Décembre 2013, les opérateurs des télécommunications ont déclaré plus de 43 millions de minutes des appels internationaux entrants contre 20 millions par mois déclarées habituellement depuis une dizaine d’années, soit une augmentation de plus de 100% ou une baisse historique de la contrebande!
L’évaluation faite par les experts est indéniable: De traditionnelles 20 millions de minutes des appels internationaux entrants par mois déclarées habituellement depuis une dizaine d’années par les opérateurs des télécommunications, on est aujourd’hui passé à plus de 43 millions de minutes pour le mois de décembre 2013, soit une augmentation de plus de 100% ou, à l’inverse, une baisse historique de la contrebande.
Même les opérateurs ont senti les effets! L’année 2014 s’annonce encore bien meilleure. Le consortium Agilis international-Entreprise telecom a réalisé d’énormes progrès en matière de géo localisation et de traque des simbox. La traque et la coupure des sims frauduleuses sont désormais automatiques. Conséquence positive, les déclarations des opérateurs sont toutes en hausse. Par exemple, en un peu plus d’un an de lutte, Vodacom est passé de 6 millions de minutes habituellement déclarées à près de 13 millions de minutes le mois. Un score jamais réalisé auparavant!
Depuis plus de 10 ans, le gouvernement RD-congolais n’enregistrait que 20 millions de minutes déclarées par les opérateurs des télécommunications au titre de communications internationales entrantes mensuelles. Or, selon plusieurs études menées par des organisations indépendantes, le volume des appels internationaux en direction de la RD-Congo était chiffré à plus de 100 millions de minutes par mois. Ce que les opérateurs déclaraient ne représentait à peine que le 1/5 du volume réel.
Pour palier à cette fraude, le gouvernement s’était alors décidé d’engager le Consortium Franco-Américain Entreprise Telecom/Agilis International pour construire un GATEWAY virtuel international unique et, installer des logiciels de lutte contre la fraude téléphonique en RD-Congo. Histoire de promouvoir une surveillance tous azimuts, capable de détecter et anéantir la plus redoutable pieuvre. Le 23 février 2011, les deux parties ont procédé à la signature d’un contrat les liant, puis, en février 2012, un avenant au contrat. Alerté par l’arrivée de ce gendarme, la plupart d’entreprises des télécommunications ont fait bloc, refusant de coopérer pour l’installation des matériels de contrôle et de lutte contre la fraude.
Grâce au soutien du gouvernement et particulièrement à celui du ministre des Postes, télécommunications et Nouvelles technologies de l’information et de la communication, Tryphon Kin-kiey, le Consortium a entamé en février 2013, des réunions avec chaque opérateur télécom en vue d’obtenir en temps réel des CDRS, les switchcounters, et installer les ponts radio reliant les entreprises des télécommunications au Consortium. Si difficilement, certains opérateurs ont commencé à coopérer. Mais tous avaient refusé d’installer à leurs frais les ponts radios. Soucieux de commencer sa traque le 01 mars 2013 tel que fixé par le gouvernement, le Consortium a consenti de fournir et d’installer le 25 février 2013, à ses propres frais les ponts radios. C’était sans compter avec la mauvaise volonté des opérateurs télécoms qui ont par la suite cherché une autre échappatoire: la signature à tout prix de l’accord NDA avant toute remise des CDRs au Consortium.
Que des crocs en jambe perpétuels! Le 22 mars 2013, le gouvernement de la République hausse le ton vis-à-vis du comportement belliqueux des entreprises des télécommunications. Lors d’une méga-réunion tenue au cabinet du ministre des PT-NTIC, en présence des messieurs les ministres de PT-NTIC, Tryphon Kin-kiey et celui des Finances, Patrice Kitebi, ainsi que de l’Administrateur général de l’ANR, le 29 mars 2013 avait été retenue comme date butoir pour la signature des NDA, la réception des CDRs, des switchcounters et de leurs manuels respectifs d’utilisation, l’établissement des ponts radio entre chaque opérateur et le siège du Consortium. Difficile combat.
Peu importe, aujourd’hui, les résultats sont là! Grâce à son système de géo-localisation, le Consortium a identifié géographiquement et physiquement cinq sites pirates des Simbox, qui ont été par la suite démantèles par les services de sécurité. Leur personnel exploitant et gérant est jusqu’aujourd’hui entre les mains de la justice. Tout calcul fait, ces plateformes gêneraient chaque mois 15 millions de minutes à leur profit, soit plus de la moitié du volume officiellement déclaré par l’ensemble des opérateurs.
En plus sur le plan de la sécurité nationale, l’apport du Consortium est très probant et très apprécié par les experts du secteur. Bien plus qu’un partenaire, le consortium a aidé le gouvernement dans plusieurs autres tâches. Par exemple, à la demande du ministère des PT-NTIC, le consortium a arbitré le différend entre la SCPT et Vodacom en démontrant l’acheminement d’un flux de communications internationales entrantes par la SCPT et terminant sur le réseau Vodacom.
Baisse record et lendemains enchanteurs!
Au finish, la fraude a connu une baisse record, l’Etat a empoché USD 1.562.215,68 au titre de la taxe de régulation. Aujourd’hui, avec toutes les performances techniques acquises grâce à un investissement sérieux, ce consortium dont les bureaux sont situés dans l’immeuble Kavali center au centre-ville de Kinshasa a une capacité de couper des milliers de cartes sims frauduleuses par jour.
Des techniciens nationaux bien formés et ceux venant de l’étranger y travaillent jour et nuit. Les ambitions pour l’avenir promettent beaucoup. D’autres pays d’Afrique ne se sont pas gênés d’affirmer qu’ils prennent pour modèle le système RD-congolais de lutte contre la fraude sur les appels internationaux entrants. Avec beaucoup d’efforts de la part de l’Etat qui doit appliquer la théorie de la puissance publique face aux opérateurs rebelles, les lendemains s’annoncent enchanteurs!
YA KAKESA
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