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RDC: pas vendue, la STL appartient toujours à la GECAMINES

La GECAMINES s’insurge contre des allégations publiées dans la presse, et relayées sur les réseaux sociaux, accusant son PCA Albert Yuma d’avoir «vendu le terril de Lubumbashi à la compagnie dénommée Société congolaise pour le traitement du terril de Lubumbashi -STL- et d’avoir organisé de manière frauduleuse la cession de certains de ses actifs à la filiale STL». Selon ses détracteurs, Yuma a acquis seul, avec tous les pouvoirs, la STL probablement en vue de la revendre plus tard à un major qui attendrait quelque part cette fin de partie.

Une pure fakenews, à en croire un communiqué de presse de la Gécamines qui recadre ceux qui veulent intenter un «mauvais procès» contre le PCA Albert Yuma, cet homme «qui a permis à GECAMINES d’une part de renégocier avec succès un certain nombre de partenariats au bénéfice de la société, et d’autre part de récupérer après d’âpres luttes des actifs industriels majeurs de la RD-Congo».

Des raisons aussi bien juridiques qu’économiques renseignent sur la fausseté de ces informations. D’un point de vue juridiquement, il est établi que «le Terril de Lubumbashi n’a fait l’objet d’aucune vente ni à M. Albert Yuma ni à une autre personne» et que «le protocole cadre auquel il est fait référence fait partie des contrats signés en vue de la finalisation de la filialisation de STL, société appartenant à 100% à GECAMINES». Il ressort donc qu’il est impossible à quiconque, au sein de STL, de vendre ses actions, ce pouvoir n’étant réservé qu’à son actionnaire unique, la GECAMINES.

D’un point de vue économique, le communiqué de la Gécamines avance que si la STL, dont le principal actif est le four, venait à être vendue en dehors de tout cadre légal, ce ne serait rien de plus qu’une coquille vide endettée.

Les droits miniers du Terril de Lubumbashi appartenant au géant minier RD-congolais, l’acheteur de STL n’obtiendrait rien d’autre qu’un four sans le moindre droit sur les alimentations en minerais nécessaires à sa production. «Un four unique au monde, endetté et sans l’alimentation spécifique pour le faire fonctionner, n’a aucune valeur», soutient ce communiqué. Et de préciser: «GECAMINES, pour de multiples raisons, organisationnelles, managériales et économiques liées aux contraintes spécifiques d’un four unique en son genre, qui doit fonctionner 24h sur 24 et 7j sur 7, a décidé de lui accorder le cadre juridique indispensable à sa nécessaire autonomie de gestion opérationnelle qui ne s’accommode pas des contraintes organisationnelles qui pèsent encore sur GECAMINES».

STL, filialisée, a ainsi été rendue autonome avec le plein pouvoir de «gérer seule son personnel, sa trésorerie» et sans dépendre «de la structure GECAMINES pour sa gestion quotidienne».

Toutefois, STL, depuis le 13 avril 2018, appartient à 100% à la Gécamines, qui nomme un Conseil d’administration, composé d’agents du géant minier RD-congolais, pour contrôler l’activité de sa filiale.

Laurent OMBA

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