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Le corps du sphinx toujours à la morgue, Martin Tshisekedi s’en prend à Félix

Poignant témoignage public du cousin d’Etienne Tshisekedi qui charge Félix Tshisekedi d’avoir enfermé son père dans un frigo à l’étranger pour la Primature
Sur les réseaux sociaux, révolté, Martin Tshisekedi, le cousin d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, témoigne publiquement contre Félix Antoine Tshisekedi -Fatshi. Il regarde le sort d’Etienne Tshisekedi tel qu’il est devenu, il gémit des douleurs. Sans doute meurtri comme beaucoup d’autres compatriotes et combattants de l’UDPS qui refusent de croire que Fatshi, un bantou, un luba du Kasaï, se plait désormais d’être entre deux avions pour parler politique, faire pression pour la mise en œuvre de l’Accord de la Saint Sylvestre, alors que le corps de papa gît encore dans un frigo, à des dizaines de milliers de kilomètres de la terre de ses ancêtres.

«E. Tshisekedi enfermé dans une morgue étrangère. C’est la pire des prisons qu’il connait de son existence. Caution exigée: Primature». Le message est posté sur Twitter depuis le 8 mars 2017. Il est signé Martin Tshisekedi, cousin du lider maximo de l’UDPS, oncle de Félix Antoine Tshisekedi, qui accuse sans le citer son neveu d’avoir séquestré la dépouille d’un homme d’Etat en échange du poste de Premier ministre et refuse qu’on accuse toute sa famille biologique pour cet acte ignoble.
Martin Tshisekedi est inconsolable. Abasourdi, décontenancé, marqué par les revirements de sa famille à l’issue des discussions avec les délégués du gouvernement de la République, il se dit fortement inquiet de la tendance du moment dans la fratrie. Figure toujours très libre de la lignée, Martin vient d’exprimer sa crainte d’une famille désormais écorchée vive. Il l’explique dans un autre Tweet le 11 mars: «Honte sur les obsèques de l’Homme d’Etat E.Tshisekedi: accusez la poignée d’énergumènes assassins et cupides, pas toute sa famille biologique».
A travers ces cris d’amertume, Martin Tshisekedi laisse éclater les profonds désaccords parmi les Tshisekedi sur la gestion des restes du patriarche décédé le 1er février à Bruxelles, il va jusqu’à demander aux «ravisseurs» de rembourser «au moins les sommes perçues pour ses funérailles». Ces tweets-choc sont précédés d’autres, postés en février dernier, les uns aussi émouvants que les autres.
Le fils entre deux avions, papa au frigo
Comme celui du 14 février 2017: «Conditions, autopsie… Ces manœuvres dilatoires font trainer le corps de mon cousin E.T. comme marchandise à troquer contre des postes». Ou celui du 19 février: «La saga autour des funérailles d’E.Tshisekedi rappelle le macabre business des malfrats qui avaient volé la dépouille de Charly Chaplin». Ou encore cet autre daté du 21 février: «Pourquoi on ne parle plus de l’autopsie ‘exigée’ après l’embaumement précipité du corps d’E.Tshisekedi. Conscience sale? Formolée?».
A sa manière, dans ces cruelles circonstances, Martin Tshisekedi témoigne publiquement contre Félix Tshisekedi. Il regarde le sort d’Etienne Tshisekedi tel qu’il est devenu, il gémit. Sans doute meurtri comme beaucoup d’autres compatriotes et combattants de l’UDPS qui refusent de croire que Fatshi, un Africain, un Bantou, un Luba du Kasaï, se plait désormais d’être entre deux avions pour parler politique, faire pression pour la mise en œuvre de l’Accord de la Saint Sylvestre, alors que le corps de papa gît encore dans un frigo, à des dizaines de milliers de kilomètres de la terre de ses ancêtres.

L’idée d’un enterrement à Bruxelles

Pendant ce temps, la polémique sur les obsèques de Tshisekedi prend de l’ampleur. Deux options sont de plus en plus envisagées. La première serait de l’enterrer à Bruxelles où il repose depuis son décès le 1er février, ou alors de l’inhumer devant le siège de son parti, a confié l’autre oncle de Félix Tshisekedi, Mgr Gerard Mulumba, l’évêque de Mweka, dans une récente interview à «VOA Afrique».
Depuis sa mort, certains partisans du “Sphynx” comme il se faisait appeler exigent qu’il soit inhumé au siège de l’UDPS. Mais le gouvernement RD-congolais refuse ce choix évoquant des raisons de sécurité liées à d’éventuelles profanations.
«Si les autorités refusent, il faut que nous puissions considérer l’option de l’enterrer en Belgique», soutient Mgr Mulumba. Si ce choix était acté, Etienne Tshisekedi serait alors une autre figure politique influente de la RD-Congo à être inhumée à l’étranger après Mobutu Sese Seko, qui repose au cimetière européen de Rabat, au Maroc. A la différence que le corps de Mobutu n’a jamais été l’objet d’un marchandage politique par ses proches.
En attendant, les travaux ordonnés par le gouvernement au cimetière de la Gombe pour accueillir la dépouille d’Etienne Tshisekedi ont été stoppés à la demande de la famille.
YA KAKESA

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