Le patron de l’Exécutif du parti présidentiel a salué mardi le démantèlement de la base Bilanga à Kasumbalesa, en exigeant l’arrestation d’Isaac Tshiswaka et mettant en garde quiconque serait tenté de ternir l’image du Chef de l’Etat et de violer les lois de la République…
L’autorité de l’Etat vient d’être rétablie à Kasumbalesa dans le Haut-Katanga après les bévues commises par les militants de l’UDPS/Tshisekedi. Augustin Kabuya, secrétaire général du parti présidentiel a finalement enfilé son costume républicain pour dénoncer et mettre en garde Isaac Tshiswaka, se réclamant président sectionnaire de l’UDPS à Kasumbalesa et sa bande, auteurs des violations des lois de la République. Qu’est-ce qui explique cette sortie médiatique du tonitruant Secrétaire général du parti tshisekediste? Pourquoi n’avait-il pas réagi face aux dérives des combattants devant le siège du Parlement? Certains observateurs estiment que Kabuya aurait vu ses intérêts être menacés directement par la base Bilanga.
Augustin Kabuya, le secrétaire général de l’UDPS/Tshisekedi, a promis de «sanctionner tout militant qui se méconduit, viole les lois de la République et salit l’image du Chef de l’Etat. Cette mise en garde intervient après que Isaac Tshiswaka, président sectionnaire de l’UDPS/base Bilanga à Kasumbalesa, frontière avec la Zambie,dans la province du Haut-Katanga, se soit illustré par des pratiques illicites, notamment la perception de la douane et le déguerpissement de la Police nationale.
«Se comporter de cette façon, c’est salir l’image du Chef de l’État. Nous ne sommes pas battus pour étaler des spectacles médiocres sur la place publique. Ce n’est pas ce qu’Etienne Tshisekedi nous a enseigné», a-t-il déclaré mardi au micro de Top Congo. Selon Kabuya, «Isaac Tshiswaka mérite d’être arrêté et jugé en flagrance devant la population de Kasumbalesa pour ce qu’il a fait. Nous ne pouvons pas l’accepter». Le SG du parti présidentiel s’est réjoui du contrôle de la situation actuelle par les éléments des FARDC de la base Bilanga à Kasumbalesa.
«Ce n’est pas encore fini. Nous allons le pourchasser et le rechercher partout pour mettre la main sur lui», a-t-il prévenu. Qu’est-ce qui serait à la base de ce retour à la raison, ce regain de comportement républicain de Kabuya? Pourquoi le SG s’est tu lorsque les bureaux de la commune de Ngaliema à Kinshasa étaient scellés pendant trois mois par ses combattants? Pourquoi a-t-il programmé et conduit un rassemblement populaire de plus de 20 personnes en violation de l’état d’urgence sanitaire décrété par le Président de la République? Pourquoi a-t-il affiché de l’indifférence quand à Lubumbashi, des combattants ont demandé à tout le monde de se mettre au garde à vous devant l’emblème de l’UDPS? Tout en saluant le réflexe encourageant de Kabuya, les auteurs de ces questions sont d’avis que le Secrétaire général est monté sur ses chevaux quand il a vu la base Bilanga menacer ses intérêts en le sommant de rendre sa démission.
La base de Kasumbalesa remise à l’ordre
Dans la nuit lundi à mardi 25 août, les forces de défense et sécurité ont démantelé la très décriée base Bilanga située à la frontière de Kasumbalesa entre la RD-Congo et la Zambie. Désormais sous contrôle de l’armée, cette partie du territoire national a été pendant plus d’une année sous l’emprise d’un certain Isaac Tshiswaka et ses hommes. Une anarchie qui avait suscité des vives réactions dans l’opinion.
La hiérarchie de l’UDPS avait même dénié la qualité de membre à Isaac Tshiswaka en appelant à son arrestation immédiate. Dans un communiqué rendu public lundi, le Front commun pour le Congo -FCC- avait condamné cette pratique préjudiciable à l’État.
La famille politique de l’ancien Chef de l’Etat, Joseph Kabila, avait lancé un vibrant appel aux autorités compétentes pour mettre hors d’état de nuire, les acteurs de cette violation. Maintenant que Kabuya a applaudi le rétablissement de l’autorité de l’Etat à Kasumbalesa et mis en garde quiconque serait tenté de poser des actes tendant à écorner l’honneur du Président de la République ou violer les lois de la République, des compatriotes lui suggèrent de lancer des campagnes d’éducation civique à l’intention des combattants dont le comportement frisant l’arrogance commençait à susciter le dégoût. Après 37 ans de lutte, l’ancienne fille aînée de l’Opposition a intérêt à entretenir sa réputation de parti non violent et respectueux de l’ordre républicain.
Tino MABADA