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François Beya: le tweet assassin de Kabund

Au lendemain de l’attaque meurtrière ayant causé la mort de l’ambassadeur italien Lucca Attanasio, Jean-Marc Kabund, pendant que les yeux des uns et des autres sont rivés vers les hommages aux victimes, a ressuscité un sujet délicat dont François Beya, conseiller spécial du Président de la République en matière de sécurité, est à l’origine. Le 13 février dernier, à la faveur d’une réunion bilatérale entre les hauts responsables de la sécurité de la RD-Congo et du Rwanda, tenue à Kigali, le spécial Beya a soutenu que ces assises ont été l’occasion de «défier le monde entier, en particulier le monde occidental, qui ne veut pas que nous parlions et travaillions ensemble». De l’avis de Beya, cette réunion exprime que la RD-Congo et le Rwanda sont «un et que nous ne voulons jamais des conflits entre nous».

Selon certains analystes, les propos du sécuritocrate du Chef de l’Etat «doivent avoir été mal perçus par les Occidentaux» en dépit du fait qu’il «voulait flatter les Rwandais». Ces analystes estiment que ces flatteries ne sont cependant pas un fait de hasard tant le rapprochement, que l’on croirait contre-nature, entre l’UDPS, parti au pouvoir en RD-Congo, et le régime de Kagame pique la curiosité de nombreux observateurs. «L’UDPS pendant qu’elle s’opposait au pouvoir Kabila, ne manquait aucune occasion de l’accuser d’accointances avec Kigali, au point que les dirigeants de l’UDPS demandaient qu’on ramène l’ancien Président ‘‘chez lui au Rwanda’’. Qu’est-ce qui explique cet amour soudain envers ceux dont on fustigeait les rapports avec l’ancien régime?», s’interrogent-ils.

D’autres observateurs par contre tentent de comprendre si de la part de François Beya, il est «responsable de prétendre que les Occidentaux, qui sont les principaux soutiens du Régime dictatorial de Kigali, seraient offusqués de voir les deux pays normaliser leurs relations», en ce moment où «le Chef de l’Etat essaie de se faire bien voir par la Communauté internationale». Pour eux, Beya a signé un «non sens» tant en sa qualité de conseiller spécial en matière de sécurité, il «ne peut exprimer en public, des opinions politiques d’orientation de la politique étrangère de son pays, et surtout pas à l’étranger».

Comme pour assassiner François Beya, Kabund, via un tweet, a rajouté une couche en considérant les propos de l’ancien chef de la Migration de «graves», non sans les «rejeter avec force».

«Ces propos qui exposent le pays ne reflètent pas la vision du Chef de l’Etat qui prône le multilatéralisme comme mode de règlement des conflits mondiaux», a fustigé le président ai de l’UDPS sur twitter, avant de demander à Beya de «s’assumer». Un «tweet pertinent», estime une certaine opinion, pendant qu’une autre opinion y voit une «demande de démission» du chef de la sécurité du Président de la République de la part de Jean-Marc Kabund.

C’est une exécution publique. Rien d’autre. François Beya s’est-il révélé indiscret? Le flic aurait-il placé un mot de trop au point de provoquer la désapprobation du dauphin au parti de Félix Tshisekedi? Quand on connait le rôle joué par Kabund en vue de desserrer l’étau politique autour du Président de la République, il y a lieu de craindre un disgrâce… pour François Beya.

LOI

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