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RDC : IGF, ce chien méchant qui aboie à la moindre bêtise

Jeudi soir, en direct de la télévision publique, à la faveur d’un briefing spécial organisé par Patrick Muyaya, son ministre de la Communication et Médias qui n’a pas arrêté d’innover, le président de la République, Félix Tshisekedi, a fait savoir qu’il est paré, et le pays avec lui, pour encadrer, grâce à l’accompagnement de l’Inspection générale des finances -IGF-, «ce chien méchant qui aboie à la moindre bêtise», les 7 milliards de dollars issus de la revisitation du contrat avec la Chinoise Sicomines destinés aux infrastructures routières. Encore des fleurs, encore des lauriers pour l’Inspecteur général chef de service Jules Alingete et ses troupes. Sortis alors que les attaques ont fusé de partout ces derniers jours contre son flic financier, ces mots prononcés par le Président sonnent comme un verdict et indiquent en faveur de qui devrait pencher ou penche la balance.

Un sondage d’opinion est, par définition, l’application de la technique du sondage à une population humaine, visant à obtenir des renseignements statistiques ou à évaluer leur opinion ou leur préférence sur une question prédéfinie. Il est conduit auprès d’un sous-ensemble de personnes considérées comme représentatives du corps social que l’on veut étudier. C’est devenu une tradition dans les pays occidentaux voire en Afrique noire où les Instituts de sondage réalisent des enquêtes la veille de la nomination d’un Premier ministre pour détecter la personnalité que l’opinion souhaite voir aux commandes du gouvernement.

Produite dans le même objectif, l’étude publiée le 19 février dernier par l’Institut «Les Points» et plaçant comme principal primaturable suivant les intentions favorables des 62% des RD-Congolais Jules Alingete semble à l’origine d’une fatwa contre l’Inspecteur général chef de service de l’Inspection des finances -IGF- alors que si Félix Tshisekedi devait être jugé sur une réforme, ce devrait être sur le renforcement de la lutte contre la corruption, avec entre autres la relance de cette IGF, aujourd’hui symbolisée par le gain de 7 milliards de dollars générés par la revisitation du contrat chinois et consacrés aux infrastructures routières, ces milliards vantés encore et encore par Félix Tshisekedi.

Certains politiques de profession ont pourtant pensé avoir trouvé dans ce baromètre une brèche pour sortir leurs griffes comme si eux seuls ont le droit exclusif d’être alignés dans une enquête d’opinion et d’être bien positionnés dans les résultats. Craignant pour leurs chances de succéder à Sama Lukonde, ils ont décidé de mentir de sang-froid via une campagne destinée à saper la lutte contre la corruption et écorner l’image du flic financier, décrit au pays et à l’étranger comme l’une des personnalités ayant positivement marqué le premier mandat de Félix Tshisekedi de par son action dans le combat anti-corruption et anti prédation des finances publiques. Mercredi soir et jeudi dans la journée, les services d’une figure politique bien connue ont sollicité le concours de certains médias pour les aider à distiller des flèches empoisonnées contre Alingete.

Au cœur de la cabale: un ancien ténor du régime Kabila, objet depuis plusieurs mois des démêlés judiciaires provoqués par un rapport de l’IGF sur un projet agricole lancé avec pompes dans le Kwango mais tombé quelques semaines après en faillite malgré un très gros investissement public, récemment aperçu aux consultations menées par l’Informateur Augustin Kabuya. Tout ça à cause d’un banal sondage d’opinion dont les résultats ne devraient pas forcément s’imposer au président de la République alors que parallèlement à ce stratagème sadique, s’échappent des bruits sur des messes noires initiées pour les mêmes motivations malveillantes.

Dans cette véritable campagne de règlement des comptes se sont engouffrés les robots communicants d’un membre du gouvernement sortant, très agité depuis que l’IGF a déployé sa mission de contrôle auprès de la DINACOPE -ex SECOPE- et de l’Inspection générale de l’Enseignement, où des fonctionnaires demandent de voir clair d’un côté sur les fonds liés à l’encadrement de la paie des enseignants et, de l’autre, sur l’affectation des 72 millions de dollars des frais de participation à l’Examen d’Etat payés en 2022 et 2023 par 2.400.000 élèves finalistes. Des sources dans la ville haute confient qu’un autre membre du gouvernement, poussé à croire qu’il a le droit d’occuper la Primature mais mal positionné dans ce sondage, prend aussi une part active dans ce combat d’arrière garde via ses nombreux relais sur «X», après avoir mobilisé quelques jeunes stipendiés pour dénigrer l’Informateur Augustin Kabuya.

Directeur général du BCECO, Jean Mabi, lui, a choisi de se rebeller à visage découvert en tentant de contester à l’IGF le pouvoir de contrôler la mise en œuvre du Programme de développement des 145 territoires, allant même jusqu’à présenter Alingete comme un hors-la-loi. En juillet dernier, pareille aventure contre l’IGF avait coûté le poste de gouverneur du Kasaï Oriental à Kabeya Matshi Abidi, qui voulait se cacher derrière une prétendue mission de contrôle de la Cour des comptes pour se soustraire d’un audit de l’IGF. La lettre scandale de Mabi a fait le bonheur des personnes accrochées à la mafia alimentant la campagne de sape mais cela ne saurait durer pendant longtemps.

«Ces relais des milieux mafieux ont balancé et fait balancer dans les réseaux sociaux des documents faux et fabriqués pour tenter de jeter l’opprobre sur le patron de l’IGF à cause de sa popularité et son combat contre la corruption dans notre pays», a dénoncé le journaliste Doux Jésus Beledu. Mal conçu, mal monté et mal présenté, ce coup s’avère du bidon. «Vous avez oublié de répéter la même signature. Repartez au labo puis revenez. Cette fois-ci, avec ce déferlement sans précédent contre Alingete, je réalise que l’IGF a mis ses pieds dans un dossier de gros morceaux, très gros même», a convaincu sur «X» l’ancien candidat député national et président du Mouvement Congo en avant, Kasongo Kas.

Ce dernier a publié, en soutien à ses arguments, deux copies de ces documents sortis des laboratoires avec deux signatures différentes attribuées à Alingete. Mêmes les dates avancées de 2019 confirment le caractère léger et amateur de cette conspiration parce que Alingete a été nommé Inspecteur général chef de service de l’IGF en juillet 2020. Voici que Kasongo Kas a le sentiment que «chaque fois que de gros intérêts malsains des prédateurs financiers sont menacés par l’IGF, son patron, Alingete, subit des attaques farouches afin de briser sa rigueur». Effectivement, ce n’est pas la première fois que les mêmes équipes et les mêmes personnes entreprennent d’intoxiquer la toile avec des histoires farfelues contre l’Inspecteur général chef de service de l’IGF.

Natine K.

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