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RDC : Sama pose la première pierre de la construction du mémorial Lumumba

61 ans après son assassinat macabre, Patrice Emery Lumumba, le tout 1er Premier ministre du Congo indépendant n’a toujours pas eu de sépulcre. Et pour cause, son corps et ceux de ses compagnons de lutte dont Maurice Mpolo et Okito ont été dissous dans l’acide sulfurique. Question d’effacer leurs traces, mais en vain, puisque ses tueurs avaient gardé l’une de ses dents.

A l’occasion de la célébration de sa mort, le gouvernement a saisi cette opportunité pour donner le go de la construction du mausolée qui abritera désormais les reliques de cet héros national. Ainsi Lumumba aura un sépulcre digne de son rang. Ces travaux de ce mémorial lancés dimanche 17 janvier par le chef du gouvernement Sama Lukonde sont exécutés par l’entreprise chinoise B.A.U et devront prendre fin avant le rapatriement des reliques de Lumumba en juin prochain.

Nouveau report, à juin, de la restitution par la Belgique d’une «relique» de Lumumba

Les obsèques de Lumumba annoncés pour juin 2020 connaissent de report due à la Covid-19. Le 5 janvier dernier, les autorités RD-congolaises ont à nouveau reporté à juin la cérémonie de restitution par la Belgique d’une «relique» du premier Premier ministre du pays, Patrice Emery Lumumba. L’annonce a été faite par la Présidence de la République via un communiqué de presse.

Patrice Lumumba a été liquidé physiquement quelques mois plus tard lors d’un coup d’Etat et a été exécuté le 17 janvier 1961 avec deux frères d’armes par des séparatistes de la région du Katanga, avec l’appui de mercenaires de l’ancienne puissance coloniale belge. Initialement, la Belgique devait officiellement remettre le 21 juin 2021 au Président Félix-Antoine Tshisekedi une dent qu’un commissaire de Police belge affirme avoir prélevé sur le corps de Lumumba lorsqu’il a contribué à le faire disparaître.

Cette restitution et une série d’hommages prévues ensuite avaient déjà été reportées, en raison d’une hausse «exponentielle» des cas de Covid-19 au 17 janvier 2022. «La cérémonie de restitution et de rapatriement des restes de l’ancien Premier ministre Patrice Lumumba est reportée en juin prochain, à une date autour des festivités de célébration de l’indépendance de la RD-Congo, le 30 juin», avait annoncé la Présidence RD-congolaise. Reste à savoir si cette fois-ci M. Philippe, Roi des Belges, serait de la partie comme annoncé pour assister à ces obsèques.

En prélude à cet hommage à Lumumba, le Président Tshisekedi a procédé, au début de ce mois de janvier, à l’installation des autorités à la tête de Lumumbaville dans la province démembrée du Sankuru. Selon l’histoire, en 2000, le commissaire de Police belge Gérard Soete avait raconté à l’«AFP» avoir découpé et dissous dans l’acide les corps de Lumumba et de deux de ses fidèles, Joseph Okito et Maurice Mpolo, assassinés en même temps que lui. Selon «AFP», dans un documentaire diffusé sur la chaîne allemande «ARD», la même année, Soete avait affirmé avoir conservé des dents de Lumumba et les avaient montrées.

En septembre 2020, la justice belge avait répondu favorablement à une demande de la famille de Patrice Lumumba de lui restituer une dent attribuée au leader RD-congolais et saisie dans la famille de Gérard Soete. En 2001, la Belgique avait reconnu sa «responsabilité morale» dans la mort de Lumumba au terme d’une commission d’enquête parlementaire. Voici quelques propos de Lumumba ayant précipité sa mort lors de l’accession à l’indépendance. Propos improvisés pendant qu’il n’était pas inscrit à prendre parole en dehors de Kasa-Vubu et Roi Baudouin.

«Nous avons connu le travail harassant exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou de nous loger décemment, ni d’élever nos enfants comme des êtres chers. Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres. Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou croyances religieuses: exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort même. Nous avons connu qu’il y avait dans les villes des maisons magnifiques pour les blancs et des paillotes croulantes pour les noirs; qu’un noir n’était admis ni dans les cinémas, ni dans les restaurants, ni dans les magasins dits européens; qu’un noir voyageait à même la coque des péniches au pied du blanc dans sa cabine de luxe». Ces paroles ont rendu les Belges ainsi que leur roi fous.

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