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DGRK: Kimbuta a le choix entre Adelard Matombe, Toussaint Mika, Muissa et Willy Lupemba

Le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta
Le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta
A en croire un expert en fiscalité, la taxe de stationnement sur la voie publique pourrait, à elle seule, rapporter à la ville de Kinshasa des millions de dollar, à condition d’avoir un gestionnaire aguerri à la tête de la DGRK
La Direction générale des recettes de Kinshasa -DGRK-, une véritable caverne d’Ali Baba. Sans nul doute, l’une des plus grandes trouvailles du gouverneur de la ville André Kimbuta Yango. Mais seulement celle-ci est de loin en dessous des attentes des Kinois, faute de bon gestionnaire. Son dernier Directeur général, Bienvenu Kindongo, a été déchu par l’Assemblée provinciale pour mégestion en décembre 2013.
Depuis, les agents et cadres attendent du Gouv’ le choix de l’homme idéal, le Sésame ouvre-toi qui permettra le décollage de la DGRK. Parmi les noms cités, un se démarque: Adelard Matombe, l’adjoint de Kindongo qui assume d’ailleurs son intérim. «L’histoire donnera raison au gouverneur Kimbuta si dans sa clairvoyance et en tant que fin stratège, il confiait la direction de la DGRK cette fois-ci à un fiscaliste fils-maison comme Adelard Matombe», affirme un cadre de la DGRK. Pour lui, l’époque de l’amateurisme et de l’apprentissage est révolue.
La DGRK a été créée le 22 janvier 2008 par le gouverneur Kimbuta. Aujourd’hui, elle totalise six ans. Sa vocation: être le poumon de la ville de Kinshasa en mobilisant les recettes pour que cette dernière ait les moyens de sa politique. Cependant, pour que cette structure récupère et encadre l’argent comme il se doit, il lui faut un bon manager. Elle avait une assignation d’environ FC 30 milliards par mois. Mais avec Bienvenu Kindongo, l’ancien DG, la DGRK n’atteignait même pas les 30%, affirment des sources bien renseignées. Pourtant le potentiel est là. Le personnel aussi.
La DGRK est, en fait, une mine d’or, une sorte de caverne d’Ali Baba qui d’attend que l’on prononce la formule magique: «Sésame ouvre-toi» pour que Kinshasa jouisse de son trésor. Rien qu’avec la taxe de stationnement sur la voie publique qui coûte USD 5 par jour, ce sont des millions que la DGRK ferait s’il y avait un tout petit peu de savoir-faire et de sérieux dans la gestion de cette structure fiscale. Un expert donne un cas: la BRALIMA.
«Posons qu’elle a deux mille véhicules dans son charroi automobile. Elle paie chaque jour USD 5 par véhicule comme taxe de stationnement sur la voie publique. Et 5 multipliés par deux mille font USD 10.000 le jour. Ceux-ci multipliés  par 30 jours donnent USD 300.000 le mois. Pour une seule taxe et pour la seule BRALIMA», explique un huissier fiscal. Et de poursuivre: «si nous élargissons ce petit calcul, d’ailleurs approximatif, à d’autres entreprises qui ont un important charroi automobile, nous irions largement au-delà de USD 1 million pour une seule taxe. Et pour avoir le nombre exact du charroi automobile de chacune des entreprises œuvrant à Kin, il suffit de se renseigner à la Division urbaine des transports».
Pour cet huissier fiscal, cependant à défaut de récupérer cet argent, ce sont des cadres de ces entreprises qui se remplissent les poches au détriment de la ville de Kinshasa parce que les entreprises déboursent quand même de l’argent pour ça. Un vrai manque à gagner! Mais il y a plus d’une vingtaine d’impôts et taxes que la DGRK peine aussi à capitaliser. A titre exemplatif, la vignette qui est un impôt sur les véhicules. Elle coûte entre USD 70 et USD 130, selon les chevaux du véhicule.
A ces jours, elle est en retard de deux exercices faute d’un bon manager à la DGRK. Voilà, entre autres, la faiblesse de Kindongo!  En considérant la vitesse à laquelle le nombre de voitures augmente dans la capitale, l’on peut s’imaginer combien de dollar la ville n’arrive pas à canaliser vers ses caisses juste parce qu’il n’y avait pas un homme qui était dans son élément aux commande de la Direction des recettes. Or, il y a une pléthore d’actes dévolu à la DGRK, notamment l’impôt foncier, la taxe sur la pollution, la patente, la taxe sur les revenus locatifs, le Go-pass, la quotité de la DGDA… que de recettes qui n’attendent qu’à être mises à profits afin d’aider la ville à remplir ses obligations envers les contribuables kinois!
Plus d’apprentis comme DG…
Au vu de tout cela, des cadres et agents de la DGRK tirent la sonnette d’alarme. «Plus question d’amateurisme à la tête de la Direction générale des recettes de Kinshasa!», clament-ils. Six ans après sa création, la DGRK doit prendre son envol. La gestion opaque de Kindongo a, comme qui dirait, conduit celle-ci aux enfers. A en croire des témoignages, il ne travaillait qu’avec les directions financières, des recouvrements et des contentieux. Même son adjoint aurait été mis à l’écart de sa gestion, apprend-t-on. «Le DG Kindongo a laissé la DGRK dans un trou beaucoup plus profond que celui dans lequel il se trouvait», témoigne un cadre de cette structure. L’heure a sonné. A la DGRK, on dit qu’il est temps d’arrêter cette dégringolade. Et pour ce, les yeux se tournent vers le gouverneur de la ville, c’est lui qui nomme le DG sur proposition du ministre de tutelle.
Il lui revient donc la tâche de sauver les meubles. L’on attend de lui le choix d’un homme qui connait bien le milieu et qui saura jouer toutes les cartes en sa possession pour rendre performant la DGRK. Parmi les personnes à qui Kimbuta pourrait confier la destinée de la DGRK, un nom semble de plus en plus convaincre les cadres et agents. Celui de l’actuel DG a.i. «L’histoire donnera raison au gouverneur Kimbuta si dans sa clairvoyance et en tant que fin stratège, il confiait la direction de la DGRK cette fois-ci à un fiscaliste, fils-maison comme Adelard Matombe», estime un cadre de la DGRK. Selon ce dernier, Matombe répond à tous les critères. Du point de vue coutume, c’est généralement les adjoints qui remplacent les DG qui sont démis de leurs fonctions.
Et Matombe était l’adjoint de Kindongo. «De plus, il a des bases solides en fiscalité et est un cadre de la DGI», martèle une source bien introduite. Autres noms cités, d’abord celui de Jean Muissa, l’ancien ministre provincial. Mais celui-ci, renseigne-t-on, serait incompatible à ce poste parce qu’il avait été déchu de son ministère par l’Assemblé provinciale de Kinshasa. Puis, Toussaint Mika, ancien vice-ministre de l’Information au gouvernement central et ancien directeur technique de la SONAS. Il y a aussi Willy Lupemba.
Au Gouv’ de trancher! Peu importe qui ce sera, le nouveau gestionnaire de la DGRK devra faire preuve de grande qualité managériale, être capable de mettre en branle tous les mécanismes de contrainte pour amener les contribuables à s’acquitter de leurs obligations entre autres, en travaillant avec des huissiers fiscaux, la police, le parquet,… et aussi la presse, en publiant régulièrement les listes des entreprises insolvables, qui ne payent pas les impôts et taxes. Mais aussi, il devra s’assurer d’une bonne rémunération des agents. Ce, du fait qu’un agent mal payé serait tenté de se payer lui-même. Sinon, Kinshasa qui est la première fiscale restera toujours en dessous de ce qu’elle doit réellement être, pense-t-on. Il suffit juste d’un peu de volonté, de détermination et de sérieux pour exploiter au maximum les potentialités de cette grande agglomération!
Hugo Robert MABIALA

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