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RDC: Après Tshisekedi, Fayulu rejoint le combat de Sesanga. Il dénonce la rémunération excessive des députés nationaux

Un nouveau poids lourd de la politique RD-congolaise crie haro face au train de vie élevé des institutions. Quelques jours après le Président Tshisekedi, c’est au tour de Martin Fayulu de rejoindre le combat de Delly Sesanga. Dans un message adressé au peuple RD-congolais le 30 août, le leader de Lamuka a trouvé «difficile de comprendre que dans un pays comme la RD-Congo où 70% de la population vit avec moins de 2$ par jour, un député soit rémunéré 15 fois plus qu’un professeur d’université, 30fois qu’un médecin et 200 fois qu’un huissier de la Fonction publique». Selon les informations détenues par le «Président élu», un député national toucherait jusqu’à USD 21.000 mensuels et ce, depuis janvier 2022.

La prise de position de Fayulu conforte Delly Sesanga, chantre de la réduction du train de vie des institutions. Saisissant la balle au bond, l’élu de Luiza, au Kasaï Central, a surfé sur cette nouvelle dénonciation pour remettre au-devant de la scène son combat. Pour lui, la réduction du train de vie de l’Etat doit être à la fois un engagement et une responsabilité. «Depuis 4 ans, j’ai proposé le plafonnement des rémunérations dans les institutions politiques en commençant par l’Assemblée nationale, le 20 mars 2019», a rappelé dans un tweet celui qui a fait de la réduction du train de vie de l’Etat son cheval de bataille et a prêché par l’exemple.

Le président de l’Envol a également évoqué le renoncement à 1 an de ses émoluments pour la lutte contre la pandémie de la Covid-19, le 31 mars 2020, le rejet du don des jeeps Palissade offertes aux députés le 23 juin 2021 et, enfin, la proposition d’un plan global de réduction de train de vie des institutions et des organes publics le 22 novembre 2021. Aussi l’ancien ministre du Plan va loin, évoquant les caractéristiques de populiste qui lui ont été collées pour son combat pour la réduction de train de vie des institutions.

«Après avoir été traité de populiste, je constate avec satisfaction le progrès de cette revendication auprès de la classe politique», a-t-il souligné. Puis: «Après avoir été rejoint par Jean-Marc Kabund, Félix Tshisekedi, Martin Fayulu, je demande à l’ensemble de la classe politique et à la population de s’approprier et de se mobiliser sur ce thème majeur de la politique nationale, en exigeant la réduction du train de vie de l’Etat conformément au plan global que j’ai proposé à cet effet».

Fort de sa qualité d’élu national dont la double mission est de voter des lois et contrôler le gouvernement, les établissements et services publics, bref les mandataires de l’Etat, Delly Sesanga détient cette arme à la main. «La session budgétaire de septembre 2022 offre l’opportunité à un grand débat responsable sur la gestion de notre Etat et l’utilisation de l’argent public», a-t-il souligné. Et de préciser: «il n’y a pas un Etat fort sans finances publiques saines et fortes!».

Comme quoi, la session ordinaire de septembre prochain, réputée essentiellement budgétaire, sera houleuse. Le débat sera chaud entre ceux qui veulent maintenir le statu quo et les défenseurs de la réduction de la vie des institutions de l’Etat. «Wait and see», disent les anglophones.

Octave MUKENDI    

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