Au Conclave de Bruxelles, il n’y a pas eu que des mauvaises choses. «Il y a des avancées et on doit rester optimiste. On est en train de réunir toutes les conditions pour aller au dialogue et tout ce que les uns et les autres disent, c’est la matière qui doit faire partie du dialogue, on y trouvera des solutions», affirme, confiant, le président du MIR et député national élu de Kabongo
Alors que le SG de sa famille politique, Aubin Minaku et d’autres cadres montent sur leurs chevaux, Stanley Mbayo Pelesa, président du Mouvement des indépendants réformateurs -MIR- et député national élu de Kabongo, joue à l’apaisement et cherche le consensus. Pour cet avocat de carrière, à voir de très près dans les résolutions de l’Opposition réunie il y a peu à Genval à Bruxelles, il n’y a pas que des mauvaises choses. La MP peut bien tirer son épingle du jeu. Premièrement, note-t-il, l’Opposition s’est désormais rangée derrière Tshisekedi et ce dernier en devient pratiquement le porte-parole. Ce qui résout l’une des difficultés auxquelles la MP était butée, la dispersion de l’Opposition -sans interlocuteur valable. Deuxièmement, déniche-t-il, la participation au dialogue politique par l’UDPS et l’Opposition réunie à Genval n’est plus à négocier. Mais il faut juste éviter les extrêmes, soutient-il.
«La Résolution 2277 prône le dialogue tout d’abord. Ensuite, elle insiste sur l’organisation des élections dans les délais constitutionnels. Qu’est-ce que cela signifie? Cela veut dire que nous devons aller au dialogue, et de ce dialogue sortira un compromis politique qui va déterminer si oui ou non, on est en mesure d’organiser ces élections. Les Nations Unies ne pouvaient jamais dire que les élections seront organisées dans 8 ou 10 ans. Ses Résolutions sont des instruments juridiques qui se basent sur la Constitution que nous avons», souligne d’entrée de jeu, Stanley Mbayo, répondant à une question de Top Congo FM.
En fait, explique le député MIR-MP, le travail qui doit être fait, c’est un travail de pédagogie. Il s’agit de rappeler à l’Opposition les prescrits de l’Accord-cadre, document fondamental où le dialogue tire sa substance: «Le dialogue procède de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba avec des résolutions subséquentes. Nous avons par exemple les Résolutions 2098, 2211 et 2277. Dans l’Accord-cadre, il y a des engagements: nationaux, régionaux et internationaux. A chaque niveau d’engagements, il y a un mécanisme de suivi. Au niveau international, il y a les Nations unies -comme mécanisme de suivi-, au niveau régional, il y a la SADEC -comme mécanisme de suivi- appuyée par la CIRGL et au niveau national, nous avons le mécanisme national de suivi qui fonctionne au sein du Gouvernement. Le dialogue étant l’un des engagements nationaux, l’Accord-cadre disposant que c’est le Président de la RD-Congo qui est le garant de l’exécution des engagements nationaux, il en va de soi que le dialogue ne soit convoqué que par le Président de la République. On ne voit pas comment est-ce qu’on peut prétendre venir à un dialogue qui ne pas convoqué par le Chef de l’Etat car il serait en violation de l’Accord-cadre qui est une loi supra nationale -qui est au dessus de tout l’arsenal juridique de la RD-Congo, Cfr article 215 de la Constitution- que nous avons signé et qui a été signé par les Nations unies, l’Union africaine, les Etats Unis, l’Union européenne, la SADEC, la CIRGL…».
Une disposition de l’Accord-cadre pourtant ignorée ou banalisée par l’Opposition et par certains cadres de la MP. Cet Accord, signé par tous les pays voisins ainsi que par les Organisations internationales telles l’UA, l’UE, l’OIF, l’ONU…donne au Président Kabila les prérogatives de convoquer le dialogue dans la mesure où il est le garant de l’exécution des engagements nationaux pris par la RD-Congo. Et la résolution 2277 comme les précédentes ne sont nullement contre l’esprit de l’Accord-cadre.
Résolution 2277 dans l’esprit de l’Accord-cadre
«L’accord-cadre est une loi qui s’impose à nos lois internes. C’est comme ça que le Chef de l’Etat a convoqué le dialogue et vous avez vu tous les signataires soutenir le facilitateur qui est là», assène Mbayo au micro de Lusakweno avant d’ajouter: «les extrêmes que prônent les uns et les autres, c’est avant le dialogue. Vous savez, c’est un jeu politique qui veut que les gens montent les enchères avant toute négociation. Mais le Chef de l’Etat est serein et il est garant de la constitution et de l’exécution des engagements nationaux de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Ses poulains peuvent eux aussi monter les enchères que l’Opposition. Mais je dis qu’Aubin Minaku, SG de la Majorité, n’a pas tellement tort. Certes, il n’a peut-être pas usité l’article de la Constitution. Il voulait peut-être seulement dire que quand les opposants disent qu’ils vont chasser Kabila, c’est qu’ils vont violer la Constitution parce que les mécanismes de départ du Chef de l’Etat sont prévus par la Constitution».
Pour Stanley Mbayo donc, on ne peut faire partir le Président de la République par des mécanismes extra constitutionnels. «La Constitution prévoit les conditions de la fin du mandat du Président de la République: principalement en son article 70 alinéa 2 ; subsidiairement l’article 75 de la Constitution dispose des seuls cas exceptionnels de la fin du mandat du Chef de l’Etat. C’est-à-dire par le décès, par la démission ou par empêchement définitif».
Mais ce qui est très vrai, c’est que Tshisekedi est pour le dialogue et il n’a pas voilé sa face sur cette question précise. Le chef de l’Etat garantit l’exécution des engagements nationaux alors qu’Edem Kodjo fait le travail de facilitation. Le moment est arrivé de jouer à l’apaisement, d’éviter tout différend pouvant compromettre le dialogue politique tant prôné par le Chef de l’Etat et par le président Tshisekedi. Tout ce qui divise aujourd’hui la classe politique, doit faire l’objet de la matière à traiter au dialogue. Ainsi en veut la voie de la sagesse. «La Cour Constitutionnelle dans la cacophonie des interprétations diverses, a donné l’interprétation à la Constitution. Elle n’a pas donné quitus au Président…elle a juste interprété ce que dit la Constitution. Nous devons aller au dialogue et avoir un compromis politique. C’est ce qu’il y a de très important», cogne le président du MIR qui reste très optimiste sur les résolutions issues du conclave de Genval en Belgique.
HMK
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