Depuis le 30 octobre 2023, la question de qualification ou de disqualification des candidatures à la présidentielle n’a plus de place dans le débat politique autour du scrutin du 20 décembre prochain. Pour rappel, la Cour constitutionnelle a confirmé ce jour-là la nationalité congolaise de Moise Katumbi et de plusieurs de ses collègues candidats à la présidentielle de décembre 2023 qu’une certaine opinion fait passer comme des étrangers: Denis Mukwege, Martin Fayulu et Noël Tshiani.
Dans la dernière livraison intitulée «Contester désormais la nationalité des présidentiables devient une infraction!», est évoqué l’article 168 de la Constitution, à savoir: «Les arrêts de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours et sont immédiatement exécutoires. Ils sont obligatoires et s’imposent aux pouvoirs publics, à toutes les autorités administratives et juridictionnelles, civiles et militaires ainsi qu’aux particuliers». Ainsi, la campagne électorale a déjà un sujet de moins parmi les sujets les plus sensibles.
Au nombre de ceux-ci, sans doute la sécurité, la démocratie -impliquant les Droits de l’homme et l’Etat de droit-, l’économie, le social etc.
Pas de doute: tout candidat Président de la République en fonction, comme partout au monde, a beaucoup de chance de l’emporter sur ses adversaires de l’opposition. Dans ce contexte, Félix Tshisekedi a une longueur d’avance sur ses concurrents. Il vient, lui, avec un bilan. Ses adversaires s’annoncent, eux, avec des intentions. Seulement voilà, l’Histoire -avec un grand H-, renseigne que ce n’est gagné pour autant.
Autrement, Donald Trump aux Etats-Unis et Jair Bolsonaro au Brésil, pour ne citer que les deux, seraient sortis vainqueurs face à Joe Biden et à Lula da Silva. Ils ont pourtant été battus au terme de leur premier mandat. Il n’est alors pas exclu que Félix Tshisekedi connaisse la même infortune. C’est justement pour éviter cette épreuve que Tshisekedistes d’origine et d’adoption travaillent dur, mais alors dur pour sauver ce qui est à sauver. Ils se savent dans la logique «A celui a eu plus, on exige plus».
Surtout quand on est dans la saison kamerhéenne «pièce contre pièce». Malheureusement, la formule ne tient pas pour une raison simple: Joseph Kabila n’y est pas partie prenante! Or, c’est à son bilan que le bilan de Félix Tshisekedi est à comparer.
On ne sait pas pourquoi on en est arrivé là, mais les évidences font que les réalisations de Félix Tshisekedi ne peuvent être comparées à un seul des 25 autres candidats. En effet, aucun des concurrents n’a exercé la fonction présidentielle. Muzito et Matata étaient Premiers ministres, l’un de 2008 à 2012, l’autre de 2012 à 2016. Katumbi, Baende et Bolamba gouverneurs de province. Le premier au Katanga de 2007 à 2015. Les deux derniers à l’Equateur, respectivement de 2009 à 2013 pour Baende, de 2016 et 2017 pour Bolamba. Etant Président de la République, Félix Tshisekedi ne peut pas leur dire: «voici ce que j’ai fait en cinq ans, et voilà ce que vous aviez fait en tant que Premier ministre ou en tant que Gouverneur de province sous Kabila».
Félix Tshisekedi ne peut pas non plus opposer son bilan à la vingtaines d’autres candidats dont Denis Mukwege, Martin Fayulu, Noël Tshiani, Marie-Josée Ifoku, Seth Kikuni, Radjabho Tebabho Soborabo, Théodore Ngoy, Delly Sesanga, Franck Diongo, Constant Mutamba, Justin Mudekereza, Georges Buse Falay, Rex Kazadi, Abraham Ngalasi, Nkema Liloo Bokonzi, Floribert Anzuluni, Patrice Mwamba, André Masalu, Joëlle Bile et Enoch Ngila qui n’ont jamais exercé des fonctions publiques dans l’Exécutif national, ni provincial.
Et c’est là tout le problème pour la communication de l’Union sacrée de la Nation en général, de l’Udps en particulier. A l’exception de quelques candidats, tous les autres n’auront qu’un boulot à faire: démolir les prestations de Fatshi Béton. Ils ont la tâche facile lorsque les Tshisekedistes commettent eux-mêmes des actes à effet boomerang dévastateur. Tel est le cas de cette sale affaire du financement des Jeux de la Francophonie.
Pour le congolais lambda, c’est la dépense totale -342 millions de dollars- qui l’emporte sur les explications relatives aux charges sectorielles. Tel est aussi le cas de la déclaration burlesque du gouverneur UDPS du Kasaï Central. Afficher son allégeance à Felix Tshisekedi peut s’expliquer et se comprendre. Mais interdire aux autres candidats l’accès à l’espace centro-kasaïen est une énormité qui devrait être sanctionnée illico par la hiérarchie. Faut-il encore souligner qu’à l’origine, il y a cette fameuse lettre du 13 octobre 2023 de l’honorable Christophe Mboso instruisant les présidents des Assemblées provinciales ainsi que les gouverneurs et vice-gouverneurs de province de préparer la campagne électorale pour le compte de l’Union sacrée de la nation ! Mboso a agi comme au bon vieux temps du Mpr Parti-Etat, parti ayant généré le système combattu autrefois par Etienne Tshisekedi, père biologique de Félix Tshisekedi! Ne pas admettre que ces exemples ont un contenu démobilisateur pour l’électorat a quelque chose de dramatique pour les Tshisekedistes, toutes catégories confondues.
Normalement, à cette période précise -comme relevé dans la dernière livraison- les Tshisekedistes devraient de se montrer positifs, constructifs en réalisant qu’ils ne peuvent pas brandir le bilan Fatshi contre Joseph Kabila, absent du scrutin! Ils doivent comprendre que leur sujet favori dans le débat politique, en l’occurrence la nationalité des présidentiables, est désormais clos autant pour Moïse Katumbi et Denis Mukwege que pour Martin Fayulu et Noël Tshiani!
Partant, ils ont à explorer et exploiter d’autres horizons que ceux excluant le bilan-comparaison, autrefois cher au maréchal! Et faute de bilan-comparaison, la tâche des Tshisekedistes n’est pas aisée. Au contraire, en plus d’être ardue, elle est corsée en raison des initiatives «incontrôlées» exprimées, via des réseaux sociaux, à temps et à contre-temps par des communicateurs agissant trop en électrons libres…
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Omer Nsongo die Lema
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