«Le FPI appliquera le taux d’intérêt variable adossé au taux directeur de la Banque centrale du Congo, en +2% pour les grandes entreprises et -2% pour les PME/PMI. En ce qui concerne les modalités de déblocage ou de paiement, le FPI opérera des paiements directs aux fournisseurs d’équipements et d’exploitation. Quant au décaissement, nous allons débloquer en trois tranches au maximum en fonction de besoins des projets endéans une période ne dépassant pas 6 mois», a expliqué le DG Kitebi
Le Directeur général du Fonds de promotion de l’industrie -FPI-, Patrice Kitebi est plus que déterminé à atteindre les objectifs assignés au FPI, cette entreprise publique qu’il dirige depuis peu. Débordant d’initiatives, Patrice Kitebi et sa nouvelle équipe ont aussitôt apporté des reformes au sein de leur entreprise. Vendredi 21 avril, à la faveur d’un échange avec les entrepreneurs du secteur privé dans la salle des conférences du siège de la Fédération des entreprises du Congo -FEC-, le DG Kitebi a présenté sa nouvelle approche du partenariat entre le FPI et le secteur privé. A travers cette nouvelle vision, le patron du FPI entend booster l’industrie en RD-Congo et soutenir de façon spécifique l’émergence de la PME/PMI. Ce, dans un partenariat nouveau et responsable.
«Il faut que le FPI soit perçu comme la banque de la PME/PMI et non une banque des politiciens. Nous nous engageons dans un vrai partenariat avec le secteur privé, qui suppose des liens de transparence entre les deux parties, des liens de vérité», a fait savoir le Directeur général du Fonds de promotion de l’industrie-FPI-, Patrice Kitebi, vendredi 21 avril lors d’un échange avec les investisseurs et entrepreneurs du secteur privé. Dans son intervention, il a d’abord fait part de la situation trouvée à son arrivée au FPI caractérisée, à l’en croire, par une baisse de ressources de la Taxe de la promotion de l’industrie -TPI-, du niveau très élevé des impayés, du taux de recouvrement inférieur à 50%. Sur le plan de financement, selon Patrice Kitebi, le taux d’absorption des besoins de financement exprimés au guichet du FPI ne dépassait pas 35%; les dossiers débloqués partiellement s’évaluaient à USD 19.901.335,17; les dossiers notifiés et non financés s’évaluaient à USD 15.096.000,10, et les dossiers agréés et non notifiés étaient d’USD 8 millions. Ensuite, le DG Kitebi a fait part à ses interlocuteurs de principales réformes engagées depuis qu’il est à la tête de cette entreprise.
Comme changements, la nouvelle direction du FPI a fait, entre autres la restauration du comité directeur, l’état des lieux et feuille de route, l’adoption du budget 2017 permettant de concrétiser sa nouvelle vision. Elle a également produit le plan de trésorerie pour une meilleure planification ainsi que le suivi des activités des directions, services autonomes et entités provinciales. La nouvelle direction du FPI a également permis le lancement de différentes missions d’audit au sein de l’entreprise; la maîtrise des charges avec des contrats renégociés aux meilleures conditions et d’autres résiliés… Les directions du siège et entités provinciales en fonction des crédits budgétaires leur alloués pour l’exercice 2017 ont reçu des assignations par des lettres de mission. Il y a eu aussi la création d’une cellule de gestion et d’octroi des marchés.
La politique du taux d’intérêt
Le partenariat nouveau et responsable voulu par Patrice Kitebi entre son entreprise et le secteur privé repose sur une nouvelle vision se résumant en trois points. Il y a d’abord la stratégie d’identification des opportunités d’investissements privés dans les 36 provinces avec objectif de financer dans chaque territoire au moins un projet en fonction de ses potentialités. Selon le DG Kitebi, cette stratégie comprend non seulement l’identification des projets, mais aussi la préparation de l’étude de faisabilité, l’organisation de la conférence des investisseurs et le financement des projets avec effet de levier. «Le FPI appliquera le taux d’intérêt variable adossé au taux directeur de la Banque centrale du Congo, en +2% pour les grandes entreprises et -2% pour les PME/PMI. Puis, les modalités de déblocage ou de paiement. Ici, le FPI opérera des paiements directs aux fournisseurs d’équipements et d’exploitation. Ceci pour mettre fin au phénomène de commissions exigées par certains agents du FPI aux demandeurs des fonds», a-t-il signifié. Enfin, le décaissement. «Nous allons débloquer en trois tranches au maximum en fonction de besoins des projets endéans une période ne dépassant pas 6 mois», a expliqué le DG Kitebi. Lors du jeu questions-réponses, les opérateurs économiques privés présents dans la salle ont fait part de leurs préoccupations au DG du FPI, notamment sur l’extension du champ d’action du FPI, ainsi que sur le phénomène de motivation de certains agents du fonds pour faire le suivi des projets. Kitebi a été clair. «Jusque-là, le champ d’intervention nous imposé par l’Etat c’est le secteur industriel de transformation. Plus d’autres. Pour ce phénomène de commission ou suivi des dossiers, nous serons très sanglants sur tout agent qui fera objet de soupçon de corruption dans le processus d’analyse et traitement des projets», a-t-il souligné.
Plaidoyer de la FEC
L’Administrateur délégué de la Fédération des entreprises du Congo -FEC- Bononge est intervenu pour solliciter, au nom des entreprises privées, un délai de grâce de 4 à 6 mois au FPI en payant la taxe de promotion de l’industrie -TPI- au taux de 1%, comme le souligne bien la circulaire faite en 2000 par le ministre de l’Industrie à cette époque. «Il faut que le FPI comprenne dans quel environnement les entreprises privés évoluent. Le temps qu’on puisse refaire la fiscalité, que le FPI ne nous envoie pas des missions pour collecter la TPI au taux de 2%. Laissons-nous 4 à 6 mois, avant d’appliquer votre nouvelle vision. C’est un délai de grâce que nous demandons, un plaidoyer que nous faisons pour que les entreprises industrielles régénèrent», a indiqué l’AD Bononge dans son mot de circonstance.
De son côté, Patrice Kitebi n’est pas resté aphone sur cette préoccupation de la FEC. «Cette lettre du ministre de l’Industrie en 2000 est une violation de l’Ordonnance-loi portant création de la TPI. Ce taux de 2% a été fixé par l’Etat et il est légal», a-t-il précisé. Sous son règne, le comité Kitebi vise à atteindre quelques objectifs notamment mettre en place un tissu industriel concourant à la valorisation des ressources locales et permettant de satisfaire les besoins locaux; réduire la dépendance de l’économie vis-à-vis de l’extérieur par la production des matières premières destinées aux industries locales et des produits finis concurrents aux biens importés; promouvoir l’exportation des produits industriels, particulièrement des produits manufacturés. Pour ceux qui ne savent pas, le FPI contribue aussi à l’assainissement de l’environnement socio-économique des entreprises par le financement des projets de construction ou de réhabilitation des infrastructures économiques et sociales dans leurs zones d’opération.
Olitho KAHUNGU
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