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Aéroport international de Ndjili, la vérité explose: le rapport qui lave José Makila rangé sur la table de Nicolas Kazadi depuis mai 2022!

C’est juste la confirmation de ce que José Makila, l’ancien vice-Premier ministre en charge des Transports devenu sénateur, affirme depuis trois ans, après les accusations de détournement de 20 millions de dollars mis à sa charge dans l’affaire du chantier de rénovation de l’Aéroport international de N’Djili. Tout ça pour ça… C’est bien qu’enfin la vérité explose après autant de manipulations, de suspicions, de mensonges et d’injustice.

Elle explose dans un rapport de 16 pages transmis depuis mai 2022 par la Commission instituée par le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, pour faire l’évaluation technique et financière du Projet de construction d’une nouvelle aérogare à l’Aéroport international de N’Djili confié à la société chinoise WIETC mais dont les travaux sont restés à l’arrêt. Le nom de Makila Sumanda n’apparaît nulle part dans ce rapport rendu par les 14 membres de la Commission parmi lesquels des délégués de la Primature, du cabinet du ministre des Finances, du ministère des Transports, de l’Inspection générale des finances -IGF-, de la Direction générale de contrôle des marchés publics -DGCMP-… et de la Régie des voies aériennes -RVA.

Après l’évaluation financière, le rapport indique 20 millions de dollars ont été bel et bien payés à titre d’avance par le gouvernement, pour le compte de la RVA, et ils ont atterri dans les comptes de l’entreprise chinoise dont la sélection a respecté la procédure de passation des marchés publics. Mais ces 20 millions ne représentent que le 1/5 de l’acompte à payer, soit 30% du coût total de l’ouvrage représentant 102 millions de dollars.

L’entreprise chinoise a elle-même suppléé avec 10 millions de dollars. Un tableau réalisé par les membres de la Commission montre comment les dépenses ont été ventilées, suivant qu’elles ont été destinées aux études, aux travaux de géotechniques ou aux travaux de génie civil pour l’aérogare des passagers, du viaduc et de la zone aéroportuaire. Mais les fonds sortis jusque-là se sont avérés insuffisants pour poursuivre les travaux. D’où l’arrêt de ces derniers faute de financement alors que la partie Exim Bank n’a rien donné jusqu’à ce jour.

La recommandation liée à la poursuite des travaux ignorées!

La Commission a jugé le projet concurrentiel et donc conclu dans les normes. Elle a encouragé le gouvernement à poursuivre son exécution. «Considérer le Plan directeur de l’Aéroport de N’Djili comme outil principal et unique devant fédérer les actions de modernisation et de développement de cet aéroport. Concéder que la phase actuelle déjà amorcée par WIETC dans le cadre du financement Exim Bank de Chine se poursuive car, ce projet s’intègre dans le Plan directeur et s’inscrit dans les activités prévues à l’horizon 2022, afin de répondre aux besoins du trafic actuel et d’accroître le taux de conformité aux normes OACI», a notamment recommandé la Commission au gouvernement.

Puis: «Procéder à l’examen et l’adoption en Conseil des ministres du projet d’ordonnance d’approbation du prêt assorti d’une notification officielle à l’attention du partenaire chinois; mettre à disposition le solde de 33.134.986,15 USD au titre de la contrepartie congolaise au projet».

Dans sa lettre du 15 août 2022 signée de la main de la vice-ministre O’Neige Nsele Mimpa, le ministère des Finances a pris soin de transmettre le rapport au ministre des Transports, promettant de le présenter au Conseil des ministres pour examen. Rien n’a été fait dans ce sens depuis.

A la place, un autre projet négocié avec des partenaires turcs a été présenté au Premier ministre Sama Lukonde au mois de mai dernier. Si le gouvernement semble avoir décidé de perdre 20 millions de dollars consacrés aux travaux déjà réalisés, nul ne saurait dire les suites réservées au rapport visiblement ignoré et rangé dans les placards du bureau du ministre des Finances ni prédire le comportement de celle-ci en rapport avec ses 10 millions de dollars y injectés à titre de préfinancement. Selon ses proches, «José Makila est aujourd’hui en droit de porter plainte contre toute personne qui a cherché à le salir gratuitement dans ce dossier».

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