Depuis 2006, l’on assiste à une inflation de candidatures à la magistrature suprême en RD-Congo. Sous d’autres cieux, ceux qui ambitionnent d’accéder à la plus haute fonction du pays, sont astreints à une préparation rigoureuse pendant des années au sein de leurs partis, regroupements politiques ou d’autres structures sociopolitiques. L’Occident nous en donne des exemples à la pelle. Les jeunes cadres appelés à prendre la relève sont suivis à la loupe et ne sont lâchés dans les arènes du pouvoir que lorsqu’ils donnent des garanties suffisantes d’une parfaite maîtrise des règles de l’art. C’est le cas notamment en France dont la montée en puissance des Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron était nettement prévisible jusqu’à occuper le fauteuil présidentiel.
La RD-Congo est à ce point un pays atypique où, parfois, des gens sortis de nulle part se bousculent au portillon pour briguer la magistrature suprême. Ils sont encouragés en cela par les mauvaises habitudes en vogue sur le continent où le souverain primaire accorde ses faveurs non pas sur la base des projets de société présentés par les candidats, mais plutôt par affinité tribale, clanique, provinciale, etc. à défaut des largesses de toutes natures.
La CENI vient de rendre publique la liste des candidats à l’élection présidentielle du 23 décembre 2018. Jusque jeudi, 20 candidatures ont été jugées conformes à toutes les conditions requises tandis que 6 autres sont en cours de traitement. Domaine généralement réservé aux grosses pointures politiques, la prochaine élection présidentielle n’échappe pas à la règle. La majeure partie des compétiteurs se recrute dans les rangs des opérateurs politiques. Si les uns ont déjà fait leurs preuves et défraient régulièrement la chronique, d’autres par contre, d’illustres inconnus de la population, se trouvent encore au stade des balbutiements dans cette épreuve où l’aventure n’est nullement permise au regard de lourdes charges qui incombent au futur président de la République.
La voie qui mène vers le sommet de l’Etat n’est pas aussi dégagée. Dans la conquête des voix des électeurs, l’on va devoir assister à des passes d’armes entre les personnalités issues d’une même moule, notamment les fils du même terroir, les cadres ayant évolué au sein d’un même regroupement politique, les cracks des milieux d’affaires de la diaspora, les «opportuno-situationnistes» de dernière heure, etc.
Présentation des duels
1. Gizenga-Muzito aux allures d’un conflit des générations
2. Badibanga-Tshisekedi, duel fratricide
3. Shadary vs Kin-Kiey à la sauce piquante de règlement des comptes
4. Matungulu-Tshiani, le match des argentiers
Un dossier de Kisungu KAS