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Affaire Biac: Matata vs Mutombo, flèches empoisonnées

Des scènes assez inédites sur la gestion de la faillite de la BIAC qui témoignent de la vive tension entre les deux hommes Le Premier ministre Augustin Matata Ponyo et Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, gouverneur de la Banque centrale du Congo -BCC-, poursuivent inlassablement leur guerre autour du dossier de la Banque internationale pour l’Afrique au Congo, BIAC.
A travers des communiqués relayés désormais par la presse internationale, les deux personnalités ont qui pourtant largement contribué à la faillite de la troisième banque du pays, se rejettent mutuellement la responsabilité et étalent leur incompétence sur la place publique…sans que cela ne scandalise personne. Quel impact négatif sur l’image de marque de la RD-Congo! Dans d’autres circonstances et en présence d’autres animateurs à ce niveau de responsabilités, les têtes seraient tombées, comme par exemple celles des anciens membres du comité de gestion et des administrateurs de la BIAC. Hélas! «J’en ai marre de venir passer des heures et des heures avant de ne retirer que 100 USD», s’indignait il y a quelques jours sur Facebook, un compatriote, affirmant ne plus avoir accès à ses avoirs logés à la BIAC et cela, en dépit de toutes les assurances d’un retour à la normale données tant par la Banque centrale que le gouvernement.
Le bout du tunnel ne s’annonce pas pour demain. Le comité de gestion provisoire nommé par la BCC est désormais accusé par la Primature d’avoir instauré commente un avocat d’affaires. Dans la foulée, on annonce depuis quelques jours l’arrivée dans la capitale RD-congolaise, de la plus grosse banque kenyane, Commercial Bank of Africa -CBA-, candidate sérieuse à la reprise de la BIAC. «De toutes les banques qui ont postulé, c’est l’unique institution qui inspire confiance au regard de son poids financier», souffle une source proche de la BCC.
C’est sans compter avec les nostalgiques de la défunte Congo Chine Télécom, société détenue en majorité par les Chinois et qui a dû vendre sa gouverneur de la BCC, réputé lui favorable aux Chinois. Dans un communiqué publié le 17 juillet 2016, la Primature affirme: «…la maffia f inancière s’est bel et bien installée à la BIAC au regard des opérations de création monétaire de 72,7 milliards de Francs congolais passées sans nantissement. Par ailleurs, des manquements sont à relever dans le chef des cadres de la BIAC et des membres du comité de gestion provisoire.
De ce qui précède, les membres de la Troïka stratégique ont convenu la prise des mesures draconiennes pour arrêter cette maffia financière qui monnaie et à accompagner l’économie nationale», réagit Kibadi avant d’ajouter que la Banque centrale est indépendante et, de ce fait, elle n’a des injonctions à recevoir du chef du gouvernement. Chaudes empoignades.
Des flèches empoisonnées. Des scènes inédites qui témoignent de la tension désormais vive et permanente entre les deux hommes. Au-delà de ce constat, une question pertinente: à quel moment Plante Kibadi et son patron se sont-ils finalement rendu compte que la BCC était indépendante? A moins d’être atteint d’une amnésie chronique…juste il y a peu, le ex nihilo faite à travers la BIAC impacte négativement le cadre macro-économique».
Pour arrêter la dépréciation de la monnaie nationale face aux devises étrangères, situation désormais imputée à la «maffia financière» qui règnerait à la BIAC -pas au manque d’anticipation de l’Exécutif?-, la Troïka a décidé de prendre «des mesures draconiennes» qui n’ont malheureusement pas été révélées dans le compte rendu publié par la Primature. Une guéguerre qui ne soulage nullement la peine des épargnants qui attendent désespérément la résurrection de cette banque via son une maffia à la BIAC, comme affirme le compte rendu de la réunion de la Troïka tenue spécialement sur ce dossier le 17 juillet 2016.
A en croire des sources proches de la BIAC et de la BCC, les choses vont de mal en pis. On apprend que l’appel d’offres lancé pour recruter un repreneur de la BIAC n’était que de la poudre aux yeux. BIAC ou Congo Chine Télécom bis? «On sait que ce marché a été déjà presqu’attribué aux Chinois qui n’ont malheureusement pas la capacité financière requise pour reprendre la BIAC», gouverneur de la BCC venait recevoir des instructions licence à Orange.
Maigres rémunérations, conditions de travail épouvantables…voilà ce qui a, en gros, caractérisé ce partenariat publicprivé dont les travailleurs impayés étaient d’ailleurs régulièrement en grève. «D’ores et déjà», confie un haut cadre de la BIAC, «les Chinois ont planté le décor qu’en cas de reprise, ils ne garderont que 20% de l’effectif du personnel actuel de la BIAC». Ça s’annonce dur! On risque de revivre les années CCT.
Mais pendant ce temps, le PM Matata, que l’on affirme soutenir une banque locale dans la course à la reprise de la BIAC, tire à boulets rouges sur le s’est installée au sein de la BIAC avec les connexions à la BCC».
Indépendance de la Banque centrale à l’abri des injonctions Un vrai coup de sang du Premier ministre contre le gouverneur de la Banque centrale du Congo. Une grave déclaration bottée en touche par le -muet?- chargé de communication et porte- parole de la BCC, Plante Kibadi, rapporté par Jeune Afrique: «Ce communiqué ne dénote point l’esprit et la lettre de l’engagement de la BCC quant à sa mission qui consiste à stabiliser la relatives au plan de trésorerie chaque lundi matin au cours de la réunion de la Troïka stratégique, structure informelle présidée par le Premier ministre qui prend des décisions en lieu et place du Conseil des ministres.
La roue a visiblement tourné et, surtout, dans le sens contraire. Et pour bien enfoncer Deogratias Mutombo, Augustin Matata l’accuse de faire vaciller la stabilité du cadre macroéconomique auquel il tient comme à la prunelle de ses yeux: «En effet, il s’est avéré que la création monétaire rachat, afin qu’ils accèdent à leurs avoirs qui s’y trouvent.
Mais aujourd’hui, il est malheureusement triste de constater que Deo Mutombo et Augustin Matata, ces deux argentiers, mieux, ces deux personnages dont les noms seront à jamais associés à l’histoire de la faillite de la BIAC au même pied d’égalité que le comité de gestion qui a coulé cette dernière, se déshabillent en public sans gêne et compromettent même les chances de trouver vite une solution afin de soulager les épargnants.
HMK

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