La vérité sera-t-elle réellement connue dans l’affaire de l’assassinat ignoble du député national et ancien ministre RD-congolais des Transports et Voies de communication et Désenclavement et porte-parole du parti Ensemble pour la République, Chérubin Okende? Me Laurent Onyemba, avocat conseil de la famille, dit que cette dernière, fatiguée d’attendre en vain les résultats de l’autopsie, a décidé d’inhumer Chérubin Okende. «Il est étonné de constater que le Procureur général près la Cour de cassation nous dit que la dépouille était déjà à la disposition de la famille», a-t-il déploré. Pour ce faire, «la famille ne compte plus venir au Parquet et tourne le dos à la justice RD-congolaise et va désormais s’adresser aux institutions internationales pour que justice soit faite». Selon Me Laurent Onyemba, la famille Okende «est déçue de constater que l’État RD-congolais n’a pas pu faire justice».
Chérubin Okende a été arraché à la vie dans des conditions tragiques et atroces apparentées à un crime prémédité. Son corps, criblé de balles a été retrouvé dans son véhicule, confortablement installé dans le siège de conducteur à Kinshasa. La nouvelle a ébranlé la ville capitale et tous les services habilités ont été mis en alerte pour que ses bourreaux soient dénichés et traduits en justice et le droit soit dit. Sept mois après cet assassinat, la famille Okende est «fatiguée» d’attendre les résultats de l’autopsie réalisée par les autorités de la RD-Congo et a décidé de l’enterrer. Cette décision a été annoncée jeudi 1er février par son avocat, Me Laurent Onyemba. Chérubin Okende, 61 ans révolus, n’est pas à présenter. Il était un proche de l’opposant Moïse Katumbi, député national en fonction et ancien ministre des Transports. Non conflictuel et cartésien, Okende n’avait d’antécédent ni avec la justice ni avec la société. Contre toute attente et drôlement, son corps sans vie a été découvert le 13 juillet dans sa voiture sur la route Poids lourds tôt le matin à Kinshasa.
La veille, des nouvelles sur sa disparition circulaient déjà dans la ville haute. Depuis ce jour jusqu’aujourd’hui, aucune information n’a été donnée, sur les résultats de l’autopsie. Malgré la participation des experts en balistique belges, sud-africains et américains associés à l’enquête pour rétablir la vérité. Seulement un journaliste, Stanislas Bujakera Tshamala, croupit dans les geôles pour un article ayant mis en cause les renseignements militaires dans cette affaire.
Le deuil a trop duré. La famille est «déçue de constater que six mois après, elle n’a pas reçu la moindre information sur les circonstances de cet assassinat crapuleux. Elle décide donc, aujourd’hui, de faire le deuil d’Okende, de l’enterrer», a déclaré Me Laurent Onyemba, avocat de la famille, le jeudi 1er février à Kinshasa. Il a fait cette annonce alarmante à l’issue d’une audience auprès du procureur, accompagné des membres de la famille de la victime, dont la veuve Okende.
A en croire l’avocat conseil, «la famille ne compte plus venir au Parquet, elle tourne le dos à la justice RD-congolaise, elle va s’adresser aux institutions internationales pour demander que justice soit faite». «La famille voudrait l’enterrer sobrement, sans aucune intervention quelconque, parce qu’elle est déçue de constater que l’Etat RD-congolais n’a pas pu faire justice à un homme qui a donné toute sa vie pour le Congo», a souligné Laurent Onyemba sans pourtant donner une précision sur la date de cette inhumation.
Entre-temps, le 8 septembre, Stanis Bujakera, journaliste RD-congolais, correspondant de l’agence «Reuters» et du magazine «Jeune Afrique», avait été arrêté, accusé d’avoir diffusé de fausses informations sur l’affaire Okende après la publication dans «Jeune Afrique d’un article non signé sous son nom mettant en cause les renseignement militaires RD-congolais. La prochaine audience de son procès est prévue aujourd’hui vendredi 2 janvier à l’ex-Prison de Makala, où il est détenu.