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2023: les évêques refusent tout glissement

«L’organisation des élections en 2023. Pas plus tard». C’est la position ferme des princes de l’Eglise catholique au cabinet du Président de la République. La Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO- n’a pas attendu de faire entendre sa position après la réaction surprise de la direction de communication de la Présidence de la République à son premier communiqué officiel du 25 février 2021 au sujet de l’organisation des élections en 2023.

Les évêques sont surpris de voir que la Présidence n’a été attirée que sur l’aspect des élections alors qu’ils ont fait plusieurs propositions au gouvernement de la République pour la bonne marche du pays. «Pourquoi seulement la proposition de l’organisation des élections qui pose problème», n’a cessé de se demander le porte-parole de la CENCO qui prévient que les évêques ne vont pas changer de point de vue.

Refusant tout glissement en 2023, l’abbé Donatien Nshole a rappelé que la CENCO avait fait la même chose en disant non au troisième mandate de Joseph Kabila. Aux nombre de propositions faites au gouvernement, les prélats catholiques ont exigé de mettre tout en œuvre pour assurer l’organisation des élections en 2023, «pas plus tard». 

 Réagissant à la déclaration de la CENCO, la Direction de la communication du Chef de l’Etat a invité les princes de l’Eglise catholique à ne pas confondre le rôle. «Election 2023. Ne confondons pas les rôles», a-t-elle écrit aux hommes de Dieu. Selon la même direction de communication, en relançant le débat sur la tenue des élections constitutionnellement fixées en 2023, il y a lieu de s’interroger sur la raison de leur scepticisme dans la mesure où le moindre soupçon de glissement du mandat n’a jamais effleuré l’esprit de celui à qui les RD-congolais ont confié leur destinée par la voie des urnes en décembre 2018.

«La question de l’organisation des élections est du domaine exclusif de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-. L’immixtion de la CENCO dans ce qui ne relève pas de sa compétence est simplement ahurissante, voire provocante pour des pères spirituels mués, pour le besoin de la cause, en politiques engagés au détriment de leurs brebis livrées en eux-mêmes», a souligné la direction de communication de la présidence de la République.

Et de poursuivre: «Plutôt que de céder à cette distraction, le peuple Congolais a d’autres préoccupations liées à l’amélioration de ses conditions de vie. La CENCO veut certes porter la croix de sans voix en parlant insécurité, santé, autosuffisance alimentaire, bonne gouvernance, éducation, lutte contre la corruption etc.». Nonobstant les arguments et les critiques de la direction de communication de la présidence de la République, les évêques sont formels: «l’organisation des élections en 2023. Pas plus tard».

Tino MABADA

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