Le Haut représentant du Président de la République au Comité national des 9èmes Jeux de la Francophonie de Kinshasa, Didier Tshiyoyo Mbuyi, a marché sur l’Ordonnance présidentielle nommant le Directeur national des Jeux et les Directeurs nationaux adjoints. Il s’est permis d’opérer une permutation en rétrogradant le Directeur national des jeux au profit d’un adjoint… La victime a saisi le Directeur du Cabinet du Président de la République pour lui faire part de la remise en question de cette ordonnance par le HRP…
C’est de l’imbroglio ou plutôt de l’anarchie à grande échelle dans le fonctionnement du Comité national des 9èmes Jeux de la Francophonie de Kinshasa -CNJF-. Le Haut représentant du Chef de l’Etat au sein de ce CNJF, Didier Tshiyoyo, a procédé à une permutation qui abroge l’Ordonnance présidentielle nommant le Directeur national des Jeux et les Directeurs nationaux des Jeux, et crée un véritable disfonctionnement au sein de cette structure. Dans l’organigramme affiché dans son cabinet de travail, Didier Tshiyoyo a fait du Directeur national des Jeux de la Francophonie de Kinshasa, nommé par Ordonnance présidentielle publiée le 2 mars 2021, le directeur national adjoint. Il a élevé aux fonctions de Directeur national des Jeux un des Directeurs nationaux des Jeux.
Le Haut représentant du Présentant de la République a opéré ce mouvement sans tenir compte des prescrits de l’Ordonnance nommant les membres du CNJF ni du texte créant le service.
Dans cette manœuvre, Didier Tshiyoyo est allé au-delà des prérogatives lui reconnues par l’Ordonnance n° 21/004 portant création, organisation et fonctionnement d’un service spécialisé au sein du Cabinet du Président de la République dénommé Comité national des IXèmes Jeux de la Francophonie de Kinshasa. La permutation qui a donné lieu à l’organigramme indiqué frise la modification de la décision présidentielle nommant les membres de ce service spécialisé chargé d’organiser les IXèmes de la Francophonie de Kinshasa.
Le Haut représentant du Président de la République au Comité national des IXèmes Jeux de la Francophonie a-t-il vraiment le pouvoir de procéder à une telle permutation? Voilà la question sur toutes les langues. Joint au téléphone jeudi 25 mars pour fixer le public sur cette situation inédite, Didier Tshiyoyo a eu cette réponse: «Pour faire simple, il y a une Ordonnance lue à la télévision nationale. Certaines personnes nommées à la Direction nationale des Jeux n’ont pas été notifiées jusque-là. Le Directeur national des Jeux a été proposé par mes soins. Il y a des rectifications à faire sur ces nominations à conformer aux structures internationales des Jeux. En attendant ces rectifications, j’ai nommé des personnes à titre intérimaire, et j’ai le droit de permuter à tout moment. Il n’y a aucune polémique là-dessus. La Présidence a des juristes».
Experts et membres du personnel d’appoint chassés après des années de travail sans avoir reçu leurs rémunérations!
Mais à la lecture minutieuse de l’Ordonnance portant création, organisation et fonctionnement du Service spécialisé dénommé Comité national des 9èmes Jeux de la Francophonie de Kinshasa, l’on constate que la réponse du Haut représentant du Président de la République ne convainc pas. L’article 7 de cette Ordonnance en dit plus: «Le Directeur national des Jeux et tous les directeurs nationaux adjoints sont nommés, et le cas échéant, relevés de leurs fonctions par Ordonnance du Président de la République. Le Directeur national des jeux et les directeurs nationaux adjoints sont soumis au régime de déontologie et de discipline prévu par le Règlement intérieur, sans préjudice des autres textes régissant le Cabinet du Président de la République».
Tshiyoyo est aussi en conflit avec l’article 5 de la même loi qui fixe les 8 attributions du Haut conseil des Jeux sur lequel il trône. Au nombre de ces attributions, nulle part on trouve celles liées à la permutation du Directeur national des Jeux ou de ses adjoints par le Haut représentant du Président de la République. N’est-ce pas là une manière d’usurper les prérogatives du Président de la République? Aux plus avertis des actes administratifs de répondre.
En réalité, depuis la publication de l’organigramme de Tshiyoyo, on se trouve devant trois ordonnances: la première est celle liée à la création du service et qui fixe clairement les attributions de chaque organe du Comité national des Jeux. La deuxième se rapportant à la nomination du Directeur national et des directeurs nationaux adjoints des Jeux et la troisième nommant le Haut représentant du Chef de l’Etat au CNJF.
Sans conteste, le délégué du Président de la République n’a pas respecté les attributions lui assignées au point de dégrader le Directeur national, élever en grade un des adjoints et nommer des gens à titre intérimaire. Cette manière de faire institue le désordre dans le fonctionnement normal du CNJF. Didier Tshiyoyo a peut-être des relations personnelles avec l’individu Félix Tshisekedi, il est loin de devenir le Président de la République, Chef de l’Etat, et de lui disputer ses compétences constitutionnelles, parce que seul le Président a qualité de changer ses ordonnances.
Des sources ont rapporté jeudi que le Directeur national dégradé a saisi le Directeur de Cabinet du Président de la République, le seul collaborateur du Chef chargé de l’exécution des actes du Président se rapportant à son Bureau, pour lui faire part de la remise en cause, par sieur Tshiyoyo, de l’Ordonnance présidentielle portant création et organisation du Comité national des Jeux de la Francophonie. Didier Tshiyoyo a aussi des problèmes avec les experts et autres membres du personnel d’appoint du Comité national des Jeux, chassés après des années de travail sans avoir reçu leurs rémunérations.
Tino MABADA