De nouveaux mandataires ont été nommés, à titre provisoire, à la tête du Fonds spécial de réparation et d’indemnisation des victimes des activités illicites de l’Ouganda en RD-Congo -FRIVAO. Leur nomination a été actée par un arrêté du ministre d’Etat en charge de la Justice et Garde des sceaux, Constant Mutamba, signé le lundi 12 août 2024 et consulté le lendemain par AfricaNews.
Chançard Bolukola Osony a été désigné par le min’Etat Mutamba pour être le nouveau coordonnateur ad intérim de FRIVAO. Quant à Dismas Kitenge Senga, il est le désormais coordonnateur adjoint ai alors que Clémence Kalibundji Bigofala a été élevée au rang de secrétaire rapporteur ai. Ancienne journaliste, Geneviève Aline Engbe va s’occuper des finances de FRIVAO.
L’équipe conduite par Chançard Bolukola va prendre la succession de celle dirigée par Mgr. François Mwarabu Ngalema. Ce dernier est accusé, conjointement avec les autres membres de son équipe, de détournements et dilapidations présumés d’une partie de l’avance payée par Kampala après une condamnation par la Justice internationale, soit 160 millions de dollars sur les 325 millions attendus.
Aux termes du même arrêté du 12 août 2024, le ministre d’Etat à la Justice, Constant Mutamba, a formalisé la suspension de Mgr. François Mwarabu Ngalema, Poka Pinzi Arthur et Mopunga Makendeni Mimy, respectivement coordonnateur, coordonnateur adjoint et secrétaire rapporteur, décidée lors de sa mission de travail à Kisangani entre fin juillet et début août 2024.
Les trois personnalités ont déjà été déférées devant le Parquet pour raisons d’enquête sur décision du ministre d’Etat à la Justice. Cette décision découle d’un audit de l’Inspection générale des finances -IGF- mettant à jour des détournements et dilapidations présumés d’une partie de l’avance payée par Kampala après une condamnation par la Justice internationale, soit 160 millions de dollars sur les 325 millions attendus. Le min’Etat Mutamba a, dans un premier temps, confronté à Kinshasa les suspects au rapport de l’IGF avant de déceler des contradictions entre eux et des écarts importants des sommes justifiées. Il a organisé une deuxième confrontation à Kisangani entre les gestionnaires punis et les victimes, avant de prononcer la mesure de suspension à leur égard et les mettre à la disposition du Parquet.
En 2000, Kisangani, dans le Nord-Est de la RD-Congo, a été le théâtre d’affrontements meurtriers entre les armées rwandaises et ougandaises. Ces deux armées d’occupation avaient envahi l’Est du pays à la faveur de la deuxième guerre du Congo et s’étaient violemment battues pour le contrôle de Kisangani et ses ressources naturelles. Ces combats intenses ont fait plus de 1.000 victimes civiles, plusieurs centaines de blessées, et de nombreux dégâts dans la ville.