23 avril 2015-23 avril 2016, cela fait une année jour pour jour depuis qu’existe officiellement Nous et le livre, une ASBL regroupant des professionnels des medias afin d’encourager les masses au goût de la lecture et à la culture du livre. Profitant de cette occasion qui a coïncidé avec la Journée internationale de la lecture et du droit d’auteur, les membres de cette association ont organisé une journée de réflexion au Centre culturel Boboto autour du thème: «Le livre, pilier de développement intellectuel et socio-économique en RD-Congo». S’exprimant à cette occasion, Jenny Kilele, présidente de Nous et le Livre, a fait montre de la détermination de sa structure à mener des efforts tendant à amener les RD-Congolais, notamment les jeunes, à trouver goût à la lecture. «Notre structure entend s’ériger en passerelle qui viendrait faciliter les rouages du secteur du livre tout en suscitant un désire profond de la lecture pour la transformation intellectuelle d’une jeunesse innovante», a-t-elle confiée.
Nous et Le livre, une ASBL ayant pour but la promotion de la culture du livre et du goût de la lecture, a soufflé sur sa première bougie samedi 23 avril dernier. Coïncidant avec la célébration de la Journée internationale du livre et du droit d’auteur, ce premier anniversaire a été fêté à travers une journée de réflexion qui a eu lieu au Centre culturel du Collège Boboto. Organisée sous le thème: «Le livre, pilier de développement intellectuel et socio-économique en RD-Congo», cette journée s’est déroulée en présence de nombreux invités de marque, parmi lesquels Didier Mumengi, ministre honoraire de l’information et grand écrivain RD-congolais. Très émue, Jenny Kilele, présidente de cette ASBL, qui vient de gagner un projet intéressant avec le Fonds international de promotion de la culture -UNESCO-, a d’entrée de jeu déclarée: «Les objectifs visés par notre réflexion sont d’une part, l’identification des obstacles à la production, la distribution, la commercialisation et la promotion du livre en vue de son intégration dans le circuit socio-économique, et la proposition des pistes prioritaires pour un accès facile au livre par la lecture et par là, inverser la tendance de l’ignorance comme l’une des principales causes de la pauvreté et son apport à la croissance économique d’autre part». Elle a par ailleurs déplorée l’absence d’une politique du livre et d’encadrement des opérateurs du secteur est patente. Ce, d’autant plus que le livre n’est pas seulement un objet culturel, mais il est en même temps un instrument et une branche non négligeable de la vie économique. Dans son speech, Jenny Kilele a également laissé entendre qu’après une année d’existence, Nous et le Livre a un bilan positif. Le prix de l’innovation avec le Trophée Mukendi Mbayi, l’organisation de divers concours littéraires dans les écoles et les structures de jeunesse, le lancement d’un magazine dénommé «Lire pour réussir» sont à compter parmi les nombreuses réalisations de cette association au cours de sa première année. Jenny Kilele n’a pas manqué d’adresser ses vives remerciements aux partenaires de Nous et le Livre, notamment à Kisolokele Mvete, DAG du Guichet unique de création d’entreprises, pour avoir non seulement cru à ce projet mais également pour le soutien financier et moral qu’elle apporte.
Des sous-thèmes
Différents personnalités invitées à cette cérémonie ont eu à développer sous-thèmes allant dans le sens d’interpeller la conscience nationale et d’encourager les jeunes à s’intéresser à la lecture des livres. Corneille Kandolo, délégué général de l’Organisation internationale de la francophonie -OIF- en RD-Congo, qui a exposé autour du sous-thème: «L’accès aux manuels scolaires comme facteur d’épanouissement socioculturel de la jeunesse», a noté que le savoir et les connaissances sont stockés dans les livres. De ce fait, les manuels scolaires sont des outils indispensables pour l’apprentissage. Par ailleurs, il a déploré le fait que la jeunesse passe plus de temps sur les réseaux sociaux: Facebook, WhatsApp, au détriment de la lecture. Le délégué de l’OIF a aussi fait remarquer qu’actuellement les livres coûtent chers, ce qui rend difficile l’accès à cet outil des connaissances.
Inviter à prendre la parole, le représentant de la ministre provinciale de l’Education, Thérèse Olenga empêchée, a, quant à lui, interpellé l’Etat RD-congolais, signataire de l’Accord de Florence interdisant de taxer les livres, à détaxer l’industrie du livre afin de permettre à une majeure partie de la population RD-congolaise d’avoir accès aux livres. «Le livre est un vecteur de transmission des connaissances. C’est le moyen le plus important pour transmettre aux générations futures les secrets», a-t-il lâché tout en invitant les parents à inculquer à leurs enfants le goût de la lecture dès le bas âge.
Initier les enfants à la lecture
Ecrivain et auteur de plusieurs publications, Claude Mpunga Yende, professeur d’université, a axé son intervention autour du sous-thème: «Comment attirer les RD-Congolais vers les livres pour leur nivellement vers le haut». Cet auteur RD-congolais s’est étonné de constater que même les professeurs d’universités n’encouragent pas les jeunes à la lecture. Claude Mpunga a par ailleurs révélé qu’à l’indépendance, la RD-Congo comptait 300 bibliothèques publiques et à ce jour il n’en reste que 6. Ainsi, il s’est interrogé pour savoir où sont partis les autres. Poursuivant sa réflexion, il a également invité les parents à initier leurs enfants à la lecture à partir de la maison. «Etant donné que l’éducation est une influence des adultes sur les jeunes, les parents doivent acheter des livres pour élever le niveau de connaissance de leurs enfants. Le livre entraîne la révolution de la mentalité et favorise l’excellence. Sans le livre, le miracle RD-congolais ne sera pas possible», a-t-il dit. Des échanges, plus recommandations et stratégies ont été proposés pour la promotion du livre. Entre autres: la création des bibliothèques dans des écoles et dans chaque communes, faire un lobbying pour la mise en place d’une politique nationale tendant à promouvoir la culture de la lecture des livres.
Guylain LUZAMBA
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