Le sommet de la SADC a approuvé lundi en Namibie le déploiement d’une force pour rétablir la paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Les participants se sont également accordé sur une approche coordonnée efficace avec les autres forces et l’organisation d’un sommet quadripartite SADC, EAC, CIRGL, CEEAC. Mardi depuis Gaborone, la capitale du Botswana, le président de la République, Félix Tshisekedi, a annoncé le probable départ de la force de l’EAC du territoire national. Une surprenante fin de l’idylle déjà envisagée par Kinshasa juste après le premier bail. Tshisekedi a donné les raisons de ce désamour soudain entre Kinshasa et cette force multinationale «Aujourd’hui dans certaines localités il y’a une cohabitation observée entre le contingent de l’EAC et les terroristes du M23, ce qui n’était pas prévu dans le programme», a dénoncé Félix Tshisekedi ajoutant que l’EAC peut quitter la République Démocratique du Congo au mois de juin.
«Certains contingents de la force régionale ont dit clairement en arrivant qu’ils ne sont pas là pour combattre le M23», a affirmé le Chef de l’Etat depuis Botswana avant d’ajouter: «Il y a aussi le problème du général de la force, le général Jeff Nyagah, qui a démissionné de manière spectaculaire, nous surprenant tous en parlant des menaces, des menaces dont il ne nous a jamais fait part. Pourquoi il ne nous a pas fait part de ces menaces? Lui-même le sait. Lorsqu’il décide de quitter la RDC, le Kenya désigne directement un autre commandant de la force sans consultation comme ci cette force n’appartenait qu’au Kenya. Il y a manifestement un problème. On doit clarifier la situation».
Avant sa démission, le galonné kenyan avait fait état des menaces sécuritaires sur sa propre personne, causées toujours selon lui, par des «mercenaires», qui sont allés jusqu’à instaurer une surveillance physique et par drone de son ancienne résidence. A tout cela, avait-il dit, se serait ajoutée une campagne médiatique contre sa personne.
Dès le départ, la nouvelle du déploiement des forces de l’EAC à l’est du pays, était tombée sur fond d’un malentendu permanent. Alors que les autorités de Kinshasa annonçaient avec fanfare et trompette que les troupes kenyanes, burundaises, ougandaises et Sud-Soudanaise venaient combattre les rebelles du M23, les déclarations en provenance des capitales des pays contributeurs des troupes assuraient plutôt le contraire, disant venir plutôt en mission de paix et d’interposition entre les rebelles et les forces loyales.
Ya Kakesa