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Tshisekedi: un bilan en grand danger dans l’espace Kasaï avec des routes délabrées, des rétrocommissions et des abus du pouvoir

Au Kasaï Central, l’état de délabrement très avancé de la Route nationale n°1 -RN1-, après les récentes pluies diluviennes, laisse à désirer. La principale voie de jonction entre Kananga, chef-lieu de province, et Mbuji-Mayi, dans la province voisine du Kasaï Oriental, déjà impraticable, s’est détériorée davantage ces derniers jours avec des dégâts énormes à la hauteur du marché Maréchal et au village Muamba Mbuyi. Les populations locales avouent être dépassées par l’inaction des autorités. «Les autorités de cette province négligent et sabotent la population. A cause de la route impraticable, aujourd’hui la population de la ville pleure de faim du jour au jour. Aussi, les villageois manquent comment évacuer leurs produits et biens vers la ville de Kananga», raconte un riverain qui en appelle au bon sens des autorités. Le cas de cette route n’est pas isolé dans l’espace Kasaï. «Presque toutes les routes de cette province sont impraticables», déplore cet habitant de Kananga.

En février 2021, le Président Tshisekedi était pourtant aux avant-plans, aux côtés de son homologue égyptien Al-Sissi, de la signature de 4 projets pour l’espace Kasaï. Estimés à USD 400 millions et financés par le Fonds de promotion de l’industrie -FPI-, ces projets devraient jeter les bases d’un développement intégré et assurer l’interconnectivité des provinces du grand Kasaï. Plus tard, Félix Tshisekedi a donné le go des travaux de la RN1 dans son tronçon compris entre Kananga et Mbuji-Mayi et exécutés par la société egyptienne Samcrete sur une distance de 188 Km pour une durée de vie estimée à 50 ans et un coût total d’USD 302 millions dont un premier acompte d’USD 27 millions.

Campagne de diabolisation contre le FPI

Malheureusement et malgré le décaissement des fonds, des sources locales rapportent l’intrusion des mains noires pour détourner le marché et le confier finalement à la Banque africaine de développement -BAD. Ces mêmes sources révèlent que l’enveloppe globale a sensiblement été revue à la hausse. «Le marché qu’on veut confier à la BAD, après négociation, il se fait que les intervenants auront une rétrocommission d’USD 16 millions par contre dans le dossier avec les Egyptiens il n’y a pas de rétrocommission. D’où la campagne de diabolisation contre le FPI qui est menée par les autorités provinciales bénéficiaires du projet et certaines autorités du pays…», révèle un acteur de la société civile à Kananga, bien renseigné sur le dossier et qui a requis l’anonymat.

Dans cette démarche de blocage, instruction aurait été donnée à la Sofibanque pour bloquer le paiement de l’acompte d’USD 27 millions à Samcrete. Cette banque dit ne pas comprendre la raison de ce refus. A la question de savoir si une banque commerciale était dans le droit de bloquer le paiement ordonné par une personne attitrée et reconnue officiellement par les lois de la République, le banquier a préféré botter en touche. Des observateurs avisés estiment que le retard dans le décaissement des fonds fait le jeu des «champions des rétrocommissions» afin finalement de confier le marché à une structure autre que celle recrutée initialement.

Cependant, cette résiliation unilatérale risque d’entamer les relations entre la RD-Congo et l’Egypte. Pendant ce temps, cette route, qui devrait être un argument de taille pour la campagne du Président Tshisekedi en quête d’un second mandat, se retrouve dans son état premier, au grand dam des populations de ces deux provinces réputées bastion du Chef de l’Etat sortant.

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