Un récent rapport d’experts des Nations unies estime que la RD-Congo n’est pas du tout prête à organiser des scrutins à la régulière en 2023. Ces experts mandatés par le PNUD relèvent plusieurs raisons qui, selon eux, placent le gouvernement RD-congolais dans l’incapacité de réussir ce grand rendez-vous électoral à tous les niveaux
L’Organisation des Nations unies -ONU- reste sceptique quant à la tenue des élections présidentielle et législatives en 2023 en RD-Congo. En dépit des assurances du président de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, Denis Kadima, soutenues par les propos du Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, un récent rapport d’experts de l’ONU estime que le pays de Félix-Antoine Tshisekedi n’est pas du tout prêt à organiser des scrutins à la régulière l’année prochaine. Ces experts mandatés par le Programme des Nations unies pour le développement -PNUD- relèvent plusieurs raisons qui, selon eux, placent le gouvernement RD-congolais dans l’incapacité de réussir ce grand rendez-vous électoral à tous les niveaux.
Sur le plan sécuritaire, ce rapport évoque la situation instable dans la partie Est du pays toujours en proie à la guerre avec la présence de beaucoup de groupes armés dont le M23 et les ADF. Concernant l’aspect financier, le coût estimé pour l’organisation des élections pour la seule année 2023 est d’USD 900 millions. «Un montant très conséquent», indique l’ONU, soulignant que la CENI n’a même pas encore récupéré les USD 640 millions sollicités au titre de l’année 2022 pour la préparation de ces élections.
Concernant le volet politique, les experts de l’ONU doutent de la volonté réelle de la part des autorités RD-congolaises d’organiser les élections non seulement dans les délais mais aussi crédibles. Ils dénoncent leur propension à vouloir contrôler les institutions intervenant dans le processus électoral, notamment la CENI et la Cour constitutionnelle. Ce rapport de l’ONU s’oppose aux récents propos du Secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, qui, lors de son séjour à Kinshasa, avait déclaré le 10 août dernier que l’exemple de la RD-Congo peut montrer avec des élections qui ont lieu à temps et qui sont réellement inclusives, peut avoir un impact à travers le continent et dans le monde.
«C’est ce que nous, États-Unis, attendons. Ce sont les conversations que j’ai eues avec le Président de la République et le président de la CENI. Je repars avec la conviction que ce sera le cas», a-t-il souligné. Aussi, les experts de l’ONU sont d’avis contraire avec le président de la Commission électorale nationale indépendante qui a décidé d’écarter le vote électronique au profit du vote semi-électronique tout en promettant de procéder à l’affichage des résultats dans un ordre logique.
En clair, un affichage des résultats d’abord au niveau du bureau de vote, puis du centre local de compilation et enfin au niveau central à Kinshasa. Selon des observateurs et certains analystes, il y aurait une divergence d’opinion au sommet de l’Etat. D’un côté, ceux regroupés autour de Denis Kadima qui souhaitent la tenue de bonnes élections dans les délais. Et de l’autre, ceux qui veulent voir Félix Tshisekedi conserver le pouvoir à tout prix, avec ou sans élections.
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