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L’idée de la relance de la Miba refait surface alors que le coût de la table ronde intercommunautaire Katangais-Kasaïens fait jaser

Parce qu’il est clairement établi que la pauvreté et la situation sociale précaire et la crise économique au Kasaï tirent leur origine du déclin de la Minière de Bakwanga -MIBA-, certains analystes sont d’avis que le gouvernement de la République aurait fait œuvre utile en finançant la relance de la MIBA plutôt que de dépenser des millions pour une table ronde aux résultats aléatoires…

La ville de Lubumbashi a dernièrement vibré au rythme de la table ronde intercommunautaire réunissant principalement les Katangais et Kasaïens en vue d’asseoir la paix entre les deux communautés. Initié par le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi et piloté par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, ce forum visant à calmer les vives tensions enregistrées entre les deux espaces provinciaux, suscite quand même beaucoup d’interrogations dans le chef de plusieurs analystes. Et surtout non de moindre dans la mesure où leurs questionnements vont dans le sens de savoir si réellement cette messe a touché la racine principale du problème qui divise les deux communautés.

Sur la liste, se trouvent notamment la sénatrice Francine Muyumba et Frédéric Bola, cadre du parti Ensemble pour la République, qui se sont posés quelques questions sur le coût et la nécessité de cette table ronde.  Combien elle va coûter ce forum? Qui va payer? Kinshasa, Lubumbashi ou Kolwezi? Cet argent ne pouvait pas servir à relancer la MIBA par exemple pour résoudre une partie des difficultés sociales qui reste la cause de l’exode? Et la sénatrice Francine Muyumba de renchérir: «Haut-Katanga, Forum intercommunautaire réunissant presque toute la République à Lubumbashi. D’où vient l’argent pour la tenue de ce forum? Gouvernement central ou provincial? L’argent utilisé pour organiser ce forum ne peut-il pas résoudre certains problèmes de nos concitoyens?».

Tout en saluant cette initiative, Francine Muyumba doute sur le résultat qui pourra sanctionner ces assises. Pour elle, en lieu et place d’un forum, il faut poser des actions concrètes et palpables devant résoudre les problèmes au niveau de la base dans les deux espaces, à savoir: Grand Kasaï et Grand Katanga. «Le Forum intercommunautaire est une bonne chose mais pour quels résultats? À mon avis, ce n’est pas le forum qui va apporter des solutions aux problèmes mais des actions concrètes et palpables pour résoudre les problèmes à la base dans le Grand Kasaï tout comme dans le Grand Katanga».

Fréderic Bola qui a aussi loué l’idée du Chef de l’Etat de convoquer ce dialogue. Mais il a fini par regretter sa mise en œuvre qui risque de provoquer la gabegie financière. «L’idée du dialogue entre communautés énoncée le 15 avril par le président Tshisekedi est d’une grande importance. Mais, sa mise en œuvre, comme le coûteux forum de Lubumbashi entre Katangais et Kasaïens, mènera à des gabegies, ainsi qu’à des politiques symboliques populistes et inefficaces», a-t-il souligné.

Bon nombre de députés katangais estiment que l’exode en masse de la population du Grand Kasaï vers le Grand Katanga et la non-intégration des déplacés constituent le soubassement des tensions entre les deux communautés. «Il faudrait une solution durable pour résoudre définitivement cette question au lieu de gaspiller de l’argent dans des forums intercommunautaires», a conclu Fréderic Bola. Dans le microcosme politique, d’aucuns plaident pour une solution durable, entre autres la relance de la MIBA.

Tino MABADA

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