l’année jubilaire du PALU, 51 ans, Antoine Gizenga a néanmoins émis des propositions quant au dialogue, auquel il est favorable mais dans le strict respect de la Constitution.
Longtemps, Gizenga et le PALU ont témoigné d’une fidélité à la Majorité présidentielle et à son autorité morale. Mais les prochaines échéances électorales semblent avoir bouleversé leurs plans présidentiels. D’autant que les Gizengistes ne cachent plus leur ambition d’aligner les candidats à tous les échelons, donc y compris à la présidentielle de 2016. S’il accepte le rendez-vous du dialogue pris par Kabila en vue d’écarter tous les obstacles sur le chemin des élections, cependant Gizenga «exclut d’ores et déjà les arrangements particuliers qui piétineraient la loi et les intérêts du peuple». Favorable au dialogue mais dans le respect de la Constitution, Gizenga, qui a identifié deux tendances politiques majoritaires, à savoir, d’un côté, les Lumumbistes ou les Socialistes, et, de l’autre, les Mobutistes ou les Libéraux,   suggère une rencontre entre les dirigeants de ces deux blocs. «L’Histoire de notre pays est marquée fortement par l’antagonisme de ces deux groupes. C’est pourquoi le vrai dialogue réunira un jour les dirigeants de ces deux groupes», déclare l’ancien Premier ministre.
Le schéma Gizenga projette d’obtenir de ces deux tendances qu’ils s’engagent «à élaborer des lois impersonnelles, à les respecter et à signer un pacte politique national par lequel la Gauche et la Droite s’engageraient l’une envers l’autre à respecter les opinions politiques pendant l’exercice du pouvoir par la famille politique qui aurait remporté les élections et à critiquer très démocratiquement, de manière constructive, la gestion de la chose publique par les gestionnaires de la République, sans recourir à la violence d’aucune sorte».
Le vétéran est d’avis que pareil pacte de non-agression garantirait la survie de la Nation ainsi que la sécurité collective et individuelle. Il propose aux centaines de partis politiques opérant au pays de se regrouper en deux grandes formations politiques, l’une de Gauche et l’autre de Droite.
Analyse: alors que certains observateurs craignent un froid avec la Majorité présidentielle dont le PALU est le principal allié depuis 2006, d’aucuns pensent que la position de Gizenga relève de la stratégie.
Réelle démarcation ou manœuvre de survie? «Les deux ne sont pas antinomiques», estime un analyste. «Même fatigué par l’âge, Antoine Gizenga reste un animal politique», précise-t-il, avant d’ajouter: «De l’alliance avec Kabila, il donne l’impression de passer au calcul en cherchant à faire valoir l’identité et le poids politiques du PALU dans l’éventualité d’un rapprochement Kabila-UDPS». Ci-après, le discours de Gizenga.
AKM       
 

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