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Nationale n°1: 20 barrières de racket entre Kikwit et Kin

Les commerçants se plaignent de la passivité des ministres de l’Intérieur, de la Défense, des Transports et de l’Economie ainsi que des gouverneurs des provinces du Kwilu, Kwango et de Kinshasa…

La Route nationale n°1, dans son tronçon Kikwit-Kinshasa, devient un casse-tête pour les usagers. Surtout les automobilistes et les commerçants qui approvisionnent les marchés kinois en produits agricoles. De la ville de Kikwit pour arriver dans la capitale RD-congolaise, ils franchissent au moins 20 barrières non tarifaires. Erigées par les services de sécurité, ces barrières deviennent un interminable calvaire pour les usagers de la RN1 qui ne savent plus à quel saint se vouer. «A chaque point, nous déboursons au moins 50.000 FC. A défaut, deux sacs de manioc ou un sac de maïs», déclare un chauffeur d’un véhicule apparemment choqué par le comportement des agents de l’ordre commis à ce poste. La situation que vivent les transporteurs des produits agricoles sur la Nationale n°1 dépasse tout entendement. «Députés, sénateurs, membres du gouvernement central ou provincial et députés provinciaux qui passent sur cette route voient bien ces barrières illégales érigées presque dans chaque localité mais ne disent rien. Cela nous étonne éperdument », regrette le même conducteur. Dans son entendement, les usagers de la Nationale n°1 se plaignent jour et nuit de la passivité des membres du gouvernement et des gouverneurs des trois provinces traversées par cette voie d’intérêt national, à savoir: Kwilu, Kwango et Kinshasa. «Au nombre des agents présents dans ces barrières non tarifaires érigés essentiellement pour rançonner les automobilistes, se trouvent les policiers de la circulation routière, les FARDC, les agents de la DGM et de l’ANR», explique le même automobiliste. La conséquence immédiate de ces barrières de racket est de décourager les commerçants et les propriétaires des véhicules sensés évacuer les produits champêtres de l’intérieur du pays vers le grand centre de consommation qu’est la ville de Kinshasa. «En réalité, ce sont les commerçants et les consommateurs qui souffrent. Parce que l’argent que nous payons dans toutes les barrières est récupéré sur les marchandises de tous nos clients. Voilà qui nous pousse à revoir un à la hausse le prix d’un sac des cossettes des manioc par exemple pour nous permettre de récupérer l’argent perdu en cours de route», souligne le même conducteur. Et de poursuivre: «de fois, la rareté des denrées alimentaires en provenance des provinces du Kwilu et Kwango s’explique par les tracasseries que nous subissons au niveau de ces barrières de racket».

Kinshasa risque de connaître une pénurie des produits agricoles

Ces propos étonnamment révélateurs doivent interpeler les autorités compétentes en vue de mettre fin à ces barrières qui donnent de l’insomnie aux usagers de la route Nationale Kinshasa-Kikwit. Selon notre source, chaque localité située le long de cette route constitue une barrière. «De Kinshasa jusqu’à Mongata, frontière avec la province du Kwango, l’on compte plus de cinq barrières non tarifaires. Menkao, Ndako ya Pembe, Dumi, Mbankana et Kabuba sont comptés parmi les barrières d’extorsion. A part celles reconnues officiellement à Mongata pour le péage», souligne notre source. Pour lui, de Mongata jusqu’à Kikwit, la situation est infernale. «Kwango, Bukanga Lonzo secteur, Bukanga Lonzo mission, Wamba, Tiabakweno, Kenge1 et Kenge cité, 316, Misele, Kiwawa, Masi-Manimba, Muluma, Kwenge, Kikwit et autres sont des points qui donnent des vertiges aux automobilistes sans oublier Kasaï, une barrière reconnue par l’Etat à cause du poste de péage qui s’y trouve», raconte ce chauffeur d’une cinquantaine révolue. Il revient aux ministres de l’Intérieur, de la Défense nationale, des Transports et voie de communication, de l’Economie nationale ainsi qu’aux trois gouverneurs dont les entités sont traversées par la RN1 de trouver une solution durable à ce cri d’alarme de la population paysanne. Faute de quoi, la ville de Kinshasa risque de connaître une pénurie des produits agricoles en provenance des provinces du Kwilu et Kwango. Une bonne partie des produits champêtres comme le manioc, le maïs, les arachides, la courge, l’huile de palme et autres qui inondent les marchés de la capitale proviennent des deux provinces précitées ou du Kasaï.

Dorian KISIMBA

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