A la Radiotélévision nationale congolaise -RTNC-, c’est la grève. Une grève pourtant longtemps dans l’air mais que le DG ai Freddy Mulumba n’a pas su ni pu arrêter. Son départ, et celui de tout le Conseil d’administration, est réclamé. Ils sont accusés de «détournement, irrégularités monstres, injustice et/ou disparité dans l’octroi des primes au personnel…».
«Nous réclamons tout simplement le départ du Conseil d’administration pour détournement des primes et indemnités permanentes du personnel», a déclaré un cadre de la télévision publique, évaluant les sommes détournées à près de CDF 12 milliards l’an. «C’est depuis 2018 qu’ils détournent cet argent avec la complicité des agents du budget», a-t-il précisé pendant qu’un autre cadre a fustigé «la mauvaise gestion des fonds générés par la redevance, les doubles avantages indus que se payent les mandataires sur les recettes de la RTNC, et les mauvaises conditions de travail». Le déclenchement de ce mouvement de grève a révélé combien la menace brandie par la délégation syndicale de la RTNC, dans sa correspondance du 13 août dernier, a été réelle mais n’a pas été prise au sérieux par le DG ai Freddy Mulumba qui a laissé la situation s’envenimer et devenir implosive, au point qu’aucune édition du journal télévisé n’a été réalisée dans la matinée du mardi moins encore la tranche matinale «Le Panier». «C’est pour la première fois que les revendications des agents aboutissent à une grève suivie à 80%», ont estimé des médias le même mardi, tranchant que «c’est un manque de leadership avéré», non sans appeler la hiérarchie de la chaîne nationale à jeter l’éponge, faute de cerner pourquoi et comment le DG ai a-t-il pu laisser la crise aboutir alors qu’il existe des mécanismes d’anticipation.
Laurent OMBA