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Sénat: choix d’échec pour le FCC?

Le Sénat RD-congolais a été toujours considéré comme une chambre de la sagesse. On lui doit la rédaction du projet de Constitution, soumis au référendum en 2005 avant d’être adopté et promulgué. Entre 2004 et 2006, la Chambre haute du Parlement a été dirigée par un représentant des Confessions religieuses en la personne de Mgr Marini Bodho, alors président de l’Eglise du Christ au Congo -ECC-, suivant l’esprit et la lettre de l’Accord de Sun City.Aux élections de 2006, le perchoir du Sénat a échappé à l’Alliance pour la majorité présidentielle -AMP- pourtant majoritaire dans cette chambre parlementaire. Face à Léon Kengo Wa Dondo, issu de l’Opposition minoritaire, Léonard She Okitundu, candidat de l’AMP, a mordu la poussière. Une situation jamais comprise par le commun de mortel. Dans les coulisses, certains critères ont prévalu au détriment de celui d’appartenir à l’AMP.«Le Front commun pour le Congo -FCC- risquerait de connaitre le même échec s’il désignait un candidat impopulaire en son sein pour diriger le bureau du Sénat», analysent certains férus de la politique RD-congolaise. Dans l’opinion, l’on avance le nom avec force d’Alexis Thambwe Mwamba comme candidat FCC au perchoir du Sénat. «C’est un choix de l’échec», estime-t-on.

Qui sera le candidat FCC à la présidence du Sénat? La question vaut son pesant d’or d’autant plus qu’au sein de cette plateforme politique, des ambitions sont diversifiées. Au niveau du Sénat,a-t-on appris, des voix se lèvent pour s’opposer à la volonté du PPRD de se taper la présidence du Sénat après avoir raflé le perchoir de l’Assemblée nationale et la Primature.

«Si le Front commun pour le Congo -FCC-n’opère pas un choix judicieux, il baliserait la voie pour son échec au Sénat», estiment des analystes de la scène politique RD-congolaise. Cet oiseau rare qui pourrait porter les couleurs du FCC devrait faire l’unanimité en son sein.

Une unanimité conditionnait à la prise en compte des ambitions exprimées par les sociétaires du FCC. Cette unanimité risque d’être mise à mal si la famille politique de Joseph Kabila alignait un PPRD à la présidentielle du Sénat. Déjà, il se raconte avec force dans l’opinion qu’Alexis Thambwe Mwamba va porter l’étendard FCC à cette élection. On en parle partout: dans les états-majors des formations politiques, dans les buvettes, sur les réseaux sociaux, etc.

Pourtant, jusqu’à preuve du contraire, ce n’est qu’une rumeur. Comme toute rumeur, il est presqu’impossible de connaitre qui en est à l’origine. Cela n’empêche cependant pas des analystes politiques à prédire l’échec du FCC si l’ancien ministre de la Justice est envoyé au front. «C’est un choix de la mort, de l’échec. Le FCC court un sérieux risque de perdre le perchoir de la Chambre haute du Parlement au cas où il y aurait un autre candidat concurrent en lice», soulignent-ils. Puis: «Le FCC pourra connaitre le même échec que l’AMP en 2007 s’il désignait un candidat impopulaire en son sein pour diriger le bureau du Sénat».

De leur avis, Thambwe Mwamba aura moins de chance de s’en tirer des mailles en cas de plusieurs candidatures au regard notammentde son passé rebelle dans les rangs du Rassemblement congolais pour la démocratie -RCD. Ils soulignent également le fait que cet ancien mobutiste soit un homme non seulement conflictuel mais aussi concerné par des ennuis judiciaires au niveau international. La justice belge le poursuit dans l’affaire de l’abattage d’un avion civil provoquant la mort de tous les passagers durant la rébellion RCD.

Ils expliquent également que les sénateurs sérieux, guidés par le bon sens, ne pourraient jamais voter pour un homme réputé arrogantet non rassembleur.

Ils rappellent en outre l’échec subi en 2007 par She Okitundu face à Léon Kengo ouencore par Emmanuel Ramazani Shadary à la présidentiellede décembre  2018. Ils notent ici l’attitude de certains caciques du FCC qui n’ont pas battu campagne pour Shadary. Un autre argument avancé est relatif à l’image que dégage Alexis Thambwe Mwamba. Pour ces analystes, Thambwe Mwamba n’a pas bonne presse dans l’opinion tant nationale qu’internationale.

Au regard de tout ce qui se raconte au sujet du candidat que le FCC doit aligner à la présidentielle du Sénat, Joseph Kabila, autorité morale, se doit de faire un choix judicieux pour éviter le pire à sa bande. Ce choix, soutient-on, sera meilleur s’il est porté sur un des sociétaires ayant pignon sur rue pour faire rayonner l’avenir de sa plateforme électorale.

Tino MABADA

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