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Tshibangu Kalala: «Il n’y a aucun différend frontalier entre la RD-Congo et le Rwanda»

Coupant court à toutes les velléités de Kigali sur l’existence d’un soi-disant différend frontalier entre la RD-Congo et le Rwanda, Tshibangu Kalala étale, à la lumière de son ouvrage, les preuves qui déjouent la ruse de ce pays voisin. Le tout renvoie à l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation.

En effet, le briefing du mercredi 1er mars a été compris comme un complément d’informations à la réponse donnée par le vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala Pen’Apala, et son collègue de la Communication et médias, Patrick Muyaya Katembwe, à la suite de la question d’un journaliste lors de l’échange antérieur. La question faisait état d’une intention exprimée par le Rwanda, prétendant avoir une réclamation à faire valoir concernant ses frontières avec la RD-Congo, héritées de la colonisation. Mieux, un différend datant bien sûr de la Conférence de Berlin.

Selon l’ancien ministre rwandais de la Défense, James Kabarebe, la RD-Congo a annexé à son territoire certaines localités attribuées au Rwanda par la Conférence de Berlin. Une commission serait même à pied d’œuvre pour mûrir ce dossier avant d’en faire une revendication à porter sur la place publique. Et il n’en fallait pas plus pour que le ministre chargé de la Communication et médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, saute sur l’occasion pour faire parler un expert en la matière, en la personne du Professeur Tshibangu Kalala, enseignant des Droits des organisations internationales et du Droit international de l’environnent, et auteur du livre «RDC et ses onze frontières internationales».

«C’est un briefing particulier, car on a jugé bon de faire parler l’expertise, à partir de l’ouvrage de 920 pages rédigé par le Professeur Tshibangu Kalala sur les frontières internationales de la RD-Congo», a souligné le ministre Muyaya, poursuivant qu’il a fallu au Professeur 10 ans de recherche pour élaborer cet ouvrage. Il n’a pas omis de recommander cet ouvrage aux journalistes et à d’autres férus de la culture pour une lecture beaucoup plus approfondie.

«J’ai passé 10 ans de recherche pour savoir où nous allons et d’où nous venons», a indiqué Tshibangu Kalala, qui a comparé la RD-Congo à une parcelle non clôturée où chacun vient réclamer une portion de terre. C’est pourquoi, a-t-il souligné, pour mettre un terme à cette situation et bien protéger nos frontières, il faut planter les bornes partout. Sur base des cartes géographiques utilisées comme matériel didactique, il a taillé en pièces toutes les velléités de Kigali, disant que ceux qui soutiennent la thèse d’un différend frontalier, le font par ignorance. Sur l’une de ces cartes, il a pointé toutes les frontières de la RD-Congo avec ses 9 voisins. Pas un seul différend frontalier avec ces derniers. Avec l’Angola, pas de problème majeur.

S’agissant de la Zambie, le problème a été résolu depuis l’arrivée de Tshisekedi au pouvoir avec la pose des bornes dans les alentours du Lac Tanganyika et du Lac Moero. Sur 259 km, on a déjà délimité à ce jour, 180. Pour Tshibangu Kalala, si au 19ème siècle, 14 pays se sont réunis à Berlin, ce n’était pas pour tracer les frontières des pays africains, mais pour résoudre un problème.

D’où, les frontières de la RD-Congo n’ont pas été tracées à Berlin. Il a même invité à lire les 38 articles du Traité de Berlin où nulle part on ne parle de la délimitation des frontières. Poursuivant, il a affirmé que seul dans son bureau, Léopold ll a tracé les frontières, sans aucune réaction de la part de ces 14 pays. Et d’ajouter: «à ce moment-là, on ne connaissait pas le royaume du Rwanda». C’est 10 ans après que le Rwanda a été connu, soit en 1894, alors que les frontières avaient déjà été tracées. En 1910, on a posé les bornes. C’est là que l’on a récupéré l’Île d’Idjui, a expliqué l’orateur avant de chuter: «pour le moment, nous n’avons aucun conflit frontalier avec le Rwanda».

A cela s’ajoute que le Rwanda n’a jamais élevé sa voix pour réclamer ni sur le plan géographique ni sur celui du Droit international. Dans le cadre de l’Union africaine -UA-, les dirigeants africains se sont prononcés le 21 juin 1963 au Caire, sur l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Et, depuis lors, ce principe a toujours été réaffirmé à chaque rencontre internationale.  La réaffirmation, il en a encore été question en 2018 lorsque l’ancien ministre de l’Intérieur de la RD-Congo, Mova Sakanyi et James Kabarebe ont convenu qu’entre les deux pays, il n’y a aucun problème. La RD-Congo n’a rien à réclamer du Rwanda et vice-versa. Donc, sur le plan du Droit international, pas de problème. Mais si problème il y a, le Professeur est bien armé. Il détient «le Certificat d’enregistrement» de la parcelle qu’est la RD-Congo.

L’arrivée ce vendredi 3 mars à Kinshasa du Président français Emmanuel Macron a été un des points évoqués à ce briefing. «La RD-Congo attend du Président Macron un engagement clair. Il doit condamner l’agression rwandaise et clarifier sa position quant au retour de paix à l’Est de la RD-Congo», a souligné Patrick Muyaya. Et de lancer: «nous ne voulons pas de discours ambigu». En outre, le discours du Président français sera porté par le Chef de l’Etat RD-congolais, a indiqué le porte-parole du gouvernement, soulignant que le Président français sera reçu à notre manière, dans un partenariat gagnant-gagnant. Pour lui, la RD-Congo n’est plus à l’époque de recevoir des aides. Si aides il y a, ça ne sera toujours pas suffisant au regard des besoins de la population.

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