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Un référendum avant ou couplé aux élections pour sauver l’Est du Congo (Tribune libre du journaliste Azafa-Pold LEVI/Journaliste)

La constitution nord-coréenne ( art.17 c) enjoint le pouvoir de Pyongyang à “soutenir énergiquement” tout peuple attaché à son indépendance et victime de ” toutes formes d’agression”. La constitution russe, qui prône l’autonomie des régions, offre l’opportunité aux territoires tiers (art.65,2) d’intégrer la Fédération de la Russie et jouir de son système de défense.

Non sans la complicité sinon la passivité de la fameuse “communauté internationale occidentale’, l’Est de la RDC demeure en proie aux velléités expansionnistes des États voisins, singulièrement le RWANDA, non pas depuis 23 ans, comm l’a présenté Félix Tshisekedi, mais depuis 115 ans, dès le début de la colonisation belge, vers 1908 avec la folie des grandeurs des Mwami Rwabugiri et Musinga. ( Cfr Braeckman, C, Vers la deuxième indépendance du Congo, p7). Un amendement d’un article sans utilité de la constitution, le 217, portant sur l’unité africaine au profit d’une union ou communauté axée sur les résultats, sauvera, sans nul doute, l’Est de la RDC. Aux grands maux, de grands remèdes.

Chers compatriotes rdcongolais, devant l’adversité, en temps de malheur, les Saintes Écritures, dans le livre de Qohélet ou Ecclésiaste 7, 14, RECOMMANDENT aux Croyants, non pas de verser dans des jérémiades ni de battre le pavé mais de RÉFLÉCHIR. Autant que nos traditions africaines, le saint Coran dispose au moins d’un sourate qui appelle à tourner les méninges face au danger qui menace son existence. Par la présente, je viens vous proposer ma réflexion.

51ème État USA, LE PORTO-RICO* *DEVANCE LA RDC

Les citoyens de Porto Rico ont adopté, par référendum à 61%, la possibilité de devenir le 51ème Etat des Etats-Unis. Le Porto-rico a, à ce jour statut d’État associé aux USA. Mais depuis juin 2021, cet archipel des Caraïbes est en processus de devenir effectivement un État étasunien à part entière. Déjà, tous les Porto-ricains ont la nationalité américaine, et l’économie du Porto-rico est amarrée à celle des États-Unis avec des retombées sociales très appréciables, l’espérance de vie, le taux d’alphabétisation sont en mode crescendo.

Autre avantage: qui attaque le Porto-rico attaque directement les États-Unis. Porto Rico associé aux USA se porte mieux qu’indépendant et fait des émules. Le Costa Rica a résolu de confier sa sécurité notamment aux USA, car le pays a décidé de ne plus disposer d’une armée… conséquence des élections bâclées ayant conduit à une sanglante anarchie durant laquelle l’armée s’est comportée en une véritable milice à la solde du Président sortant. Des centaines et des centaines de morts!

Quoique victorieuse, l’opposition menée par José Figueres Ferrer dit Don Pepe, décide de l’abolition pure et simple de l’armée dans la Constitution. Les retombées sont là. Au Costa Rica, selon la Fondation Arias pour la paix et le progrès humain, la suppression des dépenses dévolues à l’Armée permet de financer des hôpitaux et l’ensemble des universités publiques du pays! Le Costa Rica affiche des statistiques très enviables en Amérique latine dans les domaines de l’éducation et de la santé. L’espérance de vie est de 90 ans et le taux d’alphabétisation de 97%.

Et pourtant, durant la tumultueuse transition mobutienne, des universitaires zaïroises activistes dans la mouvance de la société civile, avaient mûri un ouvrage, “Le Zaïre, 51ème État des États-Unis, un rêve fou”. Hélas, l’idée n’a pas fait du chemin sinon que les Rdcongolais comptent parmi ceux qui tentent le plus de migrer vers les USA, à travers la DV Lottery, en quête d’une vie meilleure. Des dizaines des familles vivant essentiellement dans l’Est du pays, actuellement en proie à une énième agression rwandaise, ont dû bénéficier d’un droit humanitaire d’hébergement en Australie.

Le revers de cette politique d’émigration des masses, c’est le triomphe du GRAND REMPLACEMENT, en fait la colonisation de peuplement que mène le tyran rwandais Paul Kagame dans l’Est de la RDC depuis 1998! Quarante ans plus tôt, en 1958, alors que Lulua et Luba s’entre-tuaient – à l’image des rixes Teke-Humbu actuellement – au centre du pays, du fait de la politique du divisionisme colonial, l’Américain Coleman, probablement de la CIA, note qu'” AU CONGO, L’ON POURRAIT PRÉVOIR QU’UN CONFLIT DE LOYAUTÉ SE FERAIT ENTRE LA NOUVELLE NATION ET LES DIVERSES ENTITÉS ETHNIQUES ARTIFICIELLEMENT INCORPORÉES À L’INTÉRIEUR DE SES FRONTIÈRES. CE CONFLIT CONSTITUERAIT POUR LES HOMMES AU POUVOIR, UN DÉFI PERMANENT…”
(Coleman, J.S., The viability of african political systems, New-York, American Assembly, 1958, p.27).
Crawford Young poursuit même que la question des ethnies artificielles constituera un des problèmes majeurs qui mettra en question l’existence même de l’entité congolaise. (Introduction à la politique congolaise, Éd. Universitaires du Congo Léopoldville, 1965, p.104-117).

ENNEMIS D’ÉTAT

Défi permanent pour la sécurité et la stabilité du pouvoir en place: il n’y a pas que Mobutu, Kabila père et fils et Tshisekedi qui en ont fait les frais. Le gouvernement (Lumumba) légal, issu des urnes, installé à Stanleyville (Kisangani) suite au premier coup de force de Mobutu, le 14 septembre 1960, a, le premier, expérimenté la félonie des ethnies artificielles installées dans l’Est du Congo à travers la Mission d’implantation des Banyarwanda (MIB) par la Belgique en 1920. “Le 1 er mai 1964, une compagnie de l’ANC, accompagnée du Colonel Mulamba tombait dans une embuscade. Le colonel était blessé, abandonné par la troupe en fuite. Le 30, Bukavu connaissait la panique, le 8ème bataillon ANC refusait de combattre. C’est les Batutsi qui s’opposèrent aux officiers Simba (lumumbistes) Bafuliro et sauvèrent Bukavu.”, note le colonel belge, chargé de renseignements au Congo-Rwanda-Urundi, Frédérick Vandewalle. (In Odyssée et Reconquête de Stanleyville, Bruxelles, Témoignages africains, 1969, p. 280-2).

Bukavu sera le point de départ de la vaste offensive de Léopoldville contre Stanleyville. Dans le Kivu, “la vie sociale avait déjà été politisé par une très controversée réglementation foncière coloniale. Les Bafuliro pro-CNL lumumbiste se heurtaient aux Batutsi à Lemera, Mulenge. La révolution muleliste (lumumbiste) avait promis une redistribution des terres aux autochtones de la région. Les Batutsi menacés d’expropriation avaient choisi le camp de l’ANC, appelée aussi les Bamobutu.

En récompense, en 1972, Mobutu leur offre la nationalité zaïroise en masse…pour son grand malheur. Dix ans après, Mobutu fait girouette avec la loi n°81/002 du 29 juin 1981 relative à la nationalité zaïroise dont une clause exige aux descendants des transplantés et d’immigrés tutsis rwandais à faire une demande individuelle pour la naturalisation, rappelle dans une lettre ouverte, en 1999, Mwene Lwata Isungapala, à la Secrétaire d’État américaine, Susan Rice, très favorable au régime rwandais. Hélas, au cours de cette période où la RDC subit sa deuxième guerre d’agression après celle sous couvert d’AFDL conduite par Laurent-Désiré Kabila, des cartes physiques de la RDC amputée de certains pans des territoires de l’Est, avec des légendes en anglais, sont largement diffusées et répandues.

Dix ans plus tard, c’est la Banque mondiale qui refuse de reconnaître les frontières de la RDC avec 2.345.409 km2! La Banque mondiale a, en effet, financé une étude sur l’intégration du commerce de la RDC. Des experts du gouvernement r-d congolais, ceux de la Banque mondiale ainsi que des responsables du PNUD, du Centre de Commerce International (CCI) de Genève, de l’Union Européenne à Kinshasa et une équipe de consultants nationaux et internationaux ont pris part à cette étude.

LA BANQUE MONDIALE DOUTE DES FRONTIÈRES DE LA RDC

Mais hélas, alors que le département en charge de la Réduction de la pauvreté et de gestion économique de la région Afrique de la Banque mondiale en a assuré la diffusion, voilà que l’institution financière internationale se rebiffe soutenant, urbi et orbi, qu’ elle «NE GARANTIT PAS l’exactitude des données contenues dans la présente publication. LES FRONTIÈRES , les couleurs, les dénominations et autres informations figurant sur les cartes dans cette publication n’impliquent aucun jugement de la part de la Banque mondiale relatif au STATUT JURIDIQUE D’UN TERRITOIRE, OU LA RECONNAISSANCE OU L’ACCEPTATION DE CES FRONTIÈRES».

Pis, la Banque mondiale s’est même désolidarisée de ses membres qui ont pris part aux enquêtes sur le terrain et à la rédaction du document intitulé «Étude diagnostique sur l’intégration du commerce» de la RDC. Elle soutient que «les résultats, interprétations et conclusions ici présentés n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent aucunement les opinions des membres du Conseil d’Administration de la Banque mondiale ou des gouvernements qu’ils représentent».

Qui sont donc ces gouvernements sinon les mêmes qui ont poussé le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre la résolution n° 1011, en 1995, levant l’embargo sur la fourniture d’armes au Rwanda au motif qu’il faut permettre au régime de Kagame de se défendre contre les forces négatives installées en RDC? Et depuis, le Rwanda reçoit des dons d’armes, des chars, des missiles à courte et moyenne portée, des avions de chasse F-16, etc., des équipements de renseignements militaires.

Qui sont donc ces gouvernements sinon les mêmes pays occidentaux qui ont soumis la RDC sous régime d’embargo sur les armes depuis 1991, suite au prétendu massacre des étudiants à l’université de Lubumbashi, avant de le lever, en catimini, fin 2022 alors que Kigali recevait un énième don en matériels de guerre équivalent à 20 millions de dollars?

Qui sont donc ces gouvernements sinon que ceux qui, au Conseil de sécurité de l’ONU, ignorent superbement la demande du chef de l’État rdcongolais, Félix Antoine Tshisekedi, d’examiner le rapport des experts onusiens sur l’actuelle crise dans l’Est où le régime de Kigali est formellement accusé de soutenir les terroristes de M23?

Bunagana et nombre de nos contrées frontalières de l’Est nous sont contestées par la Banque mondiale et “les gouvernements qu’ils représentent”. En 2012, au lendemain de l’éruption volcanique de Nyiragongo, des agences de système des Nations- unies et d’autres partenaires ont doté la RDC d’un document de secours et d’évacuation des victimes des calamités et autres accidents de grande ampleur (Plan ORSEC).
OCHA, USAID, CICR, PNUD, OMS, UNICEF, PAM, HCR, etc., y ont collé la RDC une superficie de 2.344.799 km2. Les agences onusiennes ont donc amputées la RDC de 610 Km2! Ce qui représente près de 5 fois la ville de Bruxelles, plus d’une fois la ville de Nairobi, et à 100 Km2 près, Kigali ! Transmis à la Primature en 2012, le Plan ORSEC a officiellement disparu. À Kindu, chef-lieu du Maniema, le site devant accueillir le dispositif censé intervenir dans l’Est du pays, en cas de calamités, aurait fait l’objet d’un marché ténébreux au BCECO avant d’être cédé à un privé qui y aurait construit une université. (…).

Dans ses analyses de 2021, Contryeconomy.com a établi la superficie de la RDC à 2.344.860 Km2. Non plus 2.345.409 Km2 comme hérités de la colonisation ! Homme politique, altermondialiste et sociologue Suisse, le professeur Jean Ziegler était rapporteur spécial auprès de l’ONU sur la question du droit à l’alimentation dans le monde, au temps fort de la deuxième guerre d’agression de la RDC. Ziegler a entendu parler, dit-il, ” dans les couloirs de la Banque mondiale, d’un concept nouveau sur le Congo (?): peuple non rentable”. Selon les explications de Ziegler, un peuple qui n’arrive pas à s’adapter à la nouvelle dynamique mondiale se verrait ainsi déposséder de toutes les ressources dont le nouvel ordre mondial a besoin pour l’épanouissement de la Terre.

«Ce que vous appelez brousse, d’un ton péjoratif., les autres s’en exalteraient en disant: végétation». C’est un officier de l’alors MONUC (future MONUSCO, Mission de Nations Unies pour la stabilisation de la paix en RDC) qui le disait à un groupe des journalistes rd congolais lorsque les premiers Mbororos –pasteurs nomades musulmans venus de la région du lac Tchad- pénétraient le pays des Uélés. (…). De la MONUC à la MONUSCO, voilà pratiquement 24 ans que la mission onusienne fait du tourisme notamment sexuel en RDC.

Pis, maintes fois, les casques bleus ont posé un lapin aux FARDC lors des opérations convenues de longue date, au motif que, “New York n’a pas donné son accord”. Du temps de Joseph Kabila, une réunion entre l’état-major des FARDC et celle de la MONUSCO a tourné à un véritable pugilat verbal. Un officier général FARDC traitait les casques bleus de troupes d’opéra. Et pourtant, comme un aveu, les autorités onusiennes de la MONUSCO ont, urbi et orbi, proclamé l’inefficacité, l’inutilité de leurs troupes, à la suite de la énième agression rwandaise sous couvert des terroristes du M23. La mission qui coûte plus d’un milliard de dollars l’an a dit n’être pas assez équipée pour combattre le M23!

Alors que l’utilité des troupes (kényanes) de l’EAC, Communauté des États de l’Afrique de l’Est, peine à se faire voir, il sera plutôt étonnant de s’étonner si, un jour, l’on découvrait que la MONUSCO sympathisait avec le M23, en fait le Rwanda. Par le passé, un officier général de la mission onusienne avait décerné ” un Nobel de paix” made by UN, au rebelle Laurent Nkunda.

Dans cette énième agression rwandaise, le gouvernement n’a, en réalité, que le PEUPLE pour allié indéfectible, comme l’a si bien fait comprendre Colette Braeckman, l’une de spécialistes de la sous-région de Grands-lacs. Alors PEUPLE RDCONGOLAIS, SOUVERAIN PRIMAIRE, AVEC 100.000 SIGNATURES, NOUS OBTIENDRONS UN RÉFÉRENDUM, à court terme, pour élaguer de la constitution cette disposition contre-productive: «la République Démocratique du Congo peut conclure des traités ou des accords
d’association ou de communauté comportant un abandon partiel de souveraineté en vue de promouvoir l’unité africaine». (Article 217).

Quelle rêverie… stupide ! Quelle action coercitive, l’Union africaine a-t-elle déjà entreprise face à l’agression rwandaise ? Peuple rdcongolais, la RDC doit plutôt abandonner un pan de sa souveraineté au profit des traités ou des accords internationaux qui garantissent sa sécurité et son développement intégral ! Par ce temps où l’intégrité territoriale physique de notre pays est violée au vu et au su de l’ONU et de la fameuse communauté internationale, la RDC doit plus que jamais s’allier des partenaires forts pour reconquérir ses territoires passés à l’ennemi dans l’Est, assurer et pérenniser la stabilité de ses limites.

“Il n’y a pas de honte à reconnaître son infériorité militaire!”, écrivit l’écrivain Oswald Ngandu Nkashama dans son roman “La délivrance d’Ilunga” en 1977, au lendemain duquel forces marocaines et françaises intervinrent notamment à Kolwezi. Depuis l’échec du Plan Greene portant sur l’instruction et la réorganisation de la Force publique en août 1960, les forces de sécurité nationales n’ont jamais connu une restructuration efficiente dans la durée. Les pouvoirs en place se contentant de mettre en place l’armée de leur politique plutôt que la politique de armée.

Peuple rdcongolais, l’article 17 c de la constitution de la République de la Corée du Nord stipule que “l’Etat s’unit aux peuples du monde entier attachés à l’indépendance et soutient énergiquement et encourage les peuples de tous les pays dans leur lutte contre toutes formes d’agression et d’ingérence, pour leur souveraineté, leur libération nationale et leur émancipation sociale”.

Par ailleurs, l’article 65, 2 de la constitution de la Russie ouvre une possibilité d’admission d’un nouveau territoire dans la Fédération de Russie. Ce pays a conclu avec la RDC des accords de coopération qui, hélas, n’ont jamais connu un début d’exécution depuis octobre 2019, autant que les précédents accords convenus en 1999 et en 2017. Les derniers accords signés par Poutine et Tshisekedi impliquent une dizaine d’entreprises russes dont le géant Gazprom et ZarubezhneftJoint StockCompany qui sont des sociétés pétrolières et gazières de renommée internationale.

L’État aurait dû les approcher pour exploiter le gaz du lac Kivu. Du coup, la région devrait être sécurisée par Moscou. Hélas. Il y a aussi
Rossoboron Export, société spécialisée dans l’import-export de la gamme complète des produits et services du matériel militaire dont les hélicoptères Mi-171CH. Il est cité aussi la firme Kamaz, fabricant d’engins roulants militaires, etc.,
United Wagon Company, fabricant des wagons pour le transport des marchandises.

Peuple rdcongolais, souverain primaire, il urge de se prendre en charge. L’initiative d’amender la constitution nous revient aussi. CENT MILLE SIGNATURES SUFFISENT pour déclencher le processus du partenariat avec des États amis, des vrais, pas des hypocrites ! Il faudra alors que soit levé l’état d’urgence au Nord-Kivu et en Ituri pour permettre aux compatriotes de ces provinces prennent part au référendum.

Mettons-nous-en sans tarder pour qu’à la rentrée parlementaire de mars prochain, notre option soit présentée à l’Assemblée nationale…dans l’optique d’obtenir de la CENI que le référendum souhaité soit couplé aux prochaines élections. Et en cas d’un glissement du calendrier électoral, que notre référendum soit quand même organisé fin 2023, même avec de simples papiers plongés dans une urne en carton pour manifester son oui. Vive la RDC unie avec ses 2.345.409 Km2 et toutes ses îles des lacs Albert. Édouard, Kivu, etc., Tanganyika.

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