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2023: Washigton accentue la pression sur Kinshasa

A l’approche des élections quasi-générales de décembre 2023, les États-Unis accentuent la pression sur les autorités RD-congolaises, les mettant devant leur responsabilité pour l’organisation des scrutins paisibles, libres et équitables. La dernière déclaration aux cendres encore chaudes a été faite par Linda Thomas-Greenfield, représentante des USA auprès des Nations-Unies, lors de sa rencontre, le mardi 19 septembre 2023 à New-York, avec le vice-Premier ministre RD-congolais en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula.

La diplomate américaine, selon un compte rendu de cette rencontre établi par ses services de communication, a «appelé le gouvernement de la RD-Congo à veiller à ce que les élections soient libres et équitables». Aussi, a-t-elle exhorté les forces de sécurité à faire preuve de retenue, à respecter les droits de la personne et à permettre aux candidats politiques et aux civils d’exercer leurs libertés d’expression et de réunion. Une exhortation qui intervient dans un contexte où les forces de sécurité ont brillé ces derniers mois par des arrestations en cascade des opposants au régime et des journalistes.

Les cas les plus emblématiques sont: Salomon Kalonda, conseiller spécial de l’un des principaux challengers du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi à la prochaine présidentielle, Moïse Katumbi; ainsi que Stanis Bujakera, directeur de publication adjoint d’«Actualite.cd» et correspondant de «Jeune Afrique» à Kinshasa. Les deux cas d’arrestation présentent la similitude d’avoir été opérée sur le tarmac de l’Aéroport de N’Djili alors que les victimes s’apprêtaient à prendre leur vol pour Lubumbashi.

L’arrestation de Salomon Kalonda, intervenue fin mai 2023, a, selon des autorités militaires, été motivée par ses accointances avec des responsables rwandais pour renverser le régime en place en faveur de Moïse Katumbi. Celle de Bujakera est intervenue le 8 septembre dernier. Ce journaliste, réputé pour ses informations «certifiées» et diffusées notamment sur son compte Twitter, est notamment accusé de «propagation de faux bruit» après publication, sur le site de «Jeune Afrique», d’un article qu’il n’a pourtant pas signé, qui retrace les circonstances de l’assassinat du député Chérubin Okende. Cet article a été rédigé sur la base d’un rapport de l’Agence nationale des renseignements -ANR- qui est un «faux», selon les autorités RD-congolaises.

Ces deux cas, loin d’être exhaustifs, sont, de l’avis de Washington, de nature à «réduire les opportunités en faveur des candidats pendant le processus électoral et -à- saper la confiance du public en la capacité du gouvernement à garantir des élections libres, équitables et pacifiques». De quoi pousser les USA à nourrir des «inquiétudes» au sujet des «attaques physiques contre des personnalités politiques, de harcèlement de partisans, de procédures judiciaires politisées, et de détentions arbitraires».

Pourtant, se convainc Washigton, la protection des droits humains fondamentaux tels que la liberté d’expression, la liberté de réunion, et le droit de circulation est un trait distinctif des démocraties. Par ailleurs, au cours du tête-à-tête entre le VPM Lutundula et la diplomate américaine Linda Thomas-Greenfield, la problématique du retrait progressif des troupes onusiennes du territoire RD-congolais a été évoquée. Pour l’ambassadrice américaine, ce retrait progressif de la MONUSCO devrait être opéré tout en veillant à la sécurité et à la protection des civils. Ce qui, de son avis, rend urgent et nécessaire la tenue d’un «dialogue constructif afin d’apaiser les tensions dans l’Est de la RD-Congo».

Cette région RD-congolaise est en proie à une insécurité criante, occasionnée depuis plus de deux décennies par des groupes armés. Pour combattre ces derniers, l’ONU avait initié une mission de paix avec un important contingent de casques bleus. Plus de 20 ans après son déploiement, cette mission est au cœur des critiques et fait face à des appels incessants pour son retrait. Kinshasa qui a souscrit à ce retrait, a entrepris de mettre la pression pour son début effectif à partir de fin 2023.

«Le gouvernement RD-congolais demande au Conseil de sécurité d’instruire le secrétariat général de l’ONU ainsi que toutes les institutions du système onusien concernées de signer et d’appliquer, sans dilatoire ni faux-fuyant, le plan de transition révisé de la MONUSCO dans la perspective du démarrage de son retrait à la fin de l’année en cours», avait sollicité Lutundula dans sa correspondance du 4 septembre dernier adressé au Conseil de sécurité des Nations unies. Pour lui, il devient «illusoire et contreproductif de continuer à s’accrocher au maintien de la MONUSCO pour restaurer la paix en RD-Congo et stabiliser celle-ci».

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