Deux mois de traque sans recul, 5 sites de sim box démantelées, plus 20 millions de minutes d’appels internationaux entrants pour le Trésor public, le travail qu’abattent ces deux entreprises recrutées par l’Etat RD-congolais pour lutter contre la fraude impressionne
Le samedi 30 novembre 2013, le gendarme recruté par Tryphon Kin-kiey, en intelligence avec les services de sécurité, a procédé au démantèlement d’un cinquième site de sim box. En seulement deux mois de campagne, ce consortium en a fait voir de toutes les couleurs à ces maffieux qui ont pillé impunément l’Etat RD-congolais pendant plus de 10 ans déjà! Cette fois-ci, selon des infos en notre possession, la collaboration entre le consortium et les services secrets donne du bon résultat.
Elle a pris dans nasse l’un des cerveaux moteurs identifiés dans la maffia numérique an RD-Congo. Espérant Ngongo, un crack des télécoms et boss de la plateforme démantelée samedi 30 novembre 2013, est aux arrêts. Sa cavale n’aura duré que quelques heures. Les services qui étaient depuis à ses trousses ont réussi à l’avoir dans leurs mailles.
«Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose», dit un vieux dicton. Et aux Ivoiriens d’ajouter: «nonante-neuf jours pour le voleur, un jour pour le propriétaire». Ces deux maximes résument tout le film du feuilleton Espérant Ngongo. Un héros de la pieuvre désormais entre les mains des services de sécurité. Informé de la saisie de sa plateforme de sim box le samedi 30 novembre 2013, affirme une source crédible à AfricaNews, le bad boy des NTIC avait décidé de défier les services de sécurité. Mais aux dernières nouvelles, sa cavale a pris fin. Il est désormais hors état de nuire.
«Quelle que soit la durée de la nuit, le soleil finit par apparaître», dit une sagesse africaine. Une sagesse visiblement ignoré par ce compatriote qui avait décidé de mettre son intelligence au service du mal.
Le samedi 30 novembre 2013, en plein centre-ville, en face de la Clinique Ngaliema, les services spéciaux sont tombés sur l’un des gros poissons de la fraude sur les appels internationaux entrants. La cabane appartient à un visage bien connu dans le monde des télécommunications et des Technologies de l’information et de la communication, selon plusieurs témoignages parvenus à AfricaNews. Espérant Ngongo, la cinquantaine révolue, employé à Airtel, serait à la tête d’une très grosse plateforme de sim box qui a des ramifications à travers le pays. Lui seul pèserait des millions de minutes d’appels détournées chaque mois au détriment du Trésor public.
Il s’agit donc là d’un véritable croque-mort. L’un de ceux qui saignent à blanc les caisses de l’Etat. Officiellement, il œuvrait comme un distributeur de connexion internet. Curieusement, son entreprise, CIFOR sprl, n’avait qu’un seul client, le Centre d’évaluation d’expertise et de certification des substances minérales précieuses et semi-précieuses -CEEC. Aussi, Espérant Ngongo Mbuli serait-il le représentant à Kinshasa d’Hyper Médias, une entreprise israélienne basée à Londres.
Comme de coutume depuis le début de cette traque contre les maffieux dans le secteur des télécommunications, la complicité des opérateurs du secteur est de nouveau palpable. Le premier complice serait Airtel RD-Congo, l’entreprise qui emploierait le chef de bande des criminels numériques concernés. Alors qu’il affirme combattre la fraude, cette multinationale indienne héberge un loup dans la porcherie. Une image très contrastant par rapport à ce qu’on chante officiellement.
Le deuxième complice, c’est VODACOM. Encore et toujours. Selon des témoins ayant assisté à la prise de samedi, depuis plus de deux mois, Espérant Ngongo n’utilise que le réseau VODACOM pour router des appels. Presque chaque jour, il s’approvisionnait en milliers de cartes sims non enregistrées. Et à aucun moment l’opérateur n’a osé couper toutes ces cartes frauduleuses. Cela n’a empêché en rien aux services de faire leur boulot comme il se doit. Plateforme démantelée, techniciens et boss arrêtés, les services d’intelligence s’emploieraient actuellement au déracinement de tout ce réseau maffieux.
YA KAKESA
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