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Agée Matembo et les Katangais font revivre Nguz a Karl-i-Bond 20 ans après sa mort

Le vingtième anniversaire de la «naissance au ciel» de l’ancien Premier ministre Jean-de-Dieu Nguz A Karl-i-bond a été célébré avec faste le samedi 29 juillet 2023 à l’initiative de la Fondation katangaise -FK- avec l’appui d’Agée Aje Matembo, questeur de la Commission électorale nationale indépendante -CENI. Ressortissant du Katanga, à l’instar de Nguz, l’un de ses modèles dans la gestion de la chose publique, Agée Matembo a fait revivre cet illustre personnage politique le temps d’une messe de suffrage, dite à la paroisse Notre Dame de Fatima à Kinshasa, et d’une soirée de commémoration au restaurant «Lapina», qui juxtapose cette église catholique.

A cet événement, que du beau monde. De Guylain Nyembo, directeur de cabinet du Président de la République, à Wivine N’landu, veuve de Nguz et candidate à la présidentielle de 2006, en passant par des députés et autres autorités de la FK. Tous ou presque, originaires de l’espace Katanga, cette région de la RD-Congo au bénéfice de laquelle Nguz A Karl-i-bond a consenti d’énormes sacrifices aux fins de son essor socio-économique. L’occasion a été propice, le cadre idéal, pour vanter à juste titre «son engagement pour la justice et la paix, la liberté et la souveraineté de notre nation».

Ces valeurs revisités et mises en exergue par l’officiant du jour qui, à la lumière du texte de la première lecture, extraite du livre de Ben Sira le sage, a relevé que Nguz A Karl-i-bond est du nombre de ces «hommes glorieux» dont les œuvres de justice n’ont pas été oubliées. D’un «éloge» à un autre, l’officiant, dans son homélie, a salué la capacité qu’avait l’ancien Premier ministre de «penser non seulement à sa propre vie mais aussi à la vie des autres, de travailler à la faveur de l’humanité et des autres». «Son nom ne sera pas oublié et ses œuvres seront racontées de génération en génération dans le monde comme dans notre pays», a-t-il souligné.

Ces mots ont, tout de suite après cette messe de suffrage et d’action de grâce, trouvé écho favorable quand les enfants de Nguz, par le biais de leur aîné, Patrick, ont salué la mémoire d’un «homme politique qui a œuvré avec passion et détermination pour le bien-être de cette nation et dont l’impact est resté gravé dans nos cœurs».

De son côté, le président de la Fondation Katangaise, Raphaël Mututa Mistala, a épinglé la «fierté» et la «dignité» que l’ancien Premier ministre incarne pour le Katanga, tout en se laissant éblouir par son intelligence et son polyglottisme. «Il avait du talent, à tout point de vue de haut gabarit. Il fignolait 35 langues africaines et il a travaillé pour servir ses frères et sœurs toutes tendances confondues», s’est-il souvenu. Pour Raphaël Mututa Mistala, il est une «erreur» que de laisser une si grande figure de la katanganité tomber dans les oubliettes de la mémoire collective.

«Oublier un tel homme, voire cette icône de la katanganité, c’est saper la mémoire collective de notre communauté. C’est qu’en aucune manière, nous ne pourrions oser de commettre comme erreur afin de reconnaitre toute la primauté que revêt ce bon élève qui s’est inscrit dans l’école de Tshombe Kapenda Moïse dans l’optique de la katanganité pour veiller à sauvegarder l’unité, la solidarité et la matérialisation du bien-être de ses frères et sœurs katangais», a-t-il soutenu.

Ce devoir d’honorer la mémoire des modèles et dignes ressortissants du Katanga, Agée Matembo, investi en juin dernier Représentant de l’espace Katanga à Kinshasa, a tâché de l’accomplir de la plus belle des manières. Ce qui lui a valu des éloges et remerciements de la part du président de la Fondation Katangaise. «Merci pour avoir suscité le nom de ce vaillant katangais», a-t-il dit. Et d’enchainer: «Vous avez voulu témoigner envers ce grand homme de valeur, qui fût d’Etat que le Congo ait connu de son histoire comme diplomate, de la considération en organisant cette soirée. Nous vous disons sincèrement merci».

Aux remerciements a succédé un appel à la prise de conscience pour la défense et la valorisation de l’identité katangaise lancé par Raphaël Mututa Mistala. «Katangaises et Katangais disséminés à travers le monde, ne trahissez jamais vos origines. N’oubliez pas que la vie est un voyage. Si vous ne voulez pas vous perdre, vous devez toujours vous rappeler d’où vous venez. Quoi de plus agréable et opportun en ce moment crucial que de vous exhorter de toujours demeurer unis, solidaires, les uns envers les autres enclin indéfectiblement à donner un sens à la fraternité katangaise», a-t-il lancé, non sans insister sur «la pérennisation de notre identité en vue de conserver cette culture que tous ces grands hommes, les plus intègres qui nous ont précédés, pour qui la Fondation Katangaise ne lésine de saluer leur mémoire pour cimenter indéfiniment la katanganité».

Une salve d’applaudissements a accompagné cet appel en guise d’acquiescement, avant qu’un documentaire retraçant les grandes étapes de la vie de Jean-de-Dieu Nguz A Karl-i-bond, ce natif de Musumba dans le Lualaba.

Son histoire a commencé un certain 4 août 1938. Il a achevé sa course le 27 juillet 2003, terrassé par la maladie. Au cours de son séjour parmi les mortels, Nguz a été par deux fois Premier ministre et par trois fois ministre des Affaires étrangères. Après sa rupture avec Mobutu dans les années 80, il s’était exilé en Belgique et avait rejoint l’opposition.

Nguz est resté dans les annales de l’actuelle RD-Congo comme un «modèle de courage qui n’hésitait pas de dénoncer le mal d’où il pouvait venir». Sa dénonciation la plus mémorable a été faite contre le Maréchal du Zaïre dans l’ouvrage: «Mobutu ou l’incarnation du mal zaïrois». En marge du 20ème anniversaire de décès de cet ancien locataire du Château de Roi Baudoin, des cérémonies d’hommages sont également prévues dans toutes les 4 provinces issues du démembrement du Katanga. A Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, une gerbe de fleurs sera déposée devant la tombe de Nguz.

LOI

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