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Genval, le Conclave de la honte consacre le schéma du chaos

Ce projet insurrectionnel qui a vu naître des mouvements comme Filimbi, Lucha, etc. qui ont fait florès avec de solides appuis extérieurs depuis la diversification des partenariats économiques hors d’un certain espace occidental «traditionnel», peut se retourner contre ceux qui le mettent en œuvre
55 ans après son accession à la souveraineté nationale et internationale, le Congo de Lumumba voit encore certains parmi ses politiciens recourir à l’ancienne puissance coloniale pour chercher des solutions aux problèmes politiques internes à leur pays! C’est bien triste. Car ce qui vient de se passer à Bruxelles est symptomatique de beaucoup de maux. C’est déjà le signe que, non seulement les politiques congolais seraient incapables de trouver eux-mêmes les solutions à leurs problèmes, mais surtout qu’ils ne croient même pas en leurs propres capacités pour ce faire. D’où le recours voilé aux oncles -les fameux «Nokos»- dont on attend qu’ils continuent à régenter la situation en République Démocratique du Congo. C’est en fait de cela qu’il s’est réellement agi, malgré le paravent d’une convocation dudit conclave par l’opposant historique Étienne Tshisekedi Wa Mulumba, l’arbre qui cache -mal- la forêt. Du point de vue psychologique, cela n’est rien d’autre que le refus pour l’enfant de grandir. Un vrai désastre sociétal.
Que peut-on alors attendre de tels politiciens? Raisonnablement pas grand-chose. Comment en effet peut-on penser remettre le sort d’un grand peuple, comme celui de la République Démocratique du Congo, entre les mains de gens qui avouent au grand jour leur incapacité de résoudre les problèmes de leur pays autrement qu’en recourant à l’extérieur, espérant obtenir le fauteuil présidentiel et d’autres juteux strapontins au sein de l’appareil de l’Etat sans présenter le moindre projet convaincant au souverain primaire?
Bien plus, lorsqu’on examine les résolutions du Conclave de Genval, on constate qu’elles reposent fondamentalement sur un gros mensonge que constitue la prétention à instaurer -ou restaurer?- l’Etat de droit sur une base totalement inconstitutionnelle et antidémocratique. Comme le dirait Monsieur de la Palice, s’insurger contre un arrêt de la Cour Constitutionnelle est en anticonstitutionnel car contraire à l’article 168 de cette loi des lois. Les participants au Conclave convoqué par Étienne Tshisekedi ne l’ignorent pas, mais ils ont résolument fait le choix d’une lecture sélective de la Constitution de leur pays, préférant certains articles à d’autres qui ne sont d’aucun secours pour leurs fins inavouées. Si c’est cela le fondement dudit État de droit qu’ils clament à tue-tête, alors ce n’est guère rassurant pour la Nation. Et c’est bien avec raison que le Secrétaire Général de la Majorité Présidentielle a pu parler d’un complot en gestation contre la Nation ourdi dans les rivages du lac de Genval, un complot que toutes les forces positives que compte la RDC se devraient de fustiger.
Il faut protéger la démocratie. En fait, le problème crucial qui se pose actuellement à la jeune démocratie RD-congolaise, ce n’est pas le maintien ou non d’un certain M. Joseph Kabila au pouvoir. C’est simplement la question d’organisation des élections dans les délais prescrits par la Constitution et les lois de la République. A cet égard, le tableau réaliste de la situation, décrit avec professionnalisme par la CENI n’est point secret: ce qui justifie la non-tenue de l’élection dans les délais aussi bien constitutionnels que légaux, c’est l’absence d’un corps électoral à convoquer conformément à la constitution, le fichier électoral de 2011 ayant été récusé à la fois par la Majorité et l’Opposition qui l’ont tous déclaré «infecté», voire «corrompu». Dès lors, le débat doit porter sur la faisabilité technique des scrutins attendus dans les meilleurs délais, pas sur un certain fétichisme des dates qui ne fera avancer ni la démocratie, ni le développement du pays, encore moins la paix et la sécurité dans un pays fragilisé ni dans l’ensemble de la région des Grands Lacs.
Tout compte fait, les conclavistes de Genval sont passés à la vitesse supérieure dans le schéma du chaos auquel ils tiennent tant, on ne sait trop pourquoi. Ce schéma insurrectionnel qui a vu naître des mouvements comme Filimbi, Lucha, etc. qui ont fait florès avec de solides appuis extérieurs depuis la diversification des partenariats économiques hors d’un certain espace occidental «traditionnel», peut se retourner contre ceux qui le mettent en œuvre. Casse-cou! Les leçons de la Libye, de l’Irak, etc. devraient suffire pour éviter de mettre la RD-Congo à feu et à sang. Ceux qui aiment réellement ce pays doivent barrer la route à tout schéma reposant sur la violence, d’une manière ou d’une autre.
José MUKALENG
Analyste politique

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