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7 millions de RLT: Makila étrille à nouveau l’IGF

Évoquant une confusion entre redevance et taxe, et précisant que la première appelle une contrepartie en termes de service, le PCA de la SCTP SA étonné des attaques dirigées contre sa seule personne à la suite d’une mauvaise compréhension d’une décision gouvernementale, débattue et adoptée en Conseil des ministres avant d’être sanctionnée par un arrêté interministériel…

En pleine tempête caractérisée par les accusations mutuelles de tentative de détournement de fonds entre l’IGF en chef Jules Alingete et le ministre de l’EPST Tony Mwaba, où chacun tire la couverture de son côté pour clamer son innocence, dans une séquence où l’image du contrôleur des dépenses publiques, du pays entier et de ses institutions est entamée, voilà que José Makila, le PCA de l’ex-ONATRA, revient à la charge pour blâmer, une fois de plus, le travail de l’IGF, qui l’a accusé dans un rapport dont il a dénoncé le caractère non contradictoire d’être à la base d’un détournement masqué de 7,1 million de dollars collectés via la redevance logistique terrestre.

La réaction de Makila est contenue dans un droit de réponse adressé au journal en ligne Zoom Eco mais qui se révèle plein d’enseignements et des renseignements. Le sénateur ne désamorce pas pour fustiger le manque «d’indépendance, d’objectivité et d’intégrité», qui caractérise à son égard la démarche de l’Inspection générale des finances -IGF.

Abondamment relayée dans certains médias, cette copie pâle a poussé le service de l’ancien VPM à faire lumière sur ce dossier, qualifiant le rendu de l’IGF de «fausses allégations contre sa personne». Il rappelle d’entrée que la RLT avait été instituée par l’Etat RD-congolais en 2012 au profit exclusif de la SCTP SA. Objectif: relancer le Chemin de fer Matadi-Kinshasa.

«L’avènement, d’une part, des ports maritimes privés dans le bief maritime du Fleuve Congo et, d’autre part, la nécessité de renforcer la capacité opérationnelle de la SNCC confrontée à des difficultés multiformes, ont conduit le Gouvernement de la République à décider de la généralisation de la RLT ce, à travers l’Arrêté Interministériel N° 010/CAB/MIN/TC/2018, n° 016/CAB/MIN/ECONAT/2018 et n° 010/CAB/MIN/FINANCES/2018 du 12 mars 2018, complétant et modifiant l’Arrêté Interministériel n°003/CAB/MIN/TVC/2015, n°038/CAB/MIN/ECONAT/2015 et n°0232/CAB/MIN/FINANCES/2015  du 11 juillet 2015, fixant des nouvelles modalités de perception et d’affectation de la Redevance Logistique Terrestre au profit exclusif de la Société Commerciale des Transports et des Ports -SCTP SA-», explique-t-il.

Et d’enchainer: «Il a été retenu, contrairement à ce que d’aucuns croient, que la RLT est une redevance et non une taxe. En tant que telle, elle appelle une contrepartie en termes de service. Or, MGT tout comme les autres ports à venir devraient être rémunérés en raison du service rendu pour ainsi compenser l’amortissement de leurs équipements et infrastructures respectifs».

Dans sa réaction, Makila insiste sur le fait que la RLT a été instituée par un arrêté interministériel, donc signé par plus d’un ministre, 3 en dans le cas échéant. Cette décision gouvernementale, en plus d’avoir été signé par trois ministres, a, comme le souligne Makila, été préalablement examinée et reçue favorablement au sein des Commissions ECOFIRE et des Lois du gouvernement, avant d’être entérinée au Conseil des ministres. «La procédure structurante du Gouvernement a été scrupuleusement respectée», soutient-il avant de relever l’acharnement contre sa personne.

«Il est curieux que des actes posés dans le cadre de l’action gouvernementale, du reste collégiale, soient, plusieurs années après, rattachés à la personne d’un ministre au motif qu’il en aurait été initiateur, sans pour autant apporter la preuve d’un dividende qu’il aurait engrangé à titre personnel du fait de la signature d’un Arrêté à portée générale par ailleurs», s’étonne-t-il.

De son avis, «toute conscience équilibrée devrait se tordre les méninges pour y déceler une quelconque responsabilité personnelle». A l’IGF, Makila adresse ces questions embarrassantes: Pourquoi l’IGF ne s’est pas intéressée à contrôler l’affectation, par les dirigeants de la SNCC, des fonds laissés à son départ du ministère des Transports et communication, grâce aux effets bénéfiques de l’Arrêté interministériel initié par lui et aujourd’hui mis en cause par l’IGF? Des fonds qu’il évalue à USD 38.000.000. Est-ce parce qu’ils sont membres de l’Union sacrée de la nation, donc insusceptibles d’être soumis au contrôle?

«Tout observateur lucide se rend désormais compte que les contrôles de l’IGF sont calibrés en fonction des personnalités vouées à la potence politique par l’Union sacrée. Ce faisant, ils manquent gravement à l’obligation d’indépendance, d’objectivité et d’intégrité, fondement indispensable d’un état de droit», étrille-t-il, non sans dénoncer qu’il «s’agit sans s’y tromper d’une campagne injuste et malhonnête savamment orchestrée dans des laboratoires politiques aux fins d’abattre un homme dont la stature et la constance politique dérangent».

Tino MABADA

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