Ça fait débat! La thèse de Mirindi, selon laquelle le Président de la République, Joseph Kabila, est en droit de s’aligner pour briguer un deuxième et dernier mandat constitutionnel, ne cesse de susciter des réactions. Depuis Washington, Herman Cohen, ancien ambassadeur et sous secrétaire d’Etat américain, s’est invité au débat via un tweet. Lundi 21 mai, il a posté en anglais: «Il est de plus en plus probable que le Président de la RDC, M. Kabila, s’attend à ce que la Cour constitutionnelle statue que l’amendement constitutionnel de 2006 l’autorise à se présenter de nouveau en 2018 malgré une limite de deux mandats. Si cela se produit, je peux garantir que la communauté internationale le considérera comme illégitime».
Est-ce une manière de reconnaitre tacitement la validité juridique de la thèse de Cyrus Mirindi avant de faire pression sur le Président Kabila pour l’empêcher de suivre la voie tracée par ce juriste chercheur? Des questions fusent alors que la thèse du chercheur transparait en filigrane. Le tweet de Cohen laisse comprendre, selon certains analystes, que la Communauté internationale a compris que Joseph Kabila peut à nouveau prendre part à la bataille électorale dans l’optique de prolonger son bail au Palais de la nation. De l’avis de Mirindi, la révision de certains articles de la Constitution en janvier 2011 a remis le compteur des mandats à zéro et le mandat achevé en 2016 par Kabila a été le premier après cette réforme constitutionnelle. Conclusion du chercheur: un troisième Kabila est possible. La balle est dans le camp du Président de la République. Va-t-il accepter de rempiler? Sans dire mot sur son avenir politique, Kabila, à maintes reprises, a insisté sur le respect de la Constitution dont il s’est réclamé être le père.
Certains jugent logique l’argument de Mirindi selon lequel Kabila a le droit de se représenter dès lors que l’élection du président est passé de deux à un à tour parce que l’on a touché à l’une des rubriques scellées par l’article 220 de la Constitution. Mais les pourfendeurs de la thèse de Mirindi estiment pour leur part que pour avoir été élu au suffrage direct, peu importe le nombre de tours, Kabila a épuisé son quota constitutionnel et n’a donc plus droit à un troisième mandat.
Laurent OMBA