Décidément, la restauration de l’appareil judiciaire de la RD-Congo demeure, à n’en point douter, un passage obligé pour asseoir dans ce pays, un véritable État de droit. A défaut, on aura beau crier «État de droit»… et de manière indéterminée, sans que rien ne change, pendant que ce dernier ne sera qu’un slogan creux, et que le secteur de la justice, miné par la corruption et tant d’autres antivaleurs, continuera à garder son visage actuel.
Pour sa part, le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, conscient de cet état de chose, c’est-à-dire de la nécessité de restaurer cet appareil judiciaire, en panne pour les uns et malade pour les autres, ne manque pas de souligner le rôle majeur de la justice dans un pays qui se veut un Etat de droit. C’est ainsi que, lors de la 10ème Réunion du Conseil des ministres tenue le vendredi 23 août dernier à la Cité de l’Union africaine sous sa présidence, ce sujet a constitué le deuxième point de sa communication. Il s’est fait fort de rappeler qu’au cours de la 72ème Réunion du Conseil des ministres du vendredi 07 octobre 2022, il avait préconisé l’activation du cadre de concertation entre le gouvernement et le Conseil supérieur de la magistrature tel que prévu en l’article 17 du Règlement intérieur de ce dernier.
Question de proposer une série de pistes de solutions rapides, sans enfreindre l’indépendance du pouvoir judiciaire mais aussi, non sans garantir aux justiciables, l’accès à une justice équitable. Ainsi qu’il l’a lui-même rappelé, l’histoire retiendra que lors des états généraux de la justice tenus en 2015, et dont les résolutions peinent à être appliquées, il avait été clairement démontré qu’il s’agissait d’une situation devant impliquer tous les acteurs du secteur.
La mise en commun des efforts oblige. Le Chef de l’Etat en appelle donc à la responsabilité collective et au sens du devoir de tout l’appareil judiciaire et à une prise de conscience afin d’assurer et de contribuer au bon fonctionnement de la justice. Pour sa part, le Conseil supérieur de la magistrature est donc invité «à se joindre aux initiatives prises par le gouvernement, au travers du ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des sceaux, et à mutualiser les efforts pour relever le défi, et ainsi permettre à notre peuple, au nom duquel la justice est rendue, de vivre un véritable État de droit».
Le fait de demander au Conseil supérieur de la magistrature de s’impliquer dans les initiatives du gouvernement au travers de la personne de Constant Mutamba, n’est autre chose qu’un appel à une franche collaboration entre ces deux institutions pour la bonne marche des affaires de la justice. Car, ce n’est pas en se tiraillant qu’elles pourront œuvrer pour le redressement de ce secteur appelé à se mettre debout. Et ce, selon la phrase devenue célèbre: «la justice élève une nation».