Quelques jours après la clôture de la session 2018 de l’Examen d’Etat, le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire -ESU-, Steve Mbikayi, vient de proposer la suppression de cette épreuve scolaire marquant la fin des études secondaires. Il constate que les enfants venant du secondaire pour s’inscrire dans des universités, même ceux ayant des diplômes avec 80 ou 70%, n’ont pas du tout le niveau requis. Il suggère plutôt que chaque école puisse avoir par exemple son diplôme d’Etat du cycle secondaire après un test de qualité, la création d’un ministère de l’Education nationale ainsi que la tenue des états généraux de l’éducation.
Steve Mbikayi, ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire -ESU-, fustige le niveau bas des élèves venant du secondaire pour s’inscrire à l’université. Pour pallier à cette situation, il souhaite la suppression de l’Examen d’Etat. «A quoi ça sert d’organiser des examens qui coûtent très chers à l’Etat, pour des enfants qui n’ont rien en tête?», s’interroge Steve Mbikayi qui, depuis cinq ans, plaide pour la suppression de cette épreuve scolaire marquant la fin des études secondaires en RD-Congo.
Pour lui, la fraude a vidé le diplôme qui le sanctionne de toute sa substance. «Je constate que les enfants qui terminent les écoles secondaires n’ont pas du tout le niveau. Et pourtant, ils ont des diplômes avec 80 ou 70%. Des points obtenus, par la fraude généralisée dans laquelle sont impliqués beaucoup de gens: des parents, des écoles, les élèves, etc.», dénonce en début de semaine, lundi 25 juin, Steve Mbikayi, faisant remarquer que 80% des détenteurs de ce papier ne le méritent pas. «Scandaleux!», déplore le ministre de l’ESU.
Création d’un ministère de l’Education nationale
Pour remédier à cette situation catastrophique qui ruine l’éducation des enfants RD-congolais, Steve Mbikayi propose la création d’un ministère de l’Education nationale et la tenue des états généraux de l’éducation. Il pense que la convocation des états généraux de l’éducation nationale devient indispensable pour repenser le système éducatif RD-congolais à tous les niveaux. «Depuis cinq ans, je déplore la fraude dans notre système du secondaire qui envoie des candidats nuls au supérieur. Rien à avoir avec mes fonctions actuelles, j’ai toujours proposé un seul ministère de l’éducation et une correction à la base», précise le ministre Steve Mbikayi. Et de souhaiter: «nous devrions statuer sur la question, la baisse de niveau notamment. Nous voulons avoir un test sérieux d’entrée à l’université qui serait organisé par un organisme crédible».
Le ministre de l’ESU suggère également que chaque école puisse avoir, par exemple, son diplôme d’Etat du cycle secondaire après un test de qualité. «Chaque établissement délivre son diplôme et un test d’entrée est organisé pour l’accès à l’université. Face à ce test, chaque candidat se défend sur base des connaissances acquises sans accompagnement de son école secondaire. Là, les parents lorgneraient vers les meilleures écoles», explique le ministre Steve Mbikayi.
Ici, souligne-t-il, la fraude sera atténuée parce qu’elle ne sera pas organisée par les écoles. Cette réforme doit être, propose-t-il encore, accompagnée par la subvention des universités par l’Etat de sorte que les candidats à l’admission cessent d’être des clients qui facilitent le fonctionnement des universités RD-congolaises. «Tout le monde est conscient que le niveau de l’enseignement a baissé en RD-Congo», rappelle le ministre de l’ESU. «Le constat du ministre Steve Mbikayi est 100% vrai. Il faut revoir fondamentalement aux systèmes des années 70 et mettre fin aux jeux et erreurs utilisant des réponses par hasard. Aux enseignants du secondaire de nous faire des propositions constructives», suggèrent également certaines personnes.
Le ministre de l’EPSP ignore…
Néanmoins, selon «Radio Okapi», le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnelle -EPSP-, Gaston Musemena, dit douter qu’un membre du gouvernement puisse proposer la suppression de l’Examen d’Etat en dehors du Conseil de ministres. «Les décisions au niveau du gouvernement se prennent au Conseil de ministres. Et les décisions de cette importance ne peuvent être traitées qu’au Conseil de ministres», rappelle Gaston Musemena.
Il dit émettre des doutes qu’un membre du gouvernement puisse prendre une telle initiative qui ne cadre pas avec l’éthique professionnelle. «Je m’excuse pour n’avoir pas suivi. J’ai même des doutes qu’un membre du gouvernement puisse prendre une telle initiative qui ne cadre pas avec l’éthique professionnelle. Je m’excuse, je n’ai pas suivi. Mais ce que vous devez savoir est que les décisions sur la vie de la nation et l’éducation fait partie des éléments essentiels de la vie de la nation se prennent au conseil des ministres. Je ne crois pas qu’au conseil des ministres il y a eu quelque chose de pareil», a ajouté le ministre de l’EPSP.
Christian BUTSILA
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