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RDC: Yves Ngoie tire la sonnette d’alarme sur la prévention des menaces volcaniques sur le gaz méthane et le pétrole

Après la dernière éruption volcanique qui a mis à nu les faiblesses du système de surveillance de Nyiragongo, les analyses fusent de partout. Elles viennent soit pour fustiger la gestion opaque des structures de prévention, soit pour tirer la sonnette d’alarme contre d’éventuelles éruptions prochaines qui risquent de créer la désolation et des graves dégâts écologiques. C’est dans cette dernière catégorie des réactions et analyses qu’on peut classer celles de Yves Ngoie, ingénieur en Pétrole et gaz. Dans un entretien avec «AfricaNews», ce spécialiste alerte pour attirer l’attention sur une manne pétrolière qui se trouve être sous menace volcanique si les précautions ne sont pas prises. Une situation qui a des conséquences écologiques incalculables suite à la non-exploitation de ces réserves pétrolières sous prétexte de protection de l’environnement et des aires protégées.

Pour justifier ses craintes, Yves Ngoie s’appuie sur l’analyse du Professeur Ongendangenda, expert volcanologue, qui estime que l’éruption intervenue le 22 mai 2021 dans la ville de Goma est un signe précurseur d’autres phénomènes naturels plus dangereux que celui que le pays vient de vivre, dans la mesure où cette catastrophe naturelle n’a pas sorti tous ses effets. A en croire cet expert, une quantité importante des laves reste encore sous terre emmagasinée dans les fissures, capable d’atteindre la ville de Goma dans un laps de temps et provoquer encore une fois plusieurs dégâts matériels notamment l’écroulement des maisons.

En sa qualité d’explorateur et producteur pétrolier, l’ingénieur Yves Ngoie insiste sur l’importante quantité du pétrole concentrée dans le parc Virunga ainsi que le gaz méthane concentré dans le lac Kivu étant donné leur proximité à cette zone d’activité volcanique. «Nul n’ignore que la RD-Congo est un pays à fort potentiel pétrolier non-encore exploité à cause des barrières écologiques imposées par la Communauté internationale par ses structures spécialisées comme l’UNESCO, WWF et Green peace dans le cas de Virunga, privant ainsi le pays d’une richesse inestimable capable de booster son développement dans un temps record. Alors que les craintes soulevées par les environnementalistes ont été balayées d’un revers de la main sous d’autres cieux», a-t-il précisé.

Et d’ajouter: «par contre, au regard de la zone d’activité de Nyirangongo qui se place actuellement dans le top 4 des volcans les plus dangereux au monde, donc très actif, imprévisible fait de toute cette partie du pays, une zone à forte activité sismique, c’est-à-dire que les tremblements de terre seront très fréquents dans cette zone et vont créer des fissures sous terre. Résultat: nous allons assister à la désymigration des hydrocarbures à la surface comme c’est le cas de Mavuba dans le Kongo-Central, détruisant ainsi l’écosystème qu’on prétend protéger aujourd’hui. Et ça sera alors une aubaine galvaudée par l’irresponsabilité dont nous avons fait preuve».

Il a en outre signalé que toutes les études menées sur le lac Tanganyika prouvent que ce lac a déjà atteint le niveau de croute océanique, niveau sous lequel se forment les océans. Donc, on s’attend à ce qu’un nouvel océan prenne naissance dans le Rift Est africain -faussée d’effondrement- qui est la ligne de démarcation entre deux plaques de terre, branches Ouest et Est appelées à se séparer selon les études géologiques du lieu. «Alors que le lac Tanganyika est logé dans le Rift Est africain, il sera obligé de laisser place au nouvel océan faisant de cette partie une zone instable ou se produisent des tremblements de terre à répétition à l’instar du Japon», a-t-il souligné.

Et de conclure: «de ce point de vue, du fait que le lac Kivu est lui aussi logé dans le Rift Est africain, il connaitra le même sort que le Tanganyika un peu plus tard mais les mouvements sismiques seront déjà ressentis très prochainement. Cette situation pourrait, elle aussi, provoquer une catastrophe écologique dans la mesure où le lac Kivu renferme du gaz méthane à forte concentration capable de provoquer une explosion et faire autant des dégâts».

Mymye MANDA      

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