Culture

Le spectacle «Nazali lokola yo» en grande première

Les amoureux du théâtre venus de tous les coins de Kinshasa, la capitale RD-congolaise, ont assisté, mercredi 12 septembre 2018 en la salle du spectacle du Centre d’initiation artistique pour la jeunesse -CIAJ-, à la grande première de la pièce théâtrale «Nazali lokola yo» -«Je suis comme toi». Dans une salle remplie comme un œuf, Maguy Kalomba, Marlène Longange, Sarah Mapendo, Bavon Diana, Jean-Pi Kafuti et Yves Mansueki ont captivé l’attention du public pendant une heure et demie. «Ce spectacle est une bonne leçon sur le genre. Le metteur en scène a réalisé son œuvre théâtrale à partir du Protocole de Maputo. Un spectacle bien fignolé et joué par des professionnels. Pas de bruit dans la salle car tout le monde cherchait à comprendre le message clé de cette pièce de théâtre», a commenté un spectateur, satisfait, au terme de la présentation de cette nouvelle œuvre.
Une écriture de plateau dans une mise en scène du Suisse Michel Faure, «Nazali lokola yo» fait le constat de la maltraitance des femmes par les hommes dans plusieurs aspects de la société. «Les femmes africaines sont marginalisées à tous les niveaux: l’éducation, l’accès à l’emploi ou l’accès aux postes de responsabilités politiques», a dénoncé Michel Faure dans son spectacle. Et de poursuivre: «les discriminations touchent également les prises de décisions dans le ménages, le droit à l’héritage, la difficulté d’accès aux crédits et bien d’autres aspects de la vie quotidienne». Le spectacle «Nazali lokola yo» démontre également que, chaque jour, des milliers de femmes sont victimes de violences physiques ou sexuelles de toutes sortes. «La violence des inégalités entre hommes et femmes en Afrique en particulier et dans le monde en général, est simplement une violation des droits fondamentaux de la personne humaine», y a rappelé Michel Faure, résumant que «Nazali lokola yo» relate les difficultés quotidiennes des femmes de Kinshasa et de la RD-Congo, en s’appuyant sur le Protocole de Maputo, qui reste un idéal à atteindre. «Le genre, comme vous allez le remarquer, vous parle, nous parle, peut-être en dérangeant une de nos oreilles qui ne sont pas habituées à entendre ces choses là, ces mots là. C’est le but de ce spectacle, car le genre est contraire à notre culture également. Et nous voulons justement la bousculer afin que la femme, notre compagne, retrouve sa dignité dans notre société», a souligné Edgard Kulumbi, un des administrateurs de la Compagnie Théâtre des intrigants -CTI.
Le spectacle «Nazali lokola yo» a été présenté devant le public du mercredi 12 au vendredi 14 septembre 2018, soit pendant trois jours. En 2016, a expliqué Edgard Kulumbi, la Compagnie Théâtre des intrigants avait créé un spectacle intitulé «Nazali Kinshasa, je suis Kinshasa», évoquant des problèmes qui rongent Kinshasa et l’ensemble du pays, la RD-Congo. Vu le succès remporté par ce spectacle, le metteur en scène Michel Faure a décidé de créer un diptyque en adoptant le genre comme thème du deuxième spectacle: «Nazali lokola yo».
«Depuis le 1er août 2018, Michel Faure et une équipe composée des artistes de la Compagnie Théâtre des intrigants et de la Compagnie du Théâtre national congolais, se sont mis à l’œuvre pour la création du spectacle ‘’Nazali lokola yo’’», a fait savoir Edgard Kulumbi dans son discours intervenu bien avant la présentation de ce spectacle. Michel Faure est à sa 6ème mise en scène avec la Compagnie Théâtre des intrigants, après «Misère» de Nlandu Mayamba Mbuya en 1991, «Le Président» de Maxime N’Debeka en 1995, «La métamorphose» de frère Jéro de Wole Sonyika en 1999, «La guerre ou l’amour?» d’après Lysistrata d’Aristophane en 2010 et «Nazali Kinshasa», une écriture de plateau en 2016. Il est également le président de l’Association de soutien du Théâtre des intrigants du Congo -ASSOTIC-, basée à Genève.  «Je remercie la Fédération genevoise de coopération -FGC- ainsi que l’ASSOTIC, particulièrement trois de ses membres, à savoir: Dominique Catton, Rose Marie Delay et Madame Delphine Demeure qui, tous, ont financé la présente production», a conclu Edgard Kulumbi.
Christian BUTSILA

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