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Kin-kiey: l'appel de Lubumbashi

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«…Kabila est avant tout Katangais. Le Katanga se doit de le tenir, se ranger derrière lui comme un seul homme», appelle le président de Kabila désir Asbl et autorité morale du Parti pour l’action, en plein Lubumbashi
Kabila Joseph, fils de M’zée Laurent Désiré Kabila, originaire d’Ankoro, district de l’actuel province du Tanganyika, l’une de quatre provinces issues de l’ex Katanga démembré.
Au pouvoir depuis 2001 à la suite d’un événement tragique qui a ôté la vie à son père avant de se faire élire et réélire en 2006 et 2011, le Chef de l’Etat RD-congolais n’avait jamais vu son pouvoir aussi menacé que par les ressortissants de sa propre province d’origine, par les siens… La plupart des coups sous la ceinture sont venus de l’ex Katanga. Des poignards dans le dos aussi, affirme Tryphon Kin-kiey, un fils de Masimbanimba, un leader de l’Ouest, inquiet et ahuri par ce cycle infernal, appelant à la faveur d’une séjour à Lubumbashi le Grand Katanga à un soutien sans faille à Joseph Kabila, «ce bien le plus précieux qui mérite d’être chouchouté…et bien protégé».
«Si le Grand Katanga perd aujourd’hui Kabila Joseph, à voir comment tourne le vent, le prochain Kabila ne sera pas pour demain», analyse du président de Kabila désir et autorité suprême du Parti pour l’action -PA.
Dans la salle de la mairie de Lubumbashi vomissant du monde, Tryphon Kin-kiey qui sortait fraîchement d’une audience avec le gouverneur de province, Jean-Claude Kazembe, bien après la séance de travail de la veille avec le président de l’assemblée provinciale, Dieudonné Mwelwa Sambi, a eu droit à un accueil délirant de la part des militants de Kabila désir et du Parti pour l’action réunis pour la circonstance. C’est pour la toute première fois que Kabila désir Asbl tout comme le P.A arrivent officiellement sur les terres des Kabila. Un atterrissage en pleine zone des turbulences. Sur les réseaux sociaux et sur certains médias internationaux, la désacralisation a été déjà consacrée: Kabila a perdu son fief naturel, l’ex Katanga! Certains analystes et journalistes prédisent même sa mort politique…avant l’heure.
«Tous, certainement trompés par ces foules qui sortent de nos stades de football. Tous, ignorant qu’au Congo Kinshasa, le football est le sport roi, comme au pays de Pelé. Ainsi, détenir une équipe de football, une des plus aimées et qui gagne régulièrement des titres à l’échelle nationale et internationale ne peut que faire de soi un petit roi, un homme extrêmement populaire…mais pas vraiment», affirme KKM.
A l’en croire, en 2006, Eugène Diomi Ndongala, alors à la tête de l’AS V.Club, l’une de plus populaires équipes du pays, avec des millions de fans, n’aurait jamais facilement mordu la poussière et peiné à totaliser ne serait-ce qu’un petit % du suffrage exprimé. Un peu plus loin de nous, au Libéria, Georges Weah, star de foot de renommée internationale, n’a su faire le poids devant Ellen Johnson Sirleaf, devenue la première femme du continent à occuper les fonctions de Chef de l’Etat.
En Ukraine, le talentueux et extraordinaire Andreï Chevtchenko, député dans son pays avant de revenir en foot comme adjoint du sélectionneur de l’équipe nationale, poussé par la presse à se présenter à la présidentielle qu’il «emporterait vu sa popularité», avait déclaré: «ces gens m’aiment-t-ils comme joueur ou comme candidat président de la République? Il faut faire la part des choses». Parenthèse!
Le lushois sait faire la part des choses
Devant cet auditoire chauffé à 100°c et scandant des slogans pro Kabila, Tryphon Kin-kiey n’a pas eu beaucoup de choses à dire. Plutôt un message court interpellateur, mieux, un appel. «Lorsque vous avez en mains quelque chose de précieux, il faut savoir la protéger.
Si le Grand Katanga lâche aujourd’hui Kabila, n’importe qui pourra se l’approprier. Kabila est avant tout Katangais et cette province se doit de le tenir, le protéger…», cogne sous les applaudissements du public, le président de Kabila désir Asbl. Et d’ajouter: «il faut savoir faire la différence entre diriger une équipe de football et porter une vision politique». Et d’ajouter encore: «nous avons vu des grands footballeurs prendre la course et s’écrouler littéralement». «Kabila shika», traduit du swahili Kabila wumela, lui répond la foule.
Le message est passé et cela reste pour dit! «Je félicite cette population de Lubumbashi qui a su faire la différence entre la justice et le populisme. Après la décision du Parquet sur l’ouverture d’un procès sur le dossier des mercenaires, les lushois se sont inclinés. Ainsi va la démocratie», assène KKM avant de clore: «je vous invite à envahir les réseaux sociaux afin d’y amener la bonne information face à la manipulation et l’intox.
Nous devons gagner cette bataille car nous sommes plus nombreux qu’eux. Si selon eux, la démocratie s’exerce dans la rue, eh ben, la rue appartient à tout le monde. Mais beaucoup plus à nous, parce que nous sommes nombreux !». Message capté cinq sur cinq. Déjà, l’UNC de Vital Kamerhe a haussé le ton: «après Kabila Laurent désiré, un Katangais, après Kabila fils, Katangais encore, vous croyez qu’on va en accepter un de plus? Dans ce pays il n’y a pas que le Katanga».Un avertissement qu’il faut prendre au sérieux, sauf si on est tellement aveuglé par la soif du fauteuil présidentiel.
P.A et K.D Asbl, même combat!
Dans leurs déclarations, Kabila désir Asbl et le Parti pour l’action n’ont fait montre d’aucune timidité. Le soutien au Président Kabila et au dialogue est sans équivoque. «…La coordination Kabila désir du Grand Katanga soutient le dialogue national et inclusif convoqué par Son Excellence le Président de la République et Chef de l’Etat, monsieur Joseph Kabila Kabange; car c’est à lui seul que revient le droit constitutionnel de convoquer un dialogue national politique inclusif et cela, conformément à l’esprit et à la lettre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, document fondateur du dialogue, signé par tous les pays voisins de la RD-Congo, par les Organisations régionales et sous régionales dont la SADC, l’Union africaine, l’OIF, l’Union Européenne, etc.», avise Peter Moj, coordonnateur provinciale de KD.
Et de renchérir: «la popularité du Chef de l’Etat, Son Excellence Joseph Kabila Kabange ne cesse de s’accroître dans le Grand Katanga surtout dans le milieux des jeunes et nouveaux majeurs. Cette montée en puissance inquiète une petite portion des certains leaders qui ont trahi leur base après s’être fait élire en brandissant les effigies du Chef de l’Etat, nous avons cité le camarade Joseph Kabila Kabange».
Pareil dans leurs messages communs adressés aux lushois venus en grand nombre écouter le crabe. «S’ils ne veulent pas du dialogue, allons au référendum, que le peuple souverain nous départage», tape Mwandwe Eloge, Coordonnateur provincial en charge de la communication et porte-parole.
Henry MBUYI

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