Le MLC se bat pour le partage du pouvoir, une lettre de Bazaiba à Maguy Kinkela du CSAC l’atteste
L’Accord politique du 31 décembre 2016 augure une lutte acharnée pour le partage des postes dans les institutions de la République. Après l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS-, parti-phare de l’Opposition, c’est au tour du Mouvement de la libération du Congo -MLC- d’entrer dans la danse. Une lettre de la Secrétaire générale du MLC Eve Bazaiba du 13 janvier 2017 annonce les couleurs en invitant expressément Maguy Kinkela à démissionner de son poste au Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication -CSAC. «Lequel poste revient de droit au Mouvement de la libération du Congo qui en prendra les dispositions idoines», plaide Bazaiba.
Un plaidoyer qui nage à contre-courant de la loi, Maguy Kinkela ayant été désignée non pas par le parti bembiste, mais plutôt par l’Assemblée nationale. «Bien que journaliste et membre de la rédaction de Canal Kin Tv, une télévision de Jean-Pierre Bemba à l’époque de sa désignation, la Chambre basse a choisi Maguy Kinkela au regard de son expertise et de la configuration politique à l’Assemblée nationale au cours de la législature 2006-2011», explique-t-on.
Pour les analystes, le MLC n’a pas le droit de s’arroger les prérogatives de l’Assemblée nationale, d’une part. Et, d’autre part, même si la Chambre basse devait faire valoir son quota et chercher à remplacer Maguy Kinkela, le siège convoité n’irait pas au MLC. Et pour cause: avec 15 députés, ce parti a cessé d’être la première force politique de l’Opposition à l’Assemblée nationale depuis le début de la législature 2011-2016, au profit du Groupe parlementaire UDPS et Alliés -54 élus.
Au demeurant, la lettre de Bazaiba révèle au grand public que le MLC est aussi dans la logique du partage des postes, même en violation de la loi, contrairement à ce que la Secrétaire générale du parti laisse croire dans les couloirs au Centre interdiocésain et dans les médias. Il y a peu, dans une interview à «Jeune Afrique», Eve Bazaiba affirmait encore: «Nous ne sommes pas concernés par des arrangements particuliers pour partager le pouvoir».
Laurent OMBA
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