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Jeux de la Francophonie: Isidore Kwandja enterre les derniers espoirs, il est accablé dans une lettre ouverte adressée au Président de la République

Dans une lettre ouverte anonyme de 33 pages adressée au président de la République Félix Tshisekedi, des salaires faramineux du Directeur national ainsi que de ses proches et recommandés révélés alors que les chantiers, par-ticulièrement celui du Stade des Martyrs, frisent l’utopie. Kwandja s’en dé-fend, évoquant des personnes de mauvaise foi…

Kinshasa abritera-t-elle les IXèmes Jeux de la Francophonie en août 2023? Le président de la République, Félix Tshisekedi, y croit. Il l’a encore affirmé dans son traditionnel clip de Noël. Seulement, les nouvelles en provenance du Comité d’organisation de cette grande fête des pays ayant en partage la langue française sont alarmantes. A 8 mois des Jeux et à 4 de la livraison des équipements immobiliers, les travaux stagnent. Dans une lettre ouverte adressée au Chef de l’Etat, des agents du Comité national des Jeux de la Francophonie -CNJF- se sont mués en lanceurs d’alerte en vue de tenter de sauver ce qu’il reste des préparatifs de ces Jeux de la Francophonie.

Ces lanceurs d’alerte dénoncent la gestion cavalière et calamiteuse d’Isidore Kwandja, Directeur national des jeux. «Avec les membres de sa famille et autres alliés de circonstance, Isidore consomme près de 65% des salaires payés par le Trésor public au CNJF. Lui-même Isidore touche un salaire de 22.000 dollars sans compter les avantages pour la communication et le carburant, ni les rétro-commissions et l’utilisation de 4 gardes du corps de la police nationale», alertent-ils. A ces griefs s’ajoute l’octroi des frais d’installation de 30.000 dollars et 5.000 dollars de loyer mensuel. «Au même moment, il nous paie sans honte entre 30 dollars et 50 dollars d’indemnités de logement/mois», dénoncent-ils.

Entre le Boulevard triomphal et le stade des martyrs, derrière la palissade, une brousse s’est formée

Selon la lettre ouverte, à l’OIF et au CIJF, tout le monde est scandalisé par ces salaires et avantages connexes, jugés «irrationnels et incompatibles avec les standards de la Francophonie». L’Inspection générale des finances -IGF- s’est également opposée à ces traitements depuis le mois de février 2022 sans succès, lit-on dans cette lettre ouverte. «Isidore, qui se considère comme un vice-premier ministre, n’a jamais voulu obtempérer à cette observation de l’IGF et continue en toute impunité de s’octroyer des avantages financiers impressionnants sans un contrôle hiérarchique quelconque», poursuivent les lanceurs d’alerte.

Fort de son prétendu «parapluie» à la présidence, Isidore Kwandja fait subir aux agents «injures, humiliation, intimidation et menaces». «Certains mêmes sont victimes d’actes de harcèlement sexuel ou moral. Bref, le Code du travail est inexistant au sein du CNJF et toute réclamation des droits est sévèrement réprimée par Isidore. L’abus de pouvoirs et autres excès sont devenus le mode de gestion par excellence au sein du CNJF», déplorent-ils.

Vue du site devant abriter le parking des visiteurs

Aussi, poursuivent ces lanceurs d’alerte, le Directeur national des Jeux a fait nommer dans des postes stratégiques et très lucratives des «personnes de son cercle rapproché» sans aucune compétence professionnelle avérée. «La plupart viennent au CNJF pour chauffer les fauteuils et faire du renseignement au bénéfice d’Isidore. Pour certaines, le CNJF est leur premier emploi dans la vie mais avec des salaires qui dépassent des agents avec une longue expérience professionnelle dans le secteur public ou privé», avisent-ils, ajoutant qu’outre ces salaires non mérités, ce sont ces mêmes personnes qui bénéficient également des voyages à l’étranger aux frais de l’Etat pour accompagner Isidore … «Qui arrêtera Isidore qui nous conduit vers une débâcle?», s’interrogent les lanceurs d’alerte alors que ce dernier, pensent-ils, est déterminé à défier le Président, rendant hypothétique la tenue des Jeux à échéance voulue.

Des personnes de mauvaise foi, à en croire le Directeur Kwandja

Joint au téléphone mardi, le Directeur national des Jeux Isidore Kwandja a avoué avoir connaissance de ce brulot. «J’ai vu la lettre anonyme et je ne sais pas qui l’a rédigée. J’aimerais que les auteurs puissent s’afficher. Tout ce qui y est dit est faux parce que même pour dépenser un dollar, nous sommes soumis à l’autorisation de l’IGF qui est avec nous et travaillons suivant le plan de décaissement nous auquel nous sommes soumis», s’est justifié sieur Kwandja, estimant que cette lettre est l’œuvre des personnes de mauvaise foi.

Pour le Directeur national des Jeux, toutes les infrastructures devraient être prêtes d’ici fin avril 2023 si la pluie qui a coupé en deux la RN1 Matadi-Kinshasa ne s’était pas invitée. Malgré cette situation, il a assuré répondre au rendez-vous du mois d’avril, précisant que les travaux avancent bien, entre autres celui de la construction de la canalisation destinée à ramasser les eaux des pluies entre le Stade des Martyrs et le Boulevard Triomphal.

Si à l’IGF l’on soutient que le Directeur Kwandja est loin de se soumettre aux avis et autres remarques des inspecteurs des finances, ce qui tend à confirmer la thèse soutenue dans la lettre ouverte, rien qu’au Stade des Martyrs, la situation des chantiers inspire le désespoir à quelques semaines de la date fixée pour la livraison des ouvrages au Comité international des Jeux, soit avril 2023, contrairement aux assurances du patron de la Direction nationale. Les dernières pluies ont laissé tous les passants découvrir l’état du chantier dédié à l’érection de la canalisation. Les photos récentes montrent la brousse qui a poussé derrière les tôles qui cachent cette triste réalité. Les chantiers de l’ancien Stadium de basket et du parking ne sont pas non plus les mieux lotis et, sauf miracle, ne sauraient être achevés fin avril, selon des experts consultés. Désormais sous pression, Kwandja est contraint à une course contre la montre alors que les Jeux sont en péril. Ci-dessous, une liste non exhaustive de proches nommés, leurs relations avec le directeur et leurs salaires -selon la lettre ouverte.

1. Bertrand Kabongo: Directeur de cabinet -7.000 dollars- puis DAPO -18.000 dollars

2. Jacky Bupele, la grande sœur d’Isidore: Intendante générale sans aucune compétence requise -3.000 dollars

3. Marcel Mingadi Kwandja, l’ainé de la famille d’Isidore: Superviseur adjoint de la Commission Billetterie -2.500 dollars

4. John Kumapandja, un autre frère de la fratrie d’Isidore et mécanicien de moto: Superviseur de la Commission Bénévolat -3.000 dollars

5. Bibiche Manwanina Ngembo, une autre petite sœur d’Isidore: Superviseure de la Commission Restauration -3.000 dollars

6. Aimée Ngembo Ndjambe, petite sœur d’Isidore: Assistante administrative – 4.200 dollars

7. Théthé Ndaya Kazadi: Assistante principale chargée de gestion, poste non prévu -6.000 dollars

8. Bycha Kindombi, petit-frère d’un grand ami d’enfance d’Isidore: Assistant logistique -4.200 dollars

9. Rolly Ntambwe, le petit neveu du Dircab/DAPO Bertrand Kabongo: Assistant du directeur de cabinet -4.200 dollars

10.  Anastasia Mbombo, cousine d’Isidore: Caissière -3.000 dollars

11. Rodrigues Kazadi, petit frère de Théthé: Opérateur de saisie -1.500 dollars

12. Grâce, une amie de Théthé: 4e agent -1.500 dollars

13. Franck Katata, un ami venu du Canada: Assistant principal en charge des questions financières -6.000 dollars

14. Jacques Kabeya, lui aussi venu du Canada: nouveau Directeur de cabinet en remplacement de Bertrand -6.500 dollars

15. Patrick Tshila, simple agent rescapé de l’équipe juridique de l’époque de Tshiyoyo: Chef de service juridique -3.500 dollars

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