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Réduction de train de vie des institutions : Sele Yalaghuli prend le taureau par les cornes

Le ministre des Finances pense donner à l’Exécutif les chances de réduire les dépenses et mobiliser plus de recettes pour espérer à l’éligibilité de la République démocratique du Congo au programme formel avec le FMI

Le ministre des Finances, José Sele Yalaghuli, a le courage de ses idées. Il a regardé autour de lui ce qui se passe mais regardé aussi les résultats de la politique gouvernementale actuelle et les effets de la pandémie mondiale de Coronavirus sur l’économie et les finances publiques nationales: la perte de pouvoir d’achat, le dépassement des prévisions budgétaires par certaines institutions, le déficit monétaire… Le pays s’enfonce dans la récession, il frôle le pire. Pour sauver la situation, il faut lui donner la chance d’être éligible à un programme formel du Fonds monétaire international -FMI-, il faut surtout prendre des mesures courageuses en vue de réduire les dépenses et accroitre les recettes publiques. En Conseil des ministres vendredi, l’argentier national a sorti son plan de guerre et indiqué ce qui est réalisable dans l’immédiat: la réduction du train de vie de l’Etat, des politiques. Ça s’appelle changer de politique, prendre le taureau par les cornes…      

Le ministre des Finances, Jose Sele Yalaghuli, est intervenu, vendredi 12 juin au cours du Conseil des ministres, pour présenter son plan d’action sur l’exécution du programme de référence initié par le Président de la République Félix Tshisekedi dans le but de renouer la coopération entre la République démocratique du Congo et les Institutions de Bretton Woods. Dans son exposé, Sele Yalaghuli a démontré la nécessité pour le pays de mobiliser beaucoup plus des recettes, pour conclure ce programme de référence avec le Fonds monétaire international -FMI-, en vue d’aboutir à un programme triennal formel plus ambitieux. Il a rappelé que le programme de référence en cours comporte deux grands piliers: les critères quantitatifs dont l’objectif est d’assurer la stabilité du macroéconomique; et les repères structurels qui visent à opérer des réformes structurelles pour une meilleure mobilisation des recettes.

Yalaghuli a soutenu l’urgence d’arrêter des mesures courageuses pour accroître les recettes, condition sans laquelle la RD-Congo ne peut pas avoir accès au programme formel et se sortir de la crise en cours. Egalement présent à cette réunion, le gouverneur de la Banque centrale du Congo, Déogratias Mutombo, est revenu sur l’exposé du ministre des Finances avec forces détails, chiffres à l’appui. Un débat nourri est né entre les membres du Conseil autour de ce programme de référence. Certains d’entre eux ont fait part de la difficulté d’accroître des recettes dans le contexte actuel d’une récession économique nationale et mondiale due à la pandémie à Covid-19. In fine, après débat et délibération, le Conseil a adopté la stratégie du ministère des Finances axée sur une plus grande mobilisation des recettes. Et les objectifs de cette approche ainsi que les modalités de leur mise en œuvre seront précisés d’ici décembre 2020.

Animé par ailleurs du souci de ne pas désarticuler le cadre macroéconomique national dont les conséquences seraient tragiques, le Conseil des ministres a adopté, sur proposition de Sele Yalaghuli, une série de mesures à respecter. Il s’agit, entre autres, de la réduction du train de vie de l’État; la poursuite de la mise en place à tous les niveaux dans les régies financières réformées; l’investissement par l’État dans les secteurs productifs; l’audit des effectifs du personnel de l’État et leur réduction par les mises à la retraite. Il a aussi été suggéré la lutte effective contre la corruption à tous les niveaux; la sensibilisation aux valeurs éthiques; l’incitation aux provinces à produire les moyens de leurs propres dépenses par la mise en œuvre concrète des impôts qui leur reviennent.

Olitho KAHUNGU

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