Le gouvernement de la Première ministre Judith Suminwa a réalisé un excédent cumulé de trésorerie de plus de 400 millions de dollars à fin juillet, résultat de l’orthodoxie de la gestion des dépenses publiques instaurée depuis l’investiture de cette équipe gouvernementale.
L’exécutif a sensiblement réduit les dépenses exécutées en procédure d’urgence. Ces dépenses sont passées de 22 à près de 7% des dépenses totales fin juin et environ 8% fin juillet. Il y a une plus grande sélectivité et plus de rigueur. La stabilité relative du FC est due à une coordination plus étroite entre la BCC et le Trésor. Chaque semaine le ministère des finances communique des prévisions de dépenses à la BCC et celle-ci programme ses interventions de manière à éponger toute liquidité excédentaire. La BCC a sensiblement accru la fréquence de ses interventions tout en modifiant ses méthodes.
«Grâce à la batterie de mesures d’ajustements budgétaires mises en place, nous avons réalisé à fin juillet, un excédent de trésorerie de plus de 1000 milliards de francs congolais, soit plus de 400 millions de dollars», a déclaré Doudou Fwamba à un groupe des patrons de presse de la République démocratique du Congo.
Le mois de juillet s’est caractérisé par un record dans la mobilisation des recettes, soit un total de 2.936,6 milliards de francs congolais contre des prévisions de 2.872,3 milliards de francs congolais. Ce total représente un taux d’exécution de 102%. La DGI s’est une fois de plus démarquée en mobilisant 1.962,3 milliards de francs congolais sur des prévisions de 1931 milliards de francs congolais, soit un taux d’exécution de 103%. Avec un taux d’exécution de 107% et 447,4 milliards de francs congolais mobilisés, la DGRAD suit en deuxième position. De son côté, la DGDA a mobilisé 256,8 milliards de francs congolais sur les prévisions de 540,9 Mds CDF, soit un taux d’exécution de 97%.
Ces performances ont conduit le gouvernement a payer les frais de fonctionnement des Administrations -pour la première fois depuis février 2023- et débuté les paiements de la rétrocession aux provinces aux titres de fonctionnement et d’investissement -la dernière fois c’était en décembre 2023- en même temps qu’il s’apprête à faire autant pour les Entités territoriales décentralisées, a fait savoir l’argentier national, précisant que les fonds destinés aux ETD, déjà disponibles à la Banque centrale du Congo, devraient leur être virés par voie bancaire.
Les animateurs des ETD ont donc l’obligation d’ouvrir les comptes bancaires et de communiquer les coordonnées y relatives au ministère des Finances via le ministère de l’Intérieur. «Nous exigeons désormais que ces fonds tombent dans les comptes des ETD. L’expérience a démontré que lorsque les fonds tombent dans les comptes des provinces, ce sont les responsables à leur tête qui décident. Nous voulons donc rectifier le tir», a assuré Doudou Fwamba.
Des réunions se multiplient pour adopter les stratégies dédiées à maîtriser davantage l’inflation, stabiliser le taux de change, et mieux gérer les dépenses publiques.
Une commission dédiée aux reliquats de paie a été ordonnée pour éliminer les bénéficiaires indus, et la collaboration renforcée avec la Banque Centrale continue d’assurer la stabilité financière. Le Gouvernement se prépare également pour les prochaines négociations avec le FMI en septembre.
Parallèlement à ces mesures conjoncturelles, le gouvernement est en train de s’organiser pour prendre dans réformes structurelles permettant de consolider les résultats dans la durée. Il s’agit entre autres des réformes visant la digitalisation de la collecte de la TVA et des recettes générées par les contraventions routières. Des discussions ont été engagées avec la Fédération des entreprises du Congo -FEC- pour expliquer les bienfondés des réformes fiscales et de la digitalisation des services envisagées.
Natine K.