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Dialogue: Kabila propose 5 matières à débattre

Kabila-Kengo-Minaku
Dans son message radiotélévisé le samedi 28 novembre 2015, le président de la République a évoqué les points qui doivent constituer l’essentiel du dialogue national voulu inclusif notamment le fichier électoral, le calendrier électoral, la sécurisation des élections, le financement des élections et le rôle des partenaires extérieurs dans ce processus et promis la mise sur pied d’un comité préparatoire
 
Tout le monde attendait l’adresse de Joseph Kabila à la Nation sur l’organisation du forum national. Samedi 28 novembre dans un message à la Télévision nationale congolaise -RTNC-, le Chef de l’Etat RD-congolais s’est prononcé sur  la convocation d’un dialogue politique national inclusif, appelant ainsi ceux qui hésitent encore à rejoindre cette voie des négociations pour accorder une chance à la relance du processus électoral. Tout en promettant la mise sur pied d’un comité préparatoire de ce dialogue, le Chef de l’Etat n’a pas donné une date précise du début de l’organisation de ces assises nationales très attendues.
Kabila s’est adressé directement à tous ceux qu’il a consultés depuis le mois de juin dernier: «Après avoir recueilli vos avis directement et à travers ceux qui ont porté vos voix aux consultations, mes chers compatriotes, j’ai décidé ce jour de la convocation d’un dialogue politique national et de la mise en place subséquente d’un comité préparatoire pouvant régler tous les aspects liés à son organisation». Quant à l’ordre du jour, Kabila propose des sujets qui font l’objet «des divergences profondes d’opinion sur la scène nationale au point de menacer l’unité et la stabilité du pays».
Il s’agit notamment  du  fichier électoral, du calendrier électoral, de la sécurisation des élections, du financement des élections et du rôle des partenaires extérieurs dans ce processus. Comme on le voit, tout est essentiellement axé sur le processus électoral. Quant à la médiation, Kabila affiche sa position: «la tâche de la co-médiation de ces assises pourra bénéficier de l’accompagnement d’une facilitation internationale qui pourra offrir ses bons offices en cas de difficultés majeures». Et le chef de l’Etat donne ici une précision de taille: «l’apport des partenaires de la RDC au processus électoral ne doit pas ouvrir la porte à l’ingérence extérieure dans les affaires intérieures du pays».
Et de souligner: «Au-delà de la sécurisation physique et matérielle des candidats et électeurs, le problème  qui se pose à ce est celui du rôle que devait jouer la classe politique et chacun de nous, dans la promotion d’un environnement favorable à un processus électoral apaisé».
Ici, Kabila s’est posé la question de savoir «dans quel état d’esprit doit-on aller aux élections? Doit-on brûler le pays parce qu’on a perdu une élection ou l’exposer à des revendications violentes?». La réponse à cette question reste pendante. Il appartient au Président de la République, garant de la Nation et magistrat suprême à y répondre. Le chef de l’Etat a également promis de prendre des mesures de grâce en faveur de certains prisonniers politiques.  Au sein de la classe politique, les réactions n’ont pas tardé.
D’aucuns s’inquiètent, accusant Kabila de ne pas avoir fait allusion au contentieux électoral de  la présidentielle de 2011, sujet évoqué par l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS- d’Etienne Tshisekedi, dans son cahier des charges distribué dans toutes les ambassades et à tous les partenaires nationaux et internationaux aux côtés de l’organisation des élections libres, transparentes et la passation pacifique du pouvoir entre le président sortant et entrant.
Pour sa part, Eve Bazaiba, secrétaire général du Mouvement de libération du Congo -MLC-, membre de l’Opposition pro-Kamerhe qui réclame le départ de Kabila en 2016, est très critique vis-à-vis du discours de Kabila. Interrogée également par nos confrères de la radio onusienne, elle a délié sa langue: «Lorsque le président dit qu’au sein du dialogue on va réfléchir sur le mode de suffrage, sur le mode de scrutin désormais pour limiter le coût. Le chef de l’Etat oublie que tous les modes du scrutin et de suffrage sont repris dans la constitution». Selon elle, le MLC renouvelle son non à toute modification de la constitution et dit non à un dialogue politique pour aller violer les principes constitutionnels.
Se confiant à Radio Okapi, dimanche matin, Stève Mbikayi Mabuluki, coordonnateur de la plate-forme pro-dialogue, se réjouit du fait que le chef de l’Etat ait répondu aux désidératas qui lui ont été soumis lors de la consultation par les forces vives dont la libération des prisonniers politiques.

Octave MUKENDI

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